Faute de crédits face à l'inflation, le marché immobilier vénézuélien fonctionne au cash

Des gens attachent 100 billets de Bolivar à un poteau lors d'une manifestation contre le manque d'argent liquide, car les nouveaux billets de banque ne sont pas encore apparus, sur la route "Troncal 5" à San Cristobal dans l'État de Tachira au Venezuela, le 16 décembre 2016. (George Castellanos/AFP)
Des gens attachent 100 billets de Bolivar à un poteau lors d'une manifestation contre le manque d'argent liquide, car les nouveaux billets de banque ne sont pas encore apparus, sur la route "Troncal 5" à San Cristobal dans l'État de Tachira au Venezuela, le 16 décembre 2016. (George Castellanos/AFP)
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Publié le Samedi 11 septembre 2021

Faute de crédits face à l'inflation, le marché immobilier vénézuélien fonctionne au cash

  • L'inflation vertigineuse qui avoisine les 3.000% empêche les banques d'accorder des prêts en bolivar, la monnaie locale
  • Les candidats à la propriété doivent donc s'arranger pour payer par virement bancaire ou en cash avec des mallettes remplies de billets verts

CARACAS, Vénézuela : Gustavo Martinez est ingénieur dans une compagnie pétrolière à Caracas mais malgré son salaire au-dessus de la moyenne il ne peut accéder à la propriété. L'hyperinflation au Venezuela a totalement asséché le crédit immobilier.

L'inflation vertigineuse qui avoisine les 3.000% empêche les banques d'accorder des prêts en bolivar, la monnaie locale. Dans les rares cas où elles le font, la période de remboursement est généralement inférieure à six mois.

Le bolivar a encore perdu 73% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l'année. En ce début septembre, un seul dollar américain équivaut à 4 millions de bolivars.

Dès lors, le dollar, bien que n'étant pas la monnaie officielle mais qui est abondamment utilisé dans la vie quotidienne, fait loi dans les transactions immobilières.

Les candidats à la propriété doivent donc s'arranger pour payer par virement bancaire ou en cash avec des mallettes remplies de billets verts.

Le crédit bancaire est quasiment à l'arrêt au Venezuela où les banques n'ont que 140 millions de dollars de prêts en cours pour une population de quelque 30 millions d'habitants, contre 14 milliards dans la Colombie voisine et ses 50 millions d'habitants.

 

Le montant des prêts immobiliers ne s'élève qu'à 840.000 dollars, soit 0,6% de l'ensemble des crédits au Venezuela, selon les chiffres officiels publiés en mars.

En 2014, avant l'effondrement mondial des prix du pétrole qui a fait plonger l'économie du Venezuela fortement dépendante des exportations de brut, la proportion des crédits immobiliers sur l'ensemble des prêts était de 7,2%, selon l'économiste Cesar Aristimuno.

- Rêve lointain -

Mais dans un pays où le salaire minimum dans la fonction publique n'est que de 2 dollars par mois, l'accession à la propriété n'est qu'un lointain rêve pour de nombreux jeunes Vénézuéliens qui n'ont souvent même pas les moyens de louer un logement. Ils finissent par vivre chez leurs parents, souvent en couple, beaucoup plus longtemps qu'ils ne l'avaient prévu.

Il n'existe pas de statistiques officielles sur le nombre de Vénézuéliens qui vivent chez leurs parents jusqu'à 30 ou 40 ans, mais c'est un phénomène largement observé.

Gustavo Martinez, l'ingénieur de 30 ans, est plus chanceux que la plupart.

Après avoir déménagé dans la capitale en janvier, il a vécu chez sa grand-mère avant de louer un appartement avec sa petite amie.

Il ne veut pas dévoiler combien il gagne, mais assure que c'est au-dessus du salaire moyen vénézuélien de 50 dollars mensuels et les loyers dans une banlieue modeste de la capitale commencent à 150 dollars, selon l'agent immobilier Carolina Quintero.

"Un appartement coûte environ 50.000 dollars. Aucun emploi ne permet de s'offrir ça", affirme M. Martinez à l'AFP. "Et encore moins si il faut sortir cette somme comptant".

Avec 50.000 dollars on peut s'offrir un appartement d'environ 70 mètres carrés dans un quartier à revenu moyen de Caracas.

- "Quelque-chose à moi" -

L'adoption à marche forcée, bien qu'informelle, du dollar par le pays comme bouclier contre l'inflation a cependant donné au secteur immobilier un petit coup de pouce.

"En 2019, nous avons connu une croissance de cinq pour cent des transactions et nous espérons clôturer 2021 avec un +20%", déclare Francisco Lopez, président de la Chambre immobilière du Venezuela.

L'agent immobilière Carolina Quintero explique que la plupart des transactions sont effectuées par des transferts de banques étrangères, avec souvent un dépôt de garantie en espèces de 20%.

Avec cette situation, un marché parallèle du crédit a émergé avec des prêteurs proposant des emprunts aux coûts rédhibitoires (d'environ 15% d'intérêts mensuels) et des garanties allant jusqu'à trois fois le montant désiré.

Gustavo Martinez espère pouvoir un jour s'acheter "quelque chose à moi" et a déjà commencé à économiser.

"Cela aurait été génial s'il y avait un système de prêts en dollars pour que les gens qui peuvent se permettre de faire des versements puissent obtenir un crédit", dit-il.

Mais le gouvernement vénézuélien fait tout pour décourager les banques d'en accorder et obligent à un consentement préalable, impossible à obtenir, de la Banque centrale.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".