Atmosphère inédite à la veille des élections au Maroc

Aziz Akhannouch est un homme d’affaires et, depuis 2016, il dirigé son parti comme une entreprise, instaurant une organisation digne des grands holdings, une gouvernance claire et une gestion des finances du parti transparente. (AFP)
Aziz Akhannouch est un homme d’affaires et, depuis 2016, il dirigé son parti comme une entreprise, instaurant une organisation digne des grands holdings, une gouvernance claire et une gestion des finances du parti transparente. (AFP)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

Atmosphère inédite à la veille des élections au Maroc

  • Après dix années passées au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (PJD), d’obédience islamiste, traverse une profonde crise interne
  • Le parti de l’Istiqlal s’annonce comme un rival sérieux du RNI et beaucoup s’accordent à dire qu’il pourrait remporter la victoire

CASABLANCA: L’atmosphère de campagne électorale qui règne ces derniers jours au Maroc est inédite et possède une saveur particulière. Après dix années passées au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (PJD), d’obédience islamiste, traverse une profonde crise interne. On s’attend à ce qu’il essuie un vote sanction dans la mesure où il a failli à sa mission et n’a pas tenu ses promesses électorales de 2011 et de 2016. Conscientes de cette perte de terrain, de grandes figures du parti islamiste ont migré vers d’autres partis politiques afin multiplier leurs chances lors de la prochaine échéance, qui aura lieu le 8 septembre 2021: ce jour-là, le Maroc connaîtra un scrutin législatif, destiné à renouveler les 395 sièges de sa Chambre des représentants, mais aussi des élections communales et régionales.

Transhumance politique postélectorale

Le PJD a donc assisté à un exode massif de ses cadres quelques jours après le lancement de la campagne électorale. Cette transhumance politique postélectorale ne concernait pas seulement des membres «modestes» de ce parti, mais également des présidents de communes et d’importants leaders de ce mouvement, ce qui a contribué à faire baisser davantage encore sa cote de popularité.

Cette situation a profité à d’autres mouvements politiques, bien décidés à remplacer le PJD au gouvernement. À leur tête, le Rassemblement national des indépendants (RNI) ou «parti de la colombe», dirigé par Aziz Akhannouch, est considéré comme le favori de ces élections. Son leader, secrétaire général de ce parti depuis 2016 et ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts depuis 2007, surfe sur cette vague de désaveu vis-à-vis des islamistes. Et ce n’est pas un hasard s’il a choisi pour sa campagne électorale le slogan «Tu mérites mieux», qui fait clairement référence aux islamistes, dont la gestion est vivement critiquée, qu’il s’agisse de l’exécutif ou des villes qu’ils gouvernent, comme Marrakech, Agadir, Casablanca, Tanger et Tétouan. Dans ces métropoles marocaines, les attentes des habitants en matière de services sociaux – gestion des déchets ménagers, transport public, emploi, urbanisme – n’ont pas été satisfaites.

 Le choix du digital

Aziz Akhannouch est un homme d’affaires et, depuis 2016, il dirigé son parti comme une entreprise, instaurant une organisation digne des grands holdings, une gouvernance claire et une gestion des finances du parti transparente. Lors de cette campagne électorale de 2021, qui coïncide avec la crise sanitaire de Covid-19 et les restrictions qu’elle a entraînées en termes de déplacements et de rassemblements, Akhannouch a fait le choix du digital. Au Maroc, son mouvement est en effet le premier parti en termes d’investissements dans ce domaine. Si sa présence reste modeste dans les médias traditionnels, le RNI a essentiellement misé sur le numérique. Tous les réseaux sociaux ont ainsi été investis par les équipes d’ingénieurs du parti. Capsules vidéo, lives, films institutionnels, courts métrages interprétés par des comédiens et des acteurs de renom… Pour innover, le RNI a fait appel à de jeunes équipes.

 Parti de l’Istiqlal

Lors de ces élections, le parti de l’Istiqlal s’annonce comme un rival sérieux du RNI et beaucoup s’accordent à dire qu’il pourrait remporter la victoire. Fondé en 1937, l’Istiqlal est le tout premier parti politique marocain. Il jouit d’une grande couverture régionale, dispose d’une base électorale fidèle et a déjà été placé à la tête du gouvernement à de nombreuses reprises. Son expérience et ses compétences dans la gestion des affaires publiques, qui font cruellement défaut au parti islamiste, sont reconnues. Ancien ministre et grande figure politique du Maroc, Nizar Baraka, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, aurait, pour plusieurs observateurs, la carrure d’un chef du gouvernement. Il pourrait bien être l’homme de la situation dans un pays qui se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. En effet, le Maroc a mis en place un nouveau modèle de développement dont l’opérationnalisation nécessite non seulement des compétences techniques, mais aussi la présence d’hommes capables d’engager des tractations et des négociations avec les différents acteurs de la scène politique marocaine.

Le parti du tracteur

Pressenti à la troisième place, le Parti authenticité et modernité (PAM), figure également parmi les partis politiques qui pourraient faire la différence lors de ces élections. Ce mouvement, fondé en 2008 par l’actuel conseiller royal, Fouad Ali el-Himma, ministre de l’Intérieur à l’époque, a toujours pâti son image de «parti de l’ami du roi». Toutefois, le PAM, actuellement dirigé par l’avocat Abdellatif Ouahbi, a réussi à se débarrasser de cette réputation tenace. Le «parti du tracteur» a lui aussi misé sur les jeunes et son audience s’étend désormais à presque toutes les régions du pays. Une chose est sûre: ce parti politique fera partie du prochain gouvernement. Mais, Abdellatif Ouahbi le sait, il ne détiendra pas les rênes des ministères souverains ni la présidence du gouvernement. Le chef du PAM s’est donc rapproché d’Aziz Akhannouch afin de nouer dès à présent une alliance en vue de la composition du prochain gouvernement. Ouahbi table sur la présidence de la Chambre des représentants, la chambre basse du Parlement marocain. Selon nos informations, cette proposition aurait été validée par les leaders du Rassemblement national des indépendants.

Ainsi, le scénario le plus probable voudrait que le RNI, le Parti de l’Istiqlal et le PAM forment la prochaine coalition gouvernementale. Il est possible que le PJD en fasse partie, mais sa présence y serait très réduite. Les tractations pourraient également mener les islamistes à l’opposition.

Jeunes candidats

Le 8 septembre 2021, près de 18 millions de Marocains seront appelés aux urnes, pour trois scrutins. Cette date marquera l’histoire du Maroc, pas tellement parce que les islamistes vont quitter le pouvoir, mais surtout parce que le pays assistera lors de ces élections à une forte représentation de jeunes candidats, un phénomène qu’il n’a jamais connu.

Souvent marginalisée par les leaders des partis politiques, la jeunesse marocaine avait nourri un certain désamour et témoigné d’un véritable manque de confiance dans la politique du pays. Aujourd’hui, la donne a changé et c’est une bonne chose pour le renforcement de la démocratie marocaine. Le virage digital que les partis politiques ont pris en raison de la crise sanitaire y est également pour quelque chose. Le mercredi 8 septembre 2021 promet de voir émerger de nouveaux jeunes talents. Cette nouvelle génération de politiciens dessinera le nouveau visage du Maroc. 


L’Arabie saoudite se prépare à de fortes précipitations, la Défense civile émet une alerte

Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
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  • Le Centre national de météorologie prévoit des précipitations supérieures à la moyenne pour le mois de mai
  • Les régions du sud comme Jazan, Najran, Asir et Al-Baha seront touchées par des précipitations moyennes à fortes, Jazan et Asir devant subir des pluies torrentielles et des vents violents

RIYAD: En Arabie saoudite, les précipitations devraient s’intensifier en fin de semaine, Riyad et sa périphérie étant susceptibles de connaître de fortes pluies de vendredi à mardi prochain.

En outre, le Centre national de météorologie (NCM) a déclaré aujourd’hui que «les prévisions pour le mois de mai indiquent une possibilité de précipitations supérieures à la moyenne».

Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le NCM.

La Mecque et ses environs connaîtront de fortes averses, tandis que Riyad, Wadi Al-Dawasir et Al-Sulayil enregistreront des précipitations moyennes.

Les régions du sud comme Jazan, Najran, Asir et Al-Baha seront touchées par des précipitations moyennes à fortes, Jazan et Asir devant subir des pluies torrentielles et des vents violents.

La Direction générale de la défense civile d’Arabie saoudite a émis des alertes météorologiques et des consignes de sécurité.

Dans son message envoyé aux habitants, on peut lire ce qui suit: «Les prévisions du NCM indiquent des précipitations modérées à fortes dans la région de Riyad (Riyad, Diriyah, Muzahmiyah, Al-Harij, Al-Kharj, Hotat Bani Tamim, Al-Majmaah, Thadiq, Marat, Al-Ghat, Al-Zulfi, Chaqraa, et Huraymila). La Défense civile appelle tout le monde à la prudence et au respect de ses consignes. Que Dieu fasse pleuvoir des bienfaits et des bénédictions dans toutes les régions du pays. Votre coopération et votre sécurité sont notre priorité.»

Le NCM a également mis en garde contre des vents violents qui pourraient provoquer des tempêtes de sable, ce qui compliquerait davantage la situation. En conséquence, la Défense civile a demandé aux habitants de rester chez eux pendant les intempéries, d’éviter de se rendre dans les vallées et les zones gorgées d’eau, et de respecter toutes les consignes de sécurité.

Les Émirats arabes unis, Oman et Bahreïn ont été touchés la semaine dernière par de fortes tempêtes qui ont entraîné des précipitations sans précédent.

Les Émirats arabes unis ont connu leurs plus fortes précipitations en vingt-quatre heures depuis le début de l’enregistrement des données climatiques en 1949.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ministère qatari des Affaires étrangères: Rien ne justifie la fin de la présence du Hamas à Doha

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Doha. (Photo, AFP)
Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Doha. (Photo, AFP)
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  • Le Qatar a annoncé qu’il réévaluait son rôle de médiateur dans les pourparlers de cessez-le-feu entre Israël et le groupe palestinien Hamas
  • Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, a affirmé que «cette médiation est détournée pour des intérêts politiques»

DUBAÏ: Le Qatar, dont les efforts de médiation se poursuivent dans le cadre de la guerre à Gaza, a déclaré aujourd’hui que rien ne justifiait la fermeture d’un bureau du groupe palestinien Hamas à Doha.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a ajouté lors d’une conférence de presse que le Qatar demeurait investi dans la médiation, mais qu’il réévaluait son rôle en raison de la «frustration causée par les attaques» dont ses efforts font l’objet.

La semaine dernière, le Qatar a annoncé qu’il réévaluait son rôle de médiateur dans les pourparlers de cessez-le-feu entre Israël et le groupe palestinien Hamas, craignant que ses efforts ne soient sapés par des politiciens cherchant à marquer des points.

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, a affirmé que «cette médiation est détournée pour des intérêts politiques, et cela nécessite que le Qatar entreprenne une évaluation complète de ce rôle».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Le cabinet saoudien réaffirme son engagement en faveur de la sécurité et de la stabilité régionales

Le roi Salmane a présidé la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. (SPA)
Le roi Salmane a présidé la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. (SPA)
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  • Le cabinet saoudien appelle la communauté internationale à s’acquitter de ses obligations en mettant un terme aux attaques israéliennes contre les civils à Gaza
  • Il a salué les résultats de la 2e réunion ministérielle du dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe et les pays d’Asie centrale

RIYAD: Le roi Salmane a informé aujourd’hui le Conseil des ministres des récentes dynamiques régionales et des affaires mondiales, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Le cabinet a réaffirmé l’engagement du Royaume à promouvoir la sécurité et la stabilité à l’échelle mondiale et régionale.

Il appelle la communauté internationale à s’acquitter de ses obligations en mettant un terme aux attaques israéliennes contre les civils à Gaza et à soutenir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination en plaidant pour la création d’un État palestinien selon les frontières de 1967 et doté de sa propre capitale.

Le Conseil des ministres a salué les résultats de la 2e réunion ministérielle du dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et les pays d’Asie centrale.

Il a également accueilli les participants à la réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), qui se tiendra dimanche et lundi prochains à Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com