TUNIS : Le président tunisien Kaïs Saïed envisage de suspendre la constitution et pourrait proposer des changements au système politique par le biais d'un référendum, a déclaré jeudi à Reuters l'un de ses conseillers.
Saïed s'est emparé des pouvoirs, a destitué le Premier ministre et a suspendu le Parlement en juillet par des mesures que ses ennemis politiques ont qualifiées de coup d'État, mais il n'a pas encore nommé de nouveau gouvernement ni fait de déclaration détaillée sur ses plans à long terme.
«Ce système ne peut pas continuer (...) changer le système signifie changer la constitution par le biais d'un référendum, peut-être (...) le référendum nécessite une préparation logistique», a révélé Walid Hajjem, conseiller de Saïed.
Il a ajouté qu'il s'agit du plan du président, qui est au stade final et qui sera officiellement dévoilé bientôt.
Hajjem n'a toutefois pas expliqué quels changements Saïed envisageait de faire.
Cependant, on s'attend généralement à ce que Saïed passe à un système de gouvernement présidentiel qui réduira le rôle du parlement, ce qui a été souvent discuté pendant des années d'impasse depuis l'adoption de la constitution de 2014.
La Tunisie a adopté la démocratie après le soulèvement de 2011 qui a mis fin au régime autocratique et provoqué les révoltes du printemps arabe dans toute la région.
Les forces nationales et internationales ont pressé Saïed à nommer un gouvernement et à montrer comment il entend sortir de la crise constitutionnelle causée par son intervention.
La Tunisie est confrontée à de graves problèmes économiques et à une menace imminente pour les finances publiques, et venait d'entamer des pourparlers avec le Fonds monétaire international pour un nouveau programme de prêts lorsque Saïed a destitué le Premier ministre.
Cette semaine, les ambassadeurs du groupe des riches démocraties du G7 ont exhorté Saïed à nommer un gouvernement et à ramener la Tunisie à un ordre constitutionnel dans lequel le parlement élu joue un rôle important.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com