Au Venezuela, «vite se débarrasser de l'argent liquide» avant une réforme monétaire

La dernière fois que la banque centrale a émis de nouveaux billets, en mars, leur valeur faciale était de 200.000, 500.000 et un million de bolivars. Mais ces trois billets d'une valeur totale de 1,7 million de bolivars ne valaient qu'environ 60 cents (0,51 euro) au taux officiel. Aujourd'hui, il n'en valent plus que 42 (0,36 euro). (AFP)
La dernière fois que la banque centrale a émis de nouveaux billets, en mars, leur valeur faciale était de 200.000, 500.000 et un million de bolivars. Mais ces trois billets d'une valeur totale de 1,7 million de bolivars ne valaient qu'environ 60 cents (0,51 euro) au taux officiel. Aujourd'hui, il n'en valent plus que 42 (0,36 euro). (AFP)
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Publié le Samedi 07 août 2021

Au Venezuela, «vite se débarrasser de l'argent liquide» avant une réforme monétaire

  • Elle espère que le gouvernement «va cette fois atteindre son objectif et qu'il n'y aura pas de nouvelle dévaluation qui nous mènera au fond du gouffre»
  • Les énormes sommes faciales des billets ne permettent pourtant d'acheter que quelques légumes ou un maigre morceau de viande

CARACAS: Sur son étal de légumes à Caracas, Marisela Lopez se demande avec désespoir ce qu'elle va bien pouvoir faire de ses vieux bolivars, ces billets de banque qui vont bientôt disparaître mais qu'utilisent fréquemment ses clients pour la payer.


Au Venezuela, tous tentent de se débarrasser de leur argent liquide avant la suppression le 1er octobre, annoncée jeudi, de six zéros de la monnaie locale.


Elle sera remplacée par une nouvelle émission de billets en raison de l'hyperinflation que connaît le pays en crise, où l'économie s'est presque totalement dollarisée ces derniers mois.


Beaucoup préfèrent encore acheter de la nourriture plutôt que de déposer leurs billets à la banque.


"On doit tous vite se débarrasser de l'argent liquide car qu'est-ce qui se passera ensuite? Qu'est-ce qu'on va faire de ces billets?", se demande la vendeuse de 34 ans, inquiète de leur futur taux de change.


L'inflation a atteint 400.000% en 2018, près de 10.000% en 2019 et 3.000% en 2020, entraînant une envolée des prix des biens de base et un repli vers le dollar américain, prisé par les habitants et les entreprises de ce pays de 30 millions d'habitants.


Les énormes sommes faciales des billets ne permettent pourtant d'acheter que quelques légumes ou un maigre morceau de viande.


La dernière fois que la banque centrale a émis de nouveaux billets, en mars, leur valeur faciale était de 200.000, 500.000 et un million de bolivars. Mais ces trois billets d'une valeur totale de 1,7 million de bolivars ne valaient qu'environ 60 cents (0,51 euro) au taux officiel. Aujourd'hui, il n'en valent plus que 42 (0,36 euro).


Depuis que la rumeur de ce futur changement de cône monétaire est apparue il y a quinze jours, "les bolivars qu'on ne voyait plus ont commencé à ressortir", assure à l'AFP Carmen Ramirez, 48 ans, vendeuse dans une boucherie. "On n'utilisait plus les bolivars ici, que des devises étrangères", s'étonne-t-elle.


Elle espère que le gouvernement "va cette fois atteindre son objectif et qu'il n'y aura pas de nouvelle dévaluation qui nous mènera au fond du gouffre".

«Ça ne vaut rien»
Avec la dépréciation du bolivar, de nombreux magasins et supermarchés, où les prix sont affichés en dollars, acceptent même des systèmes de paiement électronique de comptes bancaires à l'étranger.


Marisela Lopez explique qu'elle facturait ses légumes pour moitié en devises étrangères et de l'autre par carte de débit, fréquemment utilisée pour effectuer des virements bancaires.


"Dans les rues, on voit même des billets de banque par terre, on jette des billets, on brûle des billets, on ne les respecte même plus (...) parfois je me dis +regarde, ça ne vaut rien+", se désole-t-elle.


Le gouvernement contrôle scrupuleusement le change des devises étrangères, ce qui a créé un marché noir parallèle. Et c'est le prix du dollar sur le marché parallèle qui est utilisé par les Vénézuéliens pour calculer le véritable taux de change.


Et avec l'annonce de ce changement d'échelle monétaire, le dollar a encore augmenté.

«Ca ne résoudra pas l'inflation»
L'échec des précédentes mesures pour lutter contre l'hyperinflation --trois zéros avaient été supprimés en 2008 et cinq autres en 2018--, laisse de nombreux Vénézuéliens sceptiques face à cet effacement de six zéros.


"Ils ont enlevé beaucoup de zéros (14 en 13 ans, ndlr) au bolivar et rien ne s'est amélioré", rappelle Armando Olivier, un vendeur de vêtements de 70 ans.


"Quand ils ont commencé à enlever les zéros, nous pensions que la monnaie allait prendre de la valeur et que ce serait un bolivar fort., Mais c'était absurde car ça ne coïncidait pas avec la réalité", dit-il.


Pedro Salcedo, un agent de sécurité de 70 ans, n'avait lui même pas entendu parler du changement d'échelle.


"Cela ne résoudra pas l'inflation", assure-t-il, faisant écho aux avertissements lancés par les économistes soulignant l'absence de plan économique pour accompagner la mesure monétaire.


"Aujourd'hui, je n'ai pas pu faire toutes mes courses. Je suis venu acheter du poulet et du poisson et tout ce que j'ai, c'est du poulet. Je n'avais pas assez", se désole M. Salcedo, son sac de victuailles en tissu à moitié vide.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".