Les nettoyeurs immigrés de Ground Zero, oubliés du 11 septembre

Rubiela Arias, une travailleuse immigrée qui a travaillé à nettoyer les débris de Ground Zero à la suite des attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001, se tient dans la rue où elle travaillait pendant cette période, à New York le 26 juillet 2021. (AFP)
Rubiela Arias, une travailleuse immigrée qui a travaillé à nettoyer les débris de Ground Zero à la suite des attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001, se tient dans la rue où elle travaillait pendant cette période, à New York le 26 juillet 2021. (AFP)
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Publié le Jeudi 09 septembre 2021

Les nettoyeurs immigrés de Ground Zero, oubliés du 11 septembre

  • Plus de 2 000 nettoyeurs, secouristes et policiers sont déjà morts de maladies liées au 11-Septembre, selon le Fonds fédéral d'indemnisation des victimes
  • «»Avec l'aide de passeurs, Franklin, qui préfère taire son nom de famille, a finalement réussi à revenir, illégalement, à sa troisième tentative, mi-juillet

NEW YORK: Le 15 septembre 2001, à sept heures du matin, Lucelly Gil pénètre dans l'immense nuage de poussière toxique né de l'effondrement des tours jumelles, au sud de Manhattan. Elle y passera toutes ses journées, six mois durant, jusqu'à 12 heures par jour.


Près de 20 ans après, cette Colombienne de 65 ans, sans papiers, vit avec les séquelles de ces journées: elle a eu un cancer du sein - un des cancers les plus fréquents pour les femmes mobilisées au World Trade Center - souffre d'un bras tellement douloureux qu'il est devenu inutile, et de dépression.  


Dans les huit mois qui suivirent les attentats du 11 septembre, des dizaines de milliers de personnes - dont beaucoup d'immigrés, souvent sans papiers comme Lucelly Gil - ont nettoyé "Ground Zero", déblayant quelque 1,8 million de tonnes de débris, pour un salaire horaire de 7,5 à 10 dollars, alors légèrement supérieur au salaire minimum.


Ils ignoraient qu'ils allaient être exposés à des substances toxiques et cancérigènes comme le plomb et l'amiante, et développer maladies respiratoires, amiantose, stress post-traumatique et dépression.


"Je n'aime pas penser aux anniversaires (des attentats)... J'ai l'impression d'y retourner", sanglote Lucelly Gil, lors d'une récente réunion d'un groupe de soutien pour nettoyeurs du 11-Septembre, organisée encore occasionnellement dans le quartier de Queens.


Elle se souvient qu'après avoir déblayé de longues heures, à tomber parfois sur des restes humains, "je rentrais chez moi en pensant être encore en train de nettoyer (...) Je devenais quasiment folle".

«Injustice»
Lucelly Gil rêve d'obtenir une carte de séjour, en récompense de ces six mois qui l'ont rendue à jamais inapte au travail. En 2017, un élu démocrate new-yorkais avait introduit un texte prévoyant la régularisation des nettoyeurs sans-papiers, sans succès.


"Que les nettoyeurs restent sans-papiers est une injustice, parce qu'ils ont perdu ce qu'ils avaient de plus précieux, la santé. Il n'y a aucun paiement qui vaille, (..) la santé n'a pas de prix", dit aussi Rubiela Arias, autre nettoyeuse colombienne, depuis la modeste chambre qu'elle loue dans le quartier de Queens.


Rubiela Arias, qui lutte depuis des années pour la régularisation des nettoyeurs hispaniques, souffre elle aussi désormais de maladies respiratoires et digestives, et de dépression. 


Plus de 2 000 nettoyeurs, secouristes et policiers sont déjà morts de maladies liées au 11-Septembre, selon le Fonds fédéral d'indemnisation des victimes. 


Ces dernières années, beaucoup de nettoyeurs sans papiers, parfois malades, "ont été expulsés", dit Rosa Bramble, assistante sociale et professeure à l'université Columbia, qui anime le groupe de soutien auquel participe Lucelly Gil.


D'autres, qui ne pouvaient plus travailler, sont rentrés définitivement dans leur pays natal. "Ici, ils ne peuvent pas payer leur loyer", dit-elle.

Visa refusé
La plupart des nettoyeurs bénéficient d'une couverture santé complète grâce à un programme fédéral spécial créé après les attentats, mais beaucoup n'ont reçu aucune indemnisation.


C'est le cas de Franklin, nettoyeur péruvien sans-papiers de 50 ans, atteint de plusieurs maladies respiratoires, reparti pour Lima en 2019 pour s'occuper de sa mère malade qu'il n'avait plus vue depuis 20 ans.


Quand il a voulu revenir à New York pour continuer le traitement médical qu'il suit dans le cadre de ce programme fédéral et présenter une demande d'indemnisation, l'ambassade des Etats-Unis à Lima lui a refusé un visa.


Il a essayé deux fois, en juin, de franchir illégalement la frontière américano-mexicaine.


"J'ai quasiment donné ma vie pour nettoyer Ground Zero, et ce n'est pas juste d'être payé ainsi. Je ne sais pas quoi attendre de la vie", indiquait-il alors à l'AFP, par téléphone depuis la ville frontalière mexicaine de Ciudad Juarez.


Avec l'aide de passeurs, Franklin, qui préfère taire son nom de famille, a finalement réussi à revenir, illégalement, à sa troisième tentative, mi-juillet.


Certains nettoyeurs, après avoir attaqué en justice la ville de New York ou les entreprises qui les employaient, ont fini par être indemnisés. Le Congrès a aussi approuvé en 2011 un texte garantissant une indemnisation fédérale pour les malades du 11-Septembre, pouvant aller jusqu'à 250 000 dollars.


Lucelly Gil a ainsi touché 40 000 dollars en 2018 mais, sans permis de travail, l'argent ne lui a permis que de rembourser des dettes.


"Nous, latinos, sommes plus mal traités que les autres travailleurs du 11 septembre", dit-elle.


"On est tombés dans l'oubli", dit aussi Rosa Duque, nettoyeuse guatémaltèque de 56 ans, elle aussi atteinte de troubles respiratoires, qui milite pour un titre de séjour permanent pour tous les employés de Ground Zero.


"Quand on nous a demandé d'y aller, personne ne nous a demandé si on avait un permis de séjour". 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.