L'islamisme reste la principale menace sécuritaire pour l'Occident, selon Blair

L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a mis en garde lundi sur le fait que «l'islam radical» restait une «menace de sécurité de premier plan» pour le monde entier malgré deux décennies de confrontation au problème à travers le monde. (Photo, AFP)
L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a mis en garde lundi sur le fait que «l'islam radical» restait une «menace de sécurité de premier plan» pour le monde entier malgré deux décennies de confrontation au problème à travers le monde. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

L'islamisme reste la principale menace sécuritaire pour l'Occident, selon Blair

  • Le Premier ministre britannique a appelé, en référence aux attentats du 11 septembre, à une préparation pour contrer le «bioterrorisme»
  • «La contrainte politique écrasante sur les interventions militaires» représente un défi pour le Royaume-Uni, l'Europe et l'Otan

LONDRES: L'Occident est toujours confronté à la menace d'attaques terroristes à grande échelle par les groupes islamistes radicaux, mais cette fois dans l’utilisation du bioterrorisme, a mis en garde l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

Il a fait ces commentaires dans un discours marquant deux décennies depuis les attentats terroristes du 11 septembre qui ont tué près de 3 000 personnes aux États-Unis.

Blair, qui était Premier ministre au moment des attentats, a déclaré que le terrorisme islamiste demeurait une grave menace, mais pourrait se produire sous une forme différente, influencée par les événements des deux dernières années.

«Malgré la diminution des attentats terroristes, l'islamisme, à la fois idéologie et violence, est une menace sécuritaire de premier plan. S’il n’est pas contrôlé, il viendra à nous, même s'il est centré loin de nous, comme l'a démontré le 11 septembre», a-t-il ajouté.

 «La Covid-19 nous a donné des enseignements sur les agents pathogènes mortels. Les possibilités de bioterrorisme peuvent sembler du domaine de la science-fiction, mais nous serions sages maintenant de nous préparer à leur utilisation potentielle par des acteurs non étatiques.»

Dans son discours, Blair semblait contredire les points de vue du président américain, Joe Biden, précisant que la construction de la nation devait rester un outil clé dans l'arsenal de la politique étrangère américaine et que les frappes de drones et les forces spéciales ne pouvaient à elles seules vaincre l'islamisme radical.

Biden a récemment déclaré que le retrait américain d'Afghanistan avait tourné la page de l'ère américaine de l’édification d’une nation.

Blair semblait admettre que l’édification de la nation en Afghanistan – dont se sont emparés de manière inattendue les talibans après le retrait des troupes américaines – était un échec, mais a déclaré que les problèmes structurels du gouvernement afghan et des acteurs externes, qu'il n'a pas nommés, en étaient responsables.

«Notre “transformation” n'a pas échoué parce que les gens ne voulaient pas que le pays soit “transformé”. Bien sûr, nous aurions pu mieux le “transformer”, mais les Afghans n'ont pas choisi la prise de contrôle par les talibans», a-t-il ajouté.

«Le dernier sondage d'opinion en 2019 leur donnait (aux talibans) 4% de soutien auprès du peuple afghan. Ils ont conquis le pays par la violence et non par la persuasion. L'obstacle à “l'édification d'une nation” n'est généralement pas le peuple, mais une capacité institutionnelle et une gouvernance médiocres, dont la corruption, pendant de nombreuses années, et par-dessus tout le défi de construire tandis que des éléments internes associés à un soutien externe tentent de détruire.»

«Pour moi, l'un des développements les plus alarmants de ces derniers temps a été le sentiment que l'Occident n'avait pas la capacité de formuler une stratégie, et que ses impératifs politiques à court terme ont restreint l'espace pour une réflexion à long terme. C'est ce sentiment plus que toute autre chose qui inquiète nos alliés et donne à nos adversaires la conviction que notre temps est révolu.»

Pour l'Europe, a-t-il affirmé, les problèmes de sécurité les plus urgents pourraient venir du Sahel – une vaste région d'Afrique comprenant le Mali, le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso et d'autres pays – qui a connu une recrudescence de la violence extrémiste que les gouvernements régionaux n'ont pas réussi à éradiquer.

«Nous n'avons pas la capacité d'aider ces pays à gouverner leur espace ou à se redresser, a ajouté Blair. Allons-nous laisser la situation s'envenimer jusqu'à ce que nous ayons finalement des vagues d'extrémisme et des vagues de migration en provenance de cette région, ou allons-nous y faire face?»

Mais malgré la menace pour la sécurité, a-t-il poursuivi, il existe «désormais une contrainte politique écrasante sur les interventions militaires», et cela représente un défi pour la Grande-Bretagne, l'Europe et l'Otan.

«Si l’ennemi que nous combattons sait que plus il nous infligera des pertes, plus notre volonté politique de combattre s’érodera, alors le cadre de la motivation deviendra évident.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.