Les Marocains votent, accusations d'irrégularités

Un électeur se prépare à voter lors des élections législatives et locales marocaines à Rabat, le 8 septembre 2021. (Photo, AFP)
Un électeur se prépare à voter lors des élections législatives et locales marocaines à Rabat, le 8 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Les Marocains votent, accusations d'irrégularités

  • Les opérations de vote ont pris fin à 19H00 et le dépouillement des bulletins étaient en cours dans la soirée, ont constaté des journalistes de l'AFP
  • Une déclaration du ministère de l'Intérieur sur les résultats provisoires était attendue vers minuit et demi (23H30 GMT), selon des médias locaux. Les résultats définitifs devraient être connus jeudi

RABAT: Les Marocains ont voté mercredi lors d'élections générales censées déterminer l'avenir du parti islamiste PJD, à la tête du gouvernement depuis une décennie, qui a dénoncé de "graves irrégularités" lors du scrutin.

Les opérations de vote ont pris fin à 19H00 et le dépouillement des bulletins étaient en cours dans la soirée, ont constaté des journalistes de l'AFP. 

Une déclaration du ministère de l'Intérieur sur les résultats provisoires était attendue vers minuit et demi (23H30 GMT), selon des médias locaux. Les résultats définitifs devraient être connus jeudi.    

Dans un communiqué publié avant la fermeture des bureaux de vote, le Parti de la justice et du développement (PJD) a fait état de "plusieurs irrégularités", comme "la distribution obscène d'argent" à proximité de bureaux de vote et des "confusions" sur certaines listes électorales, des citoyens n'y trouvant pas leur nom.

Ce parti islamiste modéré a exhorté les autorités à intervenir "sévèrement et rapidement" pour "ne pas entacher la transparence des élections".

La fin de la courte campagne électorale, marquée par l'absence de grands meetings politiques pour cause de Covid-19, avait déjà été empoisonnée par des accusations d'achat de voix.

Selon le ministère de l'Intérieur, le taux de participation a atteint 36% au niveau national à 17H00.

C'est la première fois que les 18 millions d'électeurs choisissent leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux. Ce qui pourrait réduire l'abstention.

Pour le quotidien L'Economiste, la participation était le "véritable enjeu des scrutins" de mercredi. Elle avait plafonné à 43% lors des précédentes législatives.

Polémique 

"Aujourd'hui est un jour important au Maroc. Je vote car c'est mon devoir", a dit à l'AFP un électeur dans un bureau de vote de Casablanca, la capitale économique. 

Le chef du gouvernement sera issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif. Il est nommé par le roi Mohammed VI et chargé de former son exécutif pour un mandat de cinq ans.

Dans ce royaume de 36 millions d'habitants, les décisions et les grandes orientations des secteurs stratégiques restent l'apanage du monarque.

Longtemps cantonné dans l'opposition, le PJD espère briguer un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement.

Il avait remporté un succès électoral historique après les protestations du "Mouvement du 20 février" -- version marocaine du Printemps arabe de 2011 -- qui réclamait la fin de "la corruption et du despotisme".

Une vive polémique l'a opposé ces derniers jours à son rival libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), deux des favoris des législatives, avec le Parti Authenticité et Modernité (PAM, libéral) et le Parti de l'Istiqlal (centre-droit) qui sont dans l'opposition.

L'ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane a jugé que "la présidence du gouvernement a besoin d'une personnalité politique intègre", en ciblant Aziz Akhannouch, patron du RNI et riche homme d'affaires, dans une vidéo sur Facebook. 

Ministre de l'Agriculture depuis 2007, M. Akhannouch a rétorqué que les critiques des islamistes étaient "un aveu d'échec" et "ne visaient qu'à semer la zizanie".

Le ministre, à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays et décrit comme un proche du Palais royal, a joué un rôle clé dans le précédent gouvernement, contrôlant des portefeuilles importants comme l'Economie et les Finances ou l'Industrie.

Nouveau modèle de développement

C'est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants sera calculée sur la base du nombre d'électeurs inscrits et non des votants.

Ce nouveau mode de calcul devrait handicaper les grands partis, au profit des petites formations. Seul le PJD s'y est opposé, s'estimant "lésé".

Car s'il réalise le même score qu'en 2016, le PJD n'obtiendra cette fois, selon les estimations, que 80 à 85 sièges, contre 125 à l'époque. Ce qui compliquerait sa tâche de constituer une nouvelle coalition gouvernementale en cas de victoire.

La compétition électorale est caractérisée par l'absence de polarisation bien définie sur les choix politiques.

"On attend que les nouveaux élus travaillent en priorité sur les dossiers de l'éducation et la santé", a expliqué à l'AFP un fonctionnaire, après avoir voté à Tanger. 

Après le scrutin, l'ensemble des partis politiques est censé adopter "un pacte" découlant d'un "nouveau modèle de développement", qui préfigure une "nouvelle génération de réformes et de projets", comme l'a promis récemment Mohammed VI.

 

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En images: jour de vote au Maroc
Par Arab News en français -
Élections 2021: Les Marocains affluent aux urnes
Par Mohand Hakhifi -

Gaza : les opérations humanitaires «au bord de l'effondrement total», affirme la Croix-Rouge

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  • Les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont "au bord de l'effondrement total", a mis en garde le le Comité international de la Croix-Rouge vendredi, après deux mois de blocus total de toute entrée d'aide par Israël
  • "Si l’acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin"

GENEVE: Les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont "au bord de l'effondrement total", a mis en garde le le Comité international de la Croix-Rouge vendredi, après deux mois de blocus total de toute entrée d'aide par Israël.

"Si l’acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin pour poursuivre bon nombre des programmes qu’il mène à Gaza", souligne le CICR  dans un communiqué.

 


Israël bombarde près du palais du président syrien accusé de «génocide» des Druzes

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  • Des heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh illustrent l'instabilité persistante en Syrie
  • L'ONU a exhorté "toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue" et la diplomatie américaine a fustigé "les dernières violences et la rhétorique incendiaire" antidruzes "répréhensibles et inacceptables"

DAMAS: Israël a mis vendredi sa menace à exécution contre la Syrie en bombardant les abords du palais présidentiel à Damas après que le chef de la minorité druze, protégée par le pouvoir israélien, eut accusé le pouvoir du nouveau président syrien Ahmad al-Chareh de "génocide".

Le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajrin, venait de dénoncer jeudi soir une "campagne génocidaire injustifiée" visant des "civils" de sa communauté, après des affrontements confessionnels en début de semaine qui ont fait plus de 100 morts selon une ONG.

Le chef religieux druze alors réclamé "une intervention immédiate de forces internationales" et Israël -- voisin de la Syrie avec laquelle il est en état de guerre et qui a pris fait et cause pour les Druzes -- avait aussitôt menacé de répondre "avec force" si Damas ne protégeait pas cette minorité religieuse.

Quelques heures après, à l'aube vendredi, "des avions de combat ont frappé les environs du palais" présidentiel à Damas, a annoncé l'armée israélienne sur Telegram.

"C'est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze", ont martelé dans un communiqué, publié en anglais par le journal Times of Israel, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz.

Des heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh illustrent l'instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement de son prédécesseur Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.

"Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (...) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, en prétendant que ce sont des éléments incontrôlés", avait dénoncé le cheikh druze.

"Rhétorique incendiaire" 

L'ONU a exhorté "toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue" et la diplomatie américaine a fustigé "les dernières violences et la rhétorique incendiaire" antidruzes "répréhensibles et inacceptables".

Des combats cette semaine à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ainsi qu'à Soueïda, ville à majorité druze, ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dans l'ouest du pays.

Ces violences avaient été déclenchées par des attaques de militants pro-Assad contre les forces de sécurité du nouveau pouvoir.

Mercredi déjà, l'armée israélienne avait frappé près de Damas, en forme "d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya", selon M. Netanyahu.

Les Druzes sont une minorité de l'islam chiite. Ses membres sont répartis entre le Liban, la Syrie et Israël.

"Nous sommes une partie inaliénable de la Syrie", a souligné un porte-parole du rassemblement des autorités religieuses, chefs traditionnels et groupes armés druzes à Soueïda, ajoutant que la communauté rejetait "toute division" du pays.

Les combats en Syrie ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Les autorités syriennes ont accusé des éléments échappant à son contrôle d'avoir provoqué les violences.

102 morts 

Selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Soueïda, 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d'après l'ONG.

A Jaramana, des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir avaient permis de rétablir le calme mardi soir, de même mercredi soir à Sahnaya à 15 km au sud-ouest de Damas où des forces de sécurité ont été déployées.

Et le pouvoir syrien avait réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les Druzes, cherchant, selon l'analyste indépendant Michael Horowitz, à se ménager des alliés dans le sud syrien à un moment où l'avenir de ce pays reste incertain.


Liban: deux morts dans des raids israéliens

Une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens". (AFP)
Une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens". (AFP)
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  • Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens"
  • Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes sur une localité du sud du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens".

Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué.

L'armée israélienne a annoncé avoir tué deux militants du Hezbollah lors de frappes distinctes dans le sud du Liban. "L'armée israélienne a frappé et éliminé un terroriste du Hezbollah dans la région de Maiss al-Jabal et un autre" dans la même zone lors d'une autre attaque, selon elle.

Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah a tiré des roquettes à partir du sud du Liban sur Israël, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Israël a réagi en septembre 2024 par d'intenses bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, qui est sorti très affaibli de la guerre.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire de cinq positions frontalières où il a maintenu des troupes, malgré l'accord.

Le Liban affirme respecter l'ensemble de ses engagements et impute à Israël la responsabilité du non-respect de l'accord.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé plus de 50 "cibles terroristes" en un mois au Liban "après des violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, posant une menace pour l'Etat d'Israël et sa population".