Dans l'enfer du Bataclan

Dans cette photographie d'archives prise le 28 avril 2021, Stéphane Toutlouyan (à droite) et David Fritz Goeppinger (à gauche) - qui ont été pris en otage dans la salle de concert Bataclan du 13 novembre 2015 - posent lors d'une séance en studio à Paris. (AFP)
Dans cette photographie d'archives prise le 28 avril 2021, Stéphane Toutlouyan (à droite) et David Fritz Goeppinger (à gauche) - qui ont été pris en otage dans la salle de concert Bataclan du 13 novembre 2015 - posent lors d'une séance en studio à Paris. (AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Dans l'enfer du Bataclan

  • La musique s'arrête. Le régisseur rallume la lumière. Des hurlements s'élèvent. Certains ont cru à un jeu de scène mais le doute n'est plus possible
  • «Ça a duré a priori 10-12 minutes. Mais 10-12 minutes avec des types qui vous tirent dessus, ça paraît une éternité»

PARIS: Trois "kamikazes" autour du Stade de France, des terrasses parisiennes sous le feu des kalachnikovs et le pire reste à venir. Il est 21h47 lorsqu'un trio de jihadistes s'extrait d'une Polo noire qui s'est garée devant la salle de spectacle du Bataclan. L'un d'eux envoie un SMS: "on est parti, on commence".


Pour les 1 500 spectateurs venus assister au concert des Eagles of Death Metal, c'est le début de trois heures d'enfer et d'un massacre qui fait 90 morts et des centaines de blessés.


Suzie Bernard, 18 ans alors, avait offert la place à son petit ami, fan du groupe de rock californien. "Hyper contente" de le retrouver."Avant que tout dérape", confie-t-elle, "j'étais vraiment bien". 


Sitôt sortis de leur voiture, Foued Mohamed Aggad, Samy Amimour et Ismaïl Omar Mostefaï ouvrent le feu: leurs premières victimes tombent sur le trottoir. Puis ils s'engouffrent dans la salle pleine à craquer.


Il y a là des groupes d'amis, des couples, des fratries, des amateurs de "métal" venus seuls. "La fosse est blindée de chez blindée", raconte Jean-Claude (prénom d'emprunt), qui s'est installé à gauche du bar. Les Eagles of Death Metal jouent "Kiss the devil", "Embrasse le diable".

Le sang et la poudre
Jean-Claude entend "un premier claquement". Comme la plupart des spectateurs, il pense à un pétard. "Puis j'ai vu des gens s'allonger. J'ai regardé, sidéré". Lui aussi se couche. "Ça a duré a priori 10-12 minutes. Mais 10-12 minutes avec des types qui vous tirent dessus, ça paraît une éternité".


"Je vois du monde se plier comme un champ de blé face au vent", raconte un autre spectateur, Thomas Smette, 24 ans alors. "Je me retourne, je vois deux personnes armées qui tirent sur tout ce qui bouge (...) Je me retrouve au sol avec tout le monde".


La musique s'arrête. Le régisseur rallume la lumière. Des hurlements s'élèvent. Certains ont cru à un jeu de scène mais le doute n'est plus possible.


Thomas Smette entend un djihadiste crier "c'est pour nos frères en Syrie". Il sent "quelque chose de chaud au sol". "Ma main est rouge de sang. Mais avec l'adrénaline, je ne sais pas si c'est le mien ou pas".


L'odeur du sang et de la poudre envahit la salle. Il entend un spectateur crier: "ils rechargent, vous avez trois secondes". "Là, je fais dix mètres en trois pas". Thomas parvient à se mettre à l'abri sur le toit.


Certains se cachent dans les faux plafonds. Jean-Claude réussit à fuir par une issue de secours. Mais des centaines de personnes restent piégées. Les tirs continuent, dans la salle comme dans le passage Amelot qui longe le Bataclan.

«Un tas d'humains»
Foued Mohamed Aggad et Ismaël Omar Mostefaï montent à l'étage et, du balcon, arrosent la salle. Des spectateurs font les morts au milieu des cadavres.


Suzie Bernard est dans la fosse avec son petit ami. Elle ouvre les yeux par intermittence. "Je vois des trucs vraiment atroces. Les personnes à côté de moi s'étaient fait tirer dans la tête". Il y a un mouvement de foule. "On a couru vers la scène et on est retombés. On s'est retrouvé dans cet agglomérat, un tas d'humains".


Juste avant 22h00, un commissaire de la brigade anticriminalité (BAC) et son chauffeur arrivent. Ils entrent et repèrent Samy Amimour sur scène avec une kalachnikov. Sans hésiter, ils tirent et abattent le djihadiste, dont la ceinture explose. Ils ont sans doute sauvé des dizaines de vies.


Mais les deux policiers doivent se replier sous les tirs nourris des deux tueurs à l'étage.


L'horreur, rythmée par les tirs, continue. "Avec mon copain, on ne faisait que se dire qu'on s'aimait. Au point qu'un type nous a dit: +fermez-la, vous faites trop de bruit+. Je ressentais cette urgence de dire que j'aimais", justifie Suzie.

Prise d'otages 
Elle se souvient des téléphones qui sonnaient. "On sait que des gens sont morts parce qu'ils n'ont pas mis leur téléphone sur silencieux. C'est horrible de se dire que la vie tient à quelque chose d'aussi trivial (...) Des gens sont partis dans la terreur absolue".


Le commissaire de la BAC a raconté son intervention devant une commission d'enquête parlementaire en 2016.


Dans la salle, c'est une vision "indescriptible" de "centaines de corps (...) enchevêtrés les uns aux autres". "Il régnait un silence glacial (...) On sentait bien que même les vivants faisaient semblant d'être morts", a décrit le policier.


"Au bout d'un moment, il n'y a plus eu de mouvements ni de tirs. J'ai décidé d'aller chercher les victimes qui étaient dans la fosse, à quelques mètres de nous".


Quand ils ont fouillé la salle plus tard, les enquêteurs ont découvert un dictaphone ayant enregistré toute la soirée. La bande-son a permis d'objectiver l'attaque. La première phase a duré 32 minutes, il y a eu 258 coups de feu.


Foued Mohamed Aggad et Ismaïl Omar Mostefaï cessent leur tirs, se retranchent dans un couloir à l'étage avec douze personnes. 


Il est 22h20, la prise d'otages commence.


Parmi les captifs, Stéphane Toutlouyan, alors âgé de 49 ans, les entend dire "qu'ils sont de l'organisation Etat islamique, que c'est de la faute de François Hollande".

«Un spectacle effroyable»
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve suit en direct les opérations, de la cellule de crise de Beauvau, avec le chef de l'Etat et le Premier ministre Manuel Valls.


Il se souvient des questions qui les taraudaient alors: "est-ce que les terroristes ont piégé la salle de spectacle ? Est-ce que, en cas d'intervention des forces de l'ordre, c'est toute la salle qui saute ? (...) Nous ne le savons pas".


Suzie finit par être évacuée de la fosse. "Je ne fais que regarder les personnes décédées. C'est vraiment un spectacle effroyable (...) D'un coup, c'était devant nos yeux". Elle sombre dans "une crise incontrôlée de larmes".


Les forces de l'ordre lui ordonnent de lever les mains. "C'est ce moment très bizarre où on est victime mais où il y a une forme de suspicion car un terroriste peut se cacher parmi nous".


A l'étage, les policiers sont stoppés dans leur progression. Derrière une porte fermée, "nous avons entendu des cris d'otages", raconte le commissaire Christophe Molmy, alors patron de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI).


La prise d'otages dure deux heures, dans un couloir exigu, long de dix mètres.


Trois otages sont placés derrière la porte. Plusieurs autres devant les fenêtres pour surveiller la rue et les toits. "Si vous voyez quelque chose et que vous ne nous prévenez pas, on vous tire dessus et on vous jette par la fenêtre", lâchent les djihadistes.


"Pour moi, on était morts. Je ne voyais pas comment ça pouvait bien se terminer", raconte Stéphane Toutlouyan.

«Un miracle»
Vers 23h15, la BRI établit enfin le contact pour tenter de négocier. "Devant le refus de libérer des otages et de reddition (...) nous avons procédé à l'assaut", explique le commissaire Molmy.


Il est 00h18. La BRI essuie des tirs et riposte après avoir mis les otages à l'abri derrière ses boucliers.


Foued Mohamed Aggad se fait exploser. Ismaïl Omar Mostefaï est abattu à 00h22.


Stéphane Toutlouyan se souvient d'un bruit assourdissant. "Un +robocop+ me prend et me dit: +il faut sortir+. L'opérateur de la BRI déchire nos chemises. Il dit: +ne regardez pas dans la fosse+. Il y a une montagne de corps et du sang partout. Dans la rue, ils nous fouillent une deuxième fois".


"L'assaut, c'est un miracle", salue un autre otage, David Fritz Goeppinger, 23 ans à l'époque.


Presque six ans plus tard, Suzie continue de s'interroger: pourquoi en est-elle sortie vivante ?


"Les personnes qui étaient juste à côté de nous, elles sont mortes, elles étaient juste 50 centimètres plus à gauche (...) Le pur hasard, on a vraiment beaucoup de mal à le supporter".


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.