Au Royaume-Uni, la fin du chômage partiel alimente les craintes de licenciements

Dans cette photo d'archive prise le 22 juillet 2021, un panneau demandant aux acheteurs de faire preuve de patience concernant les produits temporairement en rupture de stock est affiché sur des étagères vides dans un supermarché de Nine Elms, au sud de Londres, le 22 juillet 2021. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 22 juillet 2021, un panneau demandant aux acheteurs de faire preuve de patience concernant les produits temporairement en rupture de stock est affiché sur des étagères vides dans un supermarché de Nine Elms, au sud de Londres, le 22 juillet 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

Au Royaume-Uni, la fin du chômage partiel alimente les craintes de licenciements

  • «Le dispositif de chômage partiel a joué un rôle clé, en protégeant près de 12 millions d'emplois ces 18 derniers mois»
  • Dans le cas du transport routier, par exemple, «il faudrait au moins 18 mois pour former suffisamment de chauffeurs de poids lourds»

LONDRES: Avec la fin annoncée du vaste programme gouvernemental de chômage partiel qui a soutenu l'emploi au Royaume-Uni depuis le début de la pandémie, les économistes craignent des vagues de licenciements mais pas forcément la fin des pénuries de travailleurs qui frappent certains secteurs.


"Le dispositif de chômage partiel a joué un rôle clé, en protégeant près de 12 millions d'emplois ces 18 derniers mois", fait valoir le Trésor britannique dans une déclaration, ajoutant que la mesure, qui doit prendre fin le 30 septembre, "s'achève naturellement alors que l'économie rebondit".


L'emploi au Royaume-Uni profite en effet de la reprise économique du pays: le taux de chômage a poursuivi sa baisse en août, à 4,7%, après un sommet à 5,2% fin 2020 et le pays compte plus d'un million d'emplois vacants. Les astres semblent alignés pour arrêter une mesure qui a coûté près de 70 milliards de livres au contribuable britannique.


Mais près de deux millions de personnes étaient encore au chômage partiel cet été: "Il est possible, sinon probable" qu'une partie soit licenciée et qu'on assiste à "une hausse temporaire du chômage en octobre", estime l'analyste Paul Dales, de Capital Economics.


Le gouvernement espère que ces nouveaux demandeurs d'emplois retrouveront du travail et soulageront du même coup certains secteurs qui manquent cruellement de main d'oeuvre, comme les métiers de l'alimentation, de la construction, du commerce de détail, ou encore du transport routier.


Le cas emblématique des chauffeurs de poids lourds - il en manquerait 100 000 dans le pays - met le gouvernement sous pression: après des pénuries très médiatisées chez McDonalds, les pubs Wetherspoon, Coca Cola ou en fin de semaine dernière Ikea, les entreprises brandissent désormais l'épouvantail de problèmes d’approvisionnement pour Noël.


Les pénuries de main d'oeuvre touchent aussi les Etats-Unis et les pays européens depuis le début de la pandémie, mais elles sont aggravées au Royaume-Uni par le Brexit, qui complique l'entrée dans le pays de travailleurs européens, en particulier dans l'hôtellerie-restauration, la logistique ou l'industrie alimentaire.

Travailleurs précaires 
La fin du dispositif de chômage partiel pourrait ainsi "se révéler positive pour l'économie si elle permet d'améliorer les pénuries de main d'oeuvre", résume l'économiste Paul Dales.


Mais les licenciements toucheront en priorité les travailleurs les plus précaires, notamment dans "les hôtels, les restaurants ou l'industrie des services, où la demande n'a toujours pas retrouvé son niveau normal", s'inquiète le centre de recherche IPPR (Institute for Public Policy) dans un rapport.


Il faudrait "maintenir le dispositif de chômage partiel, en l'adaptant, jusqu'à ce que le marché du travail ait véritablement repris, plutôt que de faire courir un risque inutile aux plus faibles revenus", plaide Carsten Jung, économiste de l'IPPR.


La principale organisation patronale britannique a en outre prévenu que la fin du dispositif de chômage partiel ne résoudra pas les pénuries de main d'oeuvre, car il faudra du temps pour former les candidats potentiels à un nouveau métier.


Dans le cas du transport routier, par exemple, "il faudrait au moins 18 mois pour former suffisamment de chauffeurs de poids lourds", selon la Confederation of British industry (CBI), qui appelle le gouvernement, dans l'intervalle, à plus de souplesse dans sa politique migratoire pour soulager les secteurs en tension.


"La fin du chômage partiel n'est pas la panacée que pensent certains, elle ne résoudra pas comme par magie les pénuries de main d'oeuvre", a averti Tony Danker, directeur général de la CBI, pour qui résoudre le problème "pourrait prendre deux ans, et pas quelques mois".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com