Procès des attentats du 13 novembre 2015: au cœur du bunker du palais de justice de Paris

Barrages et contrôles de sécurité ont transformé mercredi en bunker l'extérieur et l'intérieur du vieux palais de justice de Paris  (Photo, Hakima Bedouani)
Barrages et contrôles de sécurité ont transformé mercredi en bunker l'extérieur et l'intérieur du vieux palais de justice de Paris  (Photo, Hakima Bedouani)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Procès des attentats du 13 novembre 2015: au cœur du bunker du palais de justice de Paris

Barrages et contrôles de sécurité ont transformé mercredi en bunker l'extérieur et l'intérieur du vieux palais de justice de Paris  (Photo, Hakima Bedouani)
  • Au total, 630 membres des forces de l'ordre sont mobilisés aux abords et à l'intérieur pour sécuriser et filtrer les accès au palais de justice
  • Tous doivent franchir douze portiques de sécurité pour accéder à la salle d'audience, spécialement construite à l'intérieur du palais de justice mais qui ne contient que 550 places

PARIS: «Ce dispositif, c'est du jamais vu !»: barrages et contrôles de sécurité ont transformé mercredi en bunker l'extérieur et l'intérieur du vieux palais de justice de Paris où s'est ouvert le procès historique et hors norme des attentats perpétrés le 13 novembre 2015 en France. 

« Par où on passe ? ». La question est revenue à de nombreuses reprises mercredi matin dans la bouche des passants se rendant au travail, joggeurs ou encore touristes, pour certains agacés et bloqués par le périmètre mis en place tout autour du palais de justice, sur l'île de la Cité, au coeur de la capitale française. 

« Il faut faire le tour », répondent calmement les policiers, déployés en nombre pour les neuf mois que doit durer le procès des attaques terroristes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis (région parisienne).  

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(Photo, Hakima Bedouani)

Au total, 630 membres des forces de l'ordre sont mobilisés aux abords et à l'intérieur pour sécuriser et filtrer les accès au palais de justice.  

Le convoi ultra-sécurisé de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos djihadistes et qui est présent mercredi dans le box des accusés, était arrivé vers 09H30 (07h30 GMT) en provenance de la prison de Fleury-Mérogis, quelque trente kilomètres au sud. 

Les touristes qui veulent visiter le célèbre monument de la Sainte-Chapelle, située à l'intérieur du palais mais à l'opposé de la zone réservée au procès, sont renseignés par des affichettes bleues en français et en anglais fixées aux barrières métalliques: leur billet sera leur laissez-passer. 

Attablée à quelques mètres, à la brasserie des Deux-Palais devant laquelle se dresse l'entrée principale du palais de justice, Clémence, étudiante en droit à Paris, s'est postée au plus près de ce procès historique. 

« Je ne peux pas plus approcher pour l'instant mais même d'ici je voulais voir l'effervescence », raconte-t-elle, en montrant les journalistes en duplex à quelques mètres.   

« Pour moi, c'est important d'abord du point de vue de mes études, c'est un procès unique. Et puis tous les Parisiens ont été secoués » par les attentats, explique la jeune femme de 21 ans qui »espère pouvoir assister à quelques audiences ». 

Faouza Colet franchira, elle, les portes du palais de justice: avocate en droit social, elle est venue pour une audience qui n'a rien à voir avec le procès des attentats.  

« La zone qui donne accès à la salle d'audience est encore plus sécurisée que l'extérieur du palais. Ce dispositif, c'est du jamais vu ! » lance-t-elle. 

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(Photo, Hakima Bedouani)

Feu vert ou feu rouge 

Pour accéder à l'intérieur justement, les journalistes ont fait la queue, pour certains deux heures avant l'ouverture des grilles à 10H00 (08H00 GMT). Devant l'entrée de la cour d'appel de Paris, place Dauphine, à l'opposé de l'entrée principale. 

Une file leur a été réservée, une autre pour les parties civiles, encore plus nombreuses, et une dernière pour les avocats. 

De grands panneaux blancs signalent à chacun par où il doit passer. 

Tous doivent franchir douze portiques de sécurité pour accéder à la salle d'audience, spécialement construite à l'intérieur du palais de justice mais qui ne contient que 550 places.  

Une dizaine de salles de la cour d'appel pourront être utilisées pour retransmettre les débats selon l'affluence, portant la capacité totale à 2 000 places. 

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(Photo, Hakima Bedouani)

Dans la majestueuse salle des pas perdus, parties civiles et avocats ont fait la queue mercredi pour accéder à la salle principale. 

Parmi les robes noires, Me Laurent Ivaldi, conseil de la famille d'une jeune fille décédée au Bataclan. 

Elle se constituera mercredi partie civile par « désir de justice, (car existe) l'incompréhension de perdre son enfant qui assistait à un concert, qui était jeune, qui aimait la vie ». 

« Ce qu'ils veulent, c'est être entendus et surtout qu'on sache qui était cette jeune femme, qui aimait la vie, la photo, la musique, les terrasses de Paris », ajoute-t-il. 

Les parties civiles sont aidées dans leur cheminement par une trentaine d'agents, vêtus de gilets roses. 

Ils distribuent aux parties civiles leur badge, sans lequel elles ne pourront recevoir les indemnités auxquelles elles ont droit, et des tours de cou de deux couleurs. Vert pour ceux qui acceptent de parler à la presse, rouge pour ceux ne le souhaitant pas. 

Sont également présents les gilets bleus de l'association Paris aide aux victimes, qui a déployé sur place douze psychologues et cinq accueillants. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.