Dans le berceau de la révolution tunisienne, Saïed salué mais aussi craint

Lors des manifestations survenues ces dernières années, les slogans phares de la révolution réclamant «dignité» et «travail» ont été scandés ainsi que des appels à dissoudre le Parlement. (Photo, AFP)
Lors des manifestations survenues ces dernières années, les slogans phares de la révolution réclamant «dignité» et «travail» ont été scandés ainsi que des appels à dissoudre le Parlement. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 31 août 2021

Dans le berceau de la révolution tunisienne, Saïed salué mais aussi craint

  • Si d'habitude les habitants de Sidi Bouzid parlent facilement politique, nombre d'entre eux interrogés ont refusé de s'exprimer sur la décision de Saïed
  • «On constate qu'il y a un retour de l'autocensure, les gens ne veulent plus s'exprimer et dire librement ce qu'ils pensent !»

SIDI BOUZID : "C'est un mal nécessaire": si des habitants de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, saluent le coup de force du président Kais Saied, ils expriment aussi leur crainte de voir le pays basculer de nouveau vers la dictature.

Fin juillet, M. Saied, élu en 2019, a invoqué la Constitution pour s'octroyer les pleins pouvoirs, limoger le chef du gouvernement et suspendre le Parlement, suscitant à travers le pays des réactions mitigées.

C'est à Sidi Bouzid (centre-ouest) que le vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010, déclenchant un soulèvement qui a mis fin au règne sans partage du président Zine el Abidine Ben Ali. 

Mais au fil des années, l'espoir d'un avenir meilleur a cédé la place à la déception et la colère contre la classe politique, en l’absence d’amélioration sociale.

Lors des manifestations survenues ces dernières années, les slogans phares de la révolution réclamant "dignité" et "travail" ont été scandés ainsi que des appels à dissoudre le Parlement.

"Ces 11 dernières années étaient plus pesantes que les 23 ans du règne de Ben Ali! Le Parlement et le gouvernement nous ont noyés dans la pauvreté! Donc bon débarras!, lance dans un café Ahmed Ouni, un chômeur de 36 ans.

«Vas-y, fonce»

Selon lui, "puisque les Tunisiens ont choisi Saied, il peut (...) faire ce qu'il faut, nous avons confiance en lui".

Les habitants de Sidi Bouzid, une ville qui reste marginalisée malgré l'amélioration de ses infrastructures et l'ouverture de commerces, attendent du président qu'il améliore leur quotidien.

"Vas-y fonce, le peuple est avec toi", dit encore Ahmed, en référence au coup de force du président.

"C'était une chirurgie obligatoire pour mettre fin à l'hémorragie", estime Abdelhalim Hamdi, un ouvrier bâtiment de 47 ans, diplômé en histoire.

"Les politiciens au pouvoir ont volé nos rêves et nos ambitions", dit ce coordinateur des mouvements de protestations à Sidi Bouzid.

Abdelhamid est aussi pour l'abolition de la Constitution, "rédigée sur mesure pour servir des intérêts étroits".

Pour des analystes, la suspension de la constitution --dont l'adoption a été saluée à l'international en 2014-- ou son abrogation semble "inévitable".

"C'est un mal nécessaire pour sauver le pays même si cela nous mènera probablement vers un régime autoritaire", concède Sami Abdeli, 38 ans, qui s'exprime sur une place du centre-ville où trône la sculpture de la charrette de Bouazizi, sur laquelle a été écrit le mot "liberté".

Si d'habitude les habitants de Sidi Bouzid parlent facilement politique, nombre d'entre eux interrogés ont refusé de s'exprimer sur la décision de M. Saied.

"On constate qu'il y a un retour de l'autocensure, les gens ne veulent plus s'exprimer et dire librement ce qu'ils pensent!", estime Mounira Bouazizi, blogueuse et coordinatrice au bureau de l'Observatoire internationale des médias et des droits de l'Homme à Sidi Bouzid.

«Discours violent»

Sur les réseaux sociaux, des partisans de M. Saied "utilisent un discours violent et n'acceptent aucune critique contre le président!", indique-t-elle.

"L'idée qu'une seule personne concentre tout le pouvoir exécutif me fait peur", confie Yossra Abdouni, 25 ans.

Pour cette étudiante en ingénierie, M. Saied "est resté dans le flou, il n'a présenté aucun programme".

"Même si la situation économique et sociale s'était dégradée et que la classe politique était fragmentée, on avait au moins la liberté et la démocratie", poursuit-elle.

Depuis fin juillet, des arrestations, interdictions de voyage et assignations à résidence ont visé magistrats, députés et hommes d'affaires, dans le cadre d'une "purge" anticorruption, suscitant désormais des craintes d'un recul des libertés.

"Saied s'oriente vers un régime (...) dictatorial! Il n'entend que sa propre voix!", déplore Rabeh Zaafouri, responsable du bureau de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme à Sidi Bouzid.

Il "n'a pris jusqu'ici que des décisions populistes et chaotiques qui menacent profondément le processus démocratique et qui bloquent la vie politique", déplore-t-il.

"Jamais, on ne permettra un retour à l'avant 17 décembre/14 janvier 2011!", promet M. Zaafouri, en référence aux dates de la révolution.


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
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  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.

 


Accident de car en Arabie saoudite: 45 pèlerins tués selon la police indienne

45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
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  • "L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant"
  • 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne

NEW DELHI: 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne.

"L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant", a déclaré V.C. Sajjanar, commissaire de police de Hyderabad, la ville du centre de l'Inde d'où seraient originaires un grand nombre de victimes.

Lors d'un point presse, il a indiqué que "selon les premières informations, 46 personnes se trouvaient dans le bus et malheureusement une seule personne a survécu"."