Malgré la poussée d'inflation, la BCE pas encore prête à réduire ses soutiens

Le bâtiment de la Banque centrale européenne, à Francfort (Photo, AFP).
Le bâtiment de la Banque centrale européenne, à Francfort (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 06 septembre 2021

Malgré la poussée d'inflation, la BCE pas encore prête à réduire ses soutiens

  • La croissance s'est réinstallée en zone euro depuis le printemps tandis que l'inflation a atteint 3% en août, pulvérisant au passage l'objectif de 2% de la BCE
  • A défaut de changement de cap, les marchés brûlent de connaître les intentions de la BCE après la prudence manifestée, fin août, par le président de la banque centrale américaine

FRANCFORT: L'économie européenne rebondit plus fort qu'attendu tandis que la hausse des prix accélère: la Banque centrale européenne va-t-elle commencer à réduire ses soutiens exceptionnels? La question pourrait être débattue jeudi, mais sans décision avant quelques mois.

La croissance s'est réinstallée en zone euro depuis le printemps tandis que l'inflation a atteint 3% en août, pulvérisant au passage l'objectif de 2% de la BCE, grâce aux progrès de la vaccination et la levée des restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19. 

Soucieux de ne pas casser la croissance, les 25 membres du Conseil des gouverneurs devraient sagement reconduire, à l'issue de leur réunion régulière, la potion anti-crise faite de taux d'intérêt historiquement bas et d'achats massifs de dettes, estiment les observateurs.

A défaut de changement de cap, les marchés brûlent de connaître les intentions de la BCE après la prudence manifestée, fin août, par le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, resté vague sur le calendrier d'un resserrement de la politique monétaire.

Comme son homologue outre-atlantique, l'institution de Francfort abreuvent les économies européennes de liquidités abondantes.

La BCE a lancé en mars 2020 un plan d'urgence (Pandemic Emergency Purchase Programme, PEPP) gonflé depuis à 1.850 milliards d'euros. Il s'agit de rachats de dette publique et privée sur les marchés qui vont s'étaler jusqu'à mars 2022, voire au-delà, avec pour effet de garantir des financements bon marché et ainsi de doper la demande et l'activité.

Cet outil s'est ajouté au programme initial d'achats de titres, l'APP, lancé depuis 2015 pour lutter contre le spectre de la déflation en zone euro et qui lui n'a pas de limite dans le temps.

En mars, quand les taux d'intérêt auxquels les Etats européens financent leurs emprunts commençaient à augmenter, la BCE a accéléré son intervention, atteignant depuis 20 milliards d'euros de rachat de dette en moyenne par semaine au titre du PEPP.

Or, "la BCE n’a aucun intérêt à s'engager sur la fin du PEPP ou l'augmentation de l'APP six mois avant la fin prévue du programme d'urgence, alors que l'incertitude reste élevée concernant les effets du variant delta comme la réduction progressive de ses rachats par la Réserve fédérale américain (Fed)", estime Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management.

Dissensions au conseil

Tout au plus, la BCE pourrait décider jeudi de "ralentir très légèrement" le rythme du PEPP autour de 70 milliards d'euros par mois en moyenne au dernier trimestre, selon M.Ducrozet.

Le calibrage est délicat car l'accélération de l'inflation en zone euro "renforce les dissensions entre les membres du conseil des gouverneurs de la BCE", note Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management. 

Les banquiers centraux hostiles à une politique monétaire ultra accommodante ont donné de la voix ces derniers jours : la poussée d'inflation doit conduire à réduire le stimulus monétaire dès maintenant, plaide Robert Holzmann, gouverneur de la banque d'Autriche.

Même discours du côté d'un autre partisan de l'orthodoxie, Jens Weidmann, président de la Banque fédérale d'Allemagne.

Fièvre des prix temporaire

Rangée derrière la présidente de l'institut, Christine Lagarde, la majorité des autres gouverneurs de banques centrales voient dans l'actuelle poussée d'inflation un phénomène temporaire, lié à la flambée des prix de l'énergie ou aux pénuries de matériaux.

Un nouveau jeu de prévision économique est attendu jeudi: peu de changements sont prévus par rapport à juin, quand les perspectives de hausse de prix s'affichaient inférieures à 2% en 2022 et 2023.

"Il faudrait que la perspective d'inflation ou la vision d'une spirale d'augmentation prix-salaires change pour que la BCE modifie significativement son cours", estime Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Cela passerait par "une fin progressive des rachats de dettes au titre du PEPP avec en plus toutes les questions politiquement sensibles autour du degré de flexibilité dont disposerait l'autre ancien programme APP", explique Gilles Moec, économiste chez Axa, 

Et de conclure que l'institut "n'est pas mûr" pour telle décision en la repoussant à "décembre", lors de la dernière réunion de l'année.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.