La refonte de l'Irak en valait-elle la peine?

Deux soldats américains inspectant les dégâts après qu'une petite charge explosive a été utilisée pour faire sauter la porte d'un magasin, dans le quartier industriel de Samarra, le 17 décembre 2003. (Fichier/AFP)
Deux soldats américains inspectant les dégâts après qu'une petite charge explosive a été utilisée pour faire sauter la porte d'un magasin, dans le quartier industriel de Samarra, le 17 décembre 2003. (Fichier/AFP)
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Publié le Jeudi 09 septembre 2021

La refonte de l'Irak en valait-elle la peine?

Deux soldats américains inspectant les dégâts après qu'une petite charge explosive a été utilisée pour faire sauter la porte d'un magasin, dans le quartier industriel de Samarra, le 17 décembre 2003. (Fichier/AFP)
  • Après les échecs en Afghanistan et en Irak, bannir les objectifs de «construction nationale» pourrait s'avérer judicieux pour les Occidentaux
  • Le résultat le plus problématique du changement de régime en Irak à la suite de l’intervention américaine est l'influence iranienne écrasante dans le pays aujourd’hui

MISSOURI, États-Unis: La guerre mondiale contre le terrorisme initiée par l'administration du président américain, George W. Bush, a commencé en Afghanistan en 2001, peu après le 11-Septembre, et s'est étendue à l'Irak deux ans plus tard. 

Les régimes respectifs des talibans et de Saddam Hussein ont été renversés, l'autonomie de la région kurde d'Irak a été légalement reconnue et, pendant un bref moment, Afghans et Irakiens ont bénéficié de libertés inédites. Mais en fin de compte, aucun des deux pays n’a été sauvé. 

Alors que les Américains se sont finalement retirés d'Afghanistan le mois dernier, le monde a vu les talibans reprendre le pays bien plus rapidement que prévu. Par ailleurs, l'Irak ressemble de plus en plus à une terre oubliée et brisée – devenue un terrain de jeu pour les milices soutenues par l'Iran. 

11 sept

On pourrait conclure que les guerres en Afghanistan et en Irak n'ont généré que des pertes colossales d’argent et des effusions de sang. Certains commentateurs à Washington suggèrent désormais que des expressions telles que «construction d'une nation» et «nous installerons un nouveau gouvernement» soient rayées à jamais du lexique des décideurs américains. 

Bannir de tels slogans politiques grandioses de l'imaginaire américain pourrait en effet s'avérer sage. Les États-Unis ou d'autres puissances occidentales n’ont jamais pu «pallier» les divisions ethniques et sectaires en Afghanistan et en Irak. 

L'installation de nouveaux gouvernements, la tenue d'élections et l'injection d'énormes sommes d’argent pour soutenir les pouvoirs en place dans un court laps de temps ont créé des kleptocraties dans les deux pays, plutôt que des démocraties fonctionnelles. 

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Un Irakien passant devant une représentation défigurée du président déchu Saddam Hussein intitulée «Saddam, gloire des Arabes» à l'entrée de l'ancien camp d'entraînement militaire de Samawa, à 270 km au sud de Bagdad, le 24 février 2004. (Fichier/AFP) 

Ces nouvelles démocraties manquaient d'une véritable identité nationale commune remplaçant les loyautés locales, tribales, ethniques et sectaires. Et avec le renversement des régimes précédents, elles ont également perdu toutes les institutions qu'elles auraient pu avoir à gérer elles-mêmes. Submergées par de grandes sommes d’argent, elles se sont rapidement transformées en des systèmes clientélistes élaborés et très corrompus. 

Des groupes traditionnellement dominants qui se sont retrouvés rétrogradés et même exclus du nouveau système néopatrimonial corrompu – les Pachtounes en Afghanistan et les Arabes sunnites en Irak – ont mené des insurrections contre les nouveaux États. 

Ces insurrections ont compliqué une utilisation productive de l'argent versé pour construire des écoles, des réseaux électriques et des ponts, par exemple, ou pour soutenir l'agriculture. Les dirigeants élus ont plutôt profité de leurs fonctions pour s'enrichir et renflouer les membres de leurs clans ou communautés. 

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Deux soldats américains de la 1ère brigade de la 4ème division d'infanterie montrant le trou où le dictateur renversé Saddam Hussein a été capturé à Ad Dawr, près de sa ville natale de Tikrit, à 180 km au nord de Bagdad, le 15 décembre 2003. (Fichier/AFP) 

Alors que les talibans sont parvenus à se servir de la frustration populaire qui en a résulté (en utilisant également la proximité des bailleurs de fonds au Pakistan) pour reprendre le pouvoir vingt ans après leur renversement par l’armée américaine, les Arabes sunnites en Irak ne dirigeront probablement jamais le pays comme ils l'ont fait auparavant. Les chiites et les kurdes représentent environ 80 % de la population irakienne, c'est probablement une bonne chose. 

Le résultat le plus problématique du changement de régime en Irak est l'influence iranienne écrasante dans le pays aujourd’hui. Si Daech a représenté la dernière tentative arabe sunnite pour reprendre le pouvoir en Irak, il a également donné à l'Iran et aux chiites irakiens l'occasion de former des milices chiites irresponsables, qui sévissent désormais dans les régions arabes du pays. 

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De la fumée s'échappant à la suite d’une explosion dans l'enceinte du palais présidentiel de Bagdad le 27 mars 2003, après un raid aérien américano-britannique. (Fichier/AFP) 

Tout comme au Liban et au Yémen (d'autres pays désormais largement dirigés par les milices chiites proxys de l'Iran), l'État irakien est désormais incapable de fournir des services à sa population, et est dirigé par les partisans d'Ali, équipés d'AK-47, qui érigent des postes de contrôle dans tout le pays. 

Les forces de mobilisation populaire à prédominance chiite semblent impossibles à déloger, d'autant plus qu'elles ont obtenu une reconnaissance légale et un salaire de l'État – même si le gouvernement élu d'Irak ne les contrôle pas. 

Dans le nord kurde de l'Irak, les deux principales familles dirigeantes ont davantage réussi à mettre en place une administration décente et fonctionnelle. Pourtant, elles aussi reposent sur leurs propres forces armées, les Peshmergas, et sont responsables d'une bonne partie de la corruption. 

11 sept

Le déroulement des événements aurait-il pu être différent? Et si les Américains n'étaient pas restés pour occuper l'Afghanistan et l'Irak après avoir renversé les talibans et Saddam? 

Les deux guerres déclenchées dans les deux pays se sont d'abord très bien déroulées pour les forces américaines. En quelques semaines, et pratiquement sans aucune victime, les Américains ont chassé du pouvoir les talibans et les baasistes de Saddam. 

Et si, immédiatement après ces victoires rapides, les Américains avaient forcé les dirigeants de toutes les communautés concernées à négocier et leur avaient dit: «Nous partirons dans deux semaines, réglez vos différends de manière appropriée, sinon nous reviendrons?» 

11 sept

En Afghanistan, le résultat ne serait probablement pas si différent. Les talibans auraient repris le pouvoir en peu de temps, mais peut-être pas dans le nord du pays, où l'Alliance du Nord d'Abdel Rachid Dostum aurait pu enregistrer quelques avancées. 

Paradoxalement, les talibans contrôlent désormais davantage l'Afghanistan qu'il y a vingt ans, au moment des attentats du 11-Septembre. Dans l’hypothèse d’un scénario de «départ rapide» après les premiers succès de 2001, les États-Unis et leurs alliés n'auraient pas gaspillé autant de vies et de fonds dans un effort futile de «construction nationale». 

En Irak, un départ rapide de la coalition après le renversement de Saddam en 2003 aurait probablement conduit à un résultat tout aussi négatif. En réponse aux acquis kurdes – les Kurdes étaient le groupe irakien le plus organisé et le mieux armé après la chute du régime de Saddam – la Turquie aurait probablement envahi l'Irak, tout comme elle l'a fait en Syrie en 2019 et 2020. 

Les menaces contre les chiites irakiens par des extrémistes arabes sunnites et d'anciens baasistes auraient suscité une intervention iranienne – un peu comme en Syrie – et l'effusion de sang aurait probablement été pire qu'en 2006 ou en 2014. Des décennies de répression baasiste en Irak avaient créé tellement de frictions entre les communautés qu'aucune intervention américaine n'aurait pu y remédier. 

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Deux soldats américains du 1er bataillon du 22ème régiment de la 4ème division d'infanterie sécurisant les lieux lors d'une patrouille à pied dans une rue de Tikrit, ville natale de l'ancien président irakien Saddam Hussein. Bagdad, le 27 décembre 2003. (Fichier/AFP) 

Et si, après le 11-Septembre, les États-Unis n'avaient pas envahi l'Afghanistan ou l'Irak? Plus de 7 000 jeunes soldats américains seraient encore en vie aujourd'hui, un grand nombre n’auraient pas été blessés, et le Trésor américain serait en bien meilleure forme qu'il ne l'est aujourd’hui. 

Certains bombardements intensifs sur les camps d'Al-Qaïda en Afghanistan auraient pu assouvir la soif de justice ou de vengeance des Américains après le 11-Septembre, même si cela n'aurait probablement pas suffi à en satisfaire beaucoup. Al-Qaïda aurait pu rester une force bien plus forte qu'elle ne l'est aujourd'hui. 

En Irak, la situation était plus complexe, car le pays était sur le point de contourner avec succès les sanctions qui lui avaient été imposées dans les années 1990, ainsi que d'autres tentatives occidentales de punir Saddam. 

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Des soldats américains contrôlant des Irakiens dans la ville de Nassiriyah, dans le sud de l'Irak, le 17 décembre 2003, avant qu’ils ne pénètrent dans la base de Talil, afin de déposer une plainte contre l'armée américaine pour les dommages matériels causés par les forces de la coalition lors de leur intervention. (Fichier/AFP) 

On pourrait facilement imaginer que Saddam aurait exploité une telle victoire politique de la même manière que Gamal Abdel Nasser a utilisé sa défaite militaire lors de la crise de Suez en 1956. Bien que Nasser ait perdu la guerre, la victoire politique qu'il a remportée en forçant les Britanniques, les Français et les Israéliens à se retirer a fait de lui un héros dans le monde arabe et au-delà. 

Un Saddam revigoré aurait pu redémarrer son programme nucléaire, et causer de terribles problèmes à ses voisins du Golfe, à son peuple (en massacrant un grand nombre de personnes, comme il l'avait fait auparavant) et à la région dans son ensemble. 

En fin de compte, même vingt ans de recul après le 11-Septembre ne permettent pas d’offrir une vision complète. Parfois, il n'y a pas de bons choix, seulement des mauvais et des moins mauvais. 

Se lancer dans vingt ans de «construction nationale» en Afghanistan était probablement un mauvais choix. Renverser Saddam et façonner un autre Irak, aurait peut-être été un moins mauvais choix – mais cela aurait tout de même été une option peu satisfaisante. 

* David Romano est titulaire de la chaire Thomas G. Strong de politique du Moyen-Orient à l'université d'État du Missouri 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Iran dit ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire

Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un panneau d'affichage sur la place Enqelab à Tehra affiche des photos de scientifiques nucléaires, des centrifugeuses et une phrase en farsi : "La science est le pouvoir", le 29 août 2025. (AFP)
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  • À l’expiration officielle de l’accord nucléaire de 2015, l’Iran affirme ne plus être lié par aucune des restrictions imposées à son programme nucléaire, tout en réitérant sa volonté de poursuivre la voie diplomatique
  • Le retrait des États-Unis en 2018, suivi de tensions militaires et du rétablissement de sanctions par les Européens, a fragilisé l’accord, désormais jugé "caduque" par Téhéran, qui enrichit aujourd’hui l’uranium à des niveaux proches de l’usage militaire

Téhéran: L'Iran a affirmé samedi ne plus être tenu par les "restrictions" liées à son programme nucléaire, tout en réitérant son engagement pour la diplomatie, le jour de l'expiration d'un accord international conclu il y a dix ans.

Cet accord, signé en 2015 par l'Iran, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, visait à encadrer les activités nucléaires de la République islamique en échange de la levée des sanctions de l'ONU qui pesaient fortement sur son économie.

Sa date d'expiration avait été fixée au 18 octobre 2025, soit dix ans exactement après l'entérinement du texte par l'ONU, via la résolution 2231.

Malgré ses démentis, l'Iran est soupçonné par les Occidentaux et Israël, son ennemi juré, de développer secrètement l'arme atomique.

Désormais, "toutes les dispositions (de l'accord), y compris les restrictions prévues pour le programme nucléaire iranien et les mécanismes connexes, sont considérées terminées", a écrit la diplomatie iranienne dans un communiqué publié à l'occasion de l'expiration du pacte.

L'accord plafonnait l'enrichissement d'uranium par l'Iran à 3,67% et prévoyait une stricte supervision de ses activités nucléaires par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire.

- Retrait américain -

En 2018, les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, ont dénoncé ce pacte et rétabli leurs sanctions contre l'Iran, qui respectait alors ses engagements selon l'AIEA.

En représailles, l'Iran a progressivement pris ses distances avec les dispositions prévues par l'accord.

Selon l'AIEA, l'Iran est ainsi le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique de 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.

Téhéran a en outre suspendu en juillet toute coopération avec l'AIEA après une guerre de 12 jours en juin déclenchée par des bombardements israéliens sans précédent contre notamment les installations nucléaires en Iran.

Les Etats-Unis ont également mené des frappes contre certaines installations en Iran durant cette guerre. En représailles, l'Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël.

Le conflit a mis fin à une série de pourparlers indirects menés depuis avril entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien.

A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli fin septembre ses sanctions contre l'Iran, levées il y a dix ans, rendant de facto caduc l'accord sur le nucléaire.

L'expiration formelle du pacte rend les sanctions "nulles et non avenues", a estimé le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi dans une lettre adressée samedi à l'ONU.

- "Actions irresponsables" -

Les trois pays européens reprochent notamment à l'Iran son manque de coopération avec l'AIEA et demandent une reprise des négociations avec les Etats-Unis.

"Les efforts de l'Iran pour relancer les échanges (avec l'AIEA) ayant abouti à l'accord du Caire ont également été sabotés par les actions irresponsables des trois pays européens", souligne la diplomatie iranienne.

Elle fait référence à l'accord conclu en septembre entre l'Iran et l'AIEA, pour définir la reprise de leur coopération.

"L'Iran exprime fermement son engagement en faveur de la diplomatie", a-t-elle poursuivi.

Pour Ali Vaez, directeur du projet Iran du Centre de recherche International Crisis Group, c'est "une bonne chose que (l'accord) soit mort. Les deux parties peuvent enfin passer à autre chose et proposer de nouvelles idées".

Le programme nucléaire iranien empoisonne de longue date les relations de l'Iran avec les pays occidentaux.

L'Iran se défend de chercher à acquérir la bombe atomique mais insiste sur son droit à disposer du nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.


Le Conseil de sécurité soutient la souveraineté du Liban et appelle à l’aide internationale pour son armée

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire, et a appelé la communauté internationale à renforcer l'aide qu'elle apporte aux forces armées libanaises. (@UNIFIL_)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire, et a appelé la communauté internationale à renforcer l'aide qu'elle apporte aux forces armées libanaises. (@UNIFIL_)
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  • Les membres du Conseil réaffirment leur soutien unanime à la United Nations Interim Force in Lebanon (FINUL) et exhortent toutes les parties à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité des Casques bleus
  • Le porte‑parole du secrétaire général de l’United Nations indique que les Casques bleus dans le sud du Liban signalent des violations des résolutions de l’ONU, notamment des caches d’armes non autorisées

​​​​​NEW‑YORK : Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire, appelant la communauté internationale à renforcer l’aide apportée aux forces armées libanaises.

Cette déclaration intervient alors que les Casques bleus dans le sud du Liban rapportent des violations des résolutions de l’ONU, notamment la découverte de caches d’armes non autorisées.

Dans une déclaration unanime, les quinze membres du Conseil ont salué l’engagement du gouvernement libanais à étendre l’autorité de l’État sur tout le pays par le déploiement de l’armée, et ont affirmé qu’aucune autorité autre que celle du gouvernement ne devrait être reconnue.

Ils ont également appelé à un soutien international accru pour assurer le « déploiement effectif et durable » de l’armée libanaise au sud de la rivière Litani, une région où les tensions avec l’Israël voisin se sont souvent ravivées.

Les membres ont réitéré leur soutien total à la FINUL et ont exhorté toutes les parties du pays à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité des Casques bleus et de leurs installations. « Les Casques bleus ne doivent jamais être la cible d’une attaque », ont‑ils déclaré.

Le Conseil a appelé toutes les parties à honorer leurs engagements en vertu de l’accord de cessation des hostilités du 26 novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah, et à respecter les principes du droit international humanitaire en assurant la protection des civils.

Saluant la volonté affichée de Beyrouth de délimiter et démarquer sa frontière avec la Syrie, ainsi que ses efforts pour freiner la contrebande transfrontalière, les membres du Conseil ont préconisé la pleine application des résolutions 1701 (2006) et 1559 (2004) du Conseil de sécurité.

Par ailleurs, Stephane Dujarric, le porte‑parole du secrétaire général, António Guterres, a annoncé que les Casques bleus de la FINUL dans le sud du Liban ont observé des violations de la résolution 1701, notamment des caches d’armes non autorisées dans leur zone d’opérations. « Jeudi, des obus de mortier ont été trouvés dans le secteur Ouest, tandis que mardi, une patrouille conjointe avec l’armée libanaise a découvert des roquettes endommagées et leurs lanceurs dans le secteur Est », a‑t‑il indiqué.

« La FINUL continue d’observer les activités militaires des forces de défense israéliennes dans la zone d’opérations, y compris mercredi, où des tirs de mortier au‑sud de la Ligne Bleue ont été détectés, frappant près de Yaroun dans le secteur Ouest. » La Ligne Bleue est une ligne de démarcation entre Israël et le Liban fixée par l’ONU en 2000 pour confirmer le retrait des forces israéliennes.

« Toujours mercredi, à Sarda dans le secteur Est, des soldats des forces de défense israéliennes ont pointé des lasers infrarouges vers des véhicules de patrouille de la FINUL », a précisé M. Dujarric. « Nous insistons une nouvelle fois : ces actes d’interférence doivent cesser. »

Parallèlement, la force maritime de la FINUL a mené cette semaine une formation avec des personnels de la marine libanaise à bord d’un navire de la force maritime. Séparément, les Casques bleus du secteur Est se sont entraînés avec des militaires de l’armée libanaise pour faire face aux menaces posées par les restes explosifs de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump temporise face à Zelensky et sa demande de missiles Tomahawk

Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) dans la salle du cabinet de la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) dans la salle du cabinet de la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump a temporisé face à la demande de missiles Tomahawk formulée par Volodymyr Zelensky, affichant une volonté de mettre fin au conflit sans nouvelle escalade militaire
  • La position ambivalente de Trump, entre compliments à Zelensky et échanges positifs avec Poutine, inquiète Kiev

WASHINGTON: Donald Trump, qui affiche une proximité retrouvée avec Vladimir Poutine, a temporisé vendredi face à Volodymyr Zelensky, venu à la Maison Blanche lui demander des missiles Tomahawk pour renforcer l'armée ukrainienne face aux forces russes.

"J'espère qu'ils n'en auront pas besoin. J'espère que nous pourrons mettre fin à la guerre sans avoir à penser aux Tomahawk", a déclaré à la presse le président américain, assis face à son homologue ukrainien, autour d'une grande table dressée pour le déjeuner.

En février , Volodymyr Zelensky avait quitté la Maison Blanche prématurément, après avoir été rudoyé publiquement par Donald Trump et sans participer au repas prévu.

Il était revenu en août, pour une entrevue plus cordiale. Et cette fois, il est resté près de deux heures et demie à la Maison Blanche.

"Nous avons besoin de Tomahawk", a-t-il dit à Donald Trump, à propos de ces missiles d'une portée de 1.600 kilomètres qui permettraient à l'Ukraine de frapper en profondeur et en Russie, en proposant un échange avec des "milliers" de drones ukrainiens.

Il a aussi montré au président américain, très friand de schémas et plans, des "cartes" montrant "des points de pression de la défense russe et de l'économie militaire qui peuvent être ciblés pour contraindre Poutine à mettre fin à la guerre", a expliqué une source ukrainienne à des journalistes dont ceux de l'AFP.

- Poutine "pas prêt" à la paix -

Volodymyr Zelensky a estimé que le président russe n'était "pas prêt" à la paix, mais Donald Trump a soutenu le contraire.

"Je pense que le président Poutine veut mettre fin à la guerre", a déclaré le président américain, qui a eu jeudi une longue conversation avec le maître du Kremlin.

Ce dernier en a profité pour l'avertir que la livraison de Tomahawk à l'Ukraine "nuirait considérablement" à la relation entre Washington et Moscou.

Les dirigeants russe et américain ont convenu de se voir prochainement à Budapest en Hongrie, pendant cet entretien qualifié de "très productif" côté américain, d'"extrêmement franc et empreint de confiance" côté russe.

Donald Trump a jugé "possible" que Vladimir Poutine essaie de jouer la montre, en réponse à la question d'une journaliste de l'AFP, mais il a également dit: "Pendant toute ma vie, les meilleurs ont essayé de se jouer de moi. Et je m'en suis vraiment bien sorti."

La Russie, à l'entrée de l'hiver, intensifie ses attaques sur les infrastructures énergétiques ennemies. Vendredi, elle a aussi revendiqué la prise de trois villages ukrainiens.

Dans ce contexte, la proximité retrouvée du président américain avec Vladimir Poutine a de quoi inquiéter Kiev, d'autant que Donald Trump a fait vendredi face à Volodymyr Zelensky un compte-rendu très positif de son entretien de la veille avec son homologue russe.

Il a indiqué avoir évoqué avec lui le cessez-le-feu à Gaza, dans lequel il a joué un rôle de médiation.

- "Très généreux" -

Vladimir Poutine "pense que c'est incroyable. Il a été très généreux", a dit le président américain, toujours sensible aux compliments concernant ses efforts pacificateurs.

Le milliardaire new-yorkais a toutefois aussi eu des mots aimables pour Volodymyr Zelensky: "C'est un honneur d'être avec un dirigeant très fort, un homme qui a subi beaucoup de choses et un homme que j'ai appris à bien connaître."

"J'aime résoudre des guerres", a encore lancé Donald Trump, qui assure avoir mis fin à huit conflits depuis son retour au pouvoir, un chiffre que les experts jugent très exagéré.

Son dernier sommet avec Vladimir Poutine, le 15 août en Alaska, s'était conclu sans perspective concrète de paix.

Cet échec avait temporairement irrité Donald Trump, qui s'était dit par la suite "très déçu" par son homologue russe et qui a même estimé un moment que la Russie pourrait perdre la guerre.

Le président américain n'a pas pour autant mis à exécution ses menaces de lourdes sanctions contre Moscou.

Dès son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a rompu l'isolement dans lequel les puissances occidentales maintenaient Moscou depuis l'invasion russe de février 2022 et remis en cause l'aide militaire accordée à l'Ukraine par son prédécesseur Joe Biden.