Dernier hommage à Yacef Saadi, figure emblématique de la bataille d'Alger

La "bataille d'Alger" a eu lieu en 1957, lorsque l'armée française tenta de reprendre aux combattants algériens le contrôle de la vieille ville d'Alger, la Casbah. L'arrestation de Yacef Saadi, le 14 octobre 1957, en marqua la fin. (Photo, AFP)
La "bataille d'Alger" a eu lieu en 1957, lorsque l'armée française tenta de reprendre aux combattants algériens le contrôle de la vieille ville d'Alger, la Casbah. L'arrestation de Yacef Saadi, le 14 octobre 1957, en marqua la fin. (Photo, AFP)
Le cercueil de Saadi, recouvert du drapeau national, a d'abord reposé dans une mosquée près de la vieille ville où a été célébrée une prière des morts, avant d'être acheminé vers le cimetière El Kettar où il a été inhumé. (Photo, AFP)
Le cercueil de Saadi, recouvert du drapeau national, a d'abord reposé dans une mosquée près de la vieille ville où a été célébrée une prière des morts, avant d'être acheminé vers le cimetière El Kettar où il a été inhumé. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 12 septembre 2021

Dernier hommage à Yacef Saadi, figure emblématique de la bataille d'Alger

  • Saadi était un héros de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et figure emblématique de la «bataille d'Alger», l'un des épisodes clés de la guerre d'indépendance
  • « Il s’était battu jusqu'à son dernier souffle pour que vive l'Algérie. Il a voulu être enterré avec ses compagnons, ses ancêtres», a déclaré sa fille Zaphira

ALGER: Des centaines de personnes se sont réunies samedi à Alger pour rendre un dernier hommage à Yacef Saadi, héros de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et figure emblématique de la "bataille d'Alger", l'un des épisodes clés de la guerre d'indépendance, mort vendredi à l'âge de 93 ans.


Son cercueil recouvert du drapeau national a d'abord reposé dans une mosquée près de la vieille ville où a été célébrée une prière des morts, avant d'être acheminé vers le cimetière El Kettar où il a été inhumé, a constaté un photographe de l'AFP.


Les funérailles se sont déroulées en présence notamment d'Abdelhafidh Alahoum, représentant du président Abdelmadjid Tebboune, du ministre des Moudjahidine (anciens combattants) Laïd Rebiga, de vétérans de la guerre d'indépendance (1954-1962) ainsi que de proches.


Pour M. Rebiga, Yacef Saadi était l'un des "pionniers, des héros et des symboles" de la lutte pour l'indépendance, qui s'est consacré "corps et âme" à son pays.


Le défunt s'était "battu jusqu'à son dernier souffle pour que vive l'Algérie. Je suis très fier de mon père, il m'a appris toutes ses valeurs humaines. Il a voulu être enterré avec ses parents, ses ancêtres, ses compagnons, au milieu des siens", a déclaré sa fille Zaphira, citée par l'agence officielle algérienne APS.


La "bataille d'Alger" a eu lieu en 1957, lorsque l'armée française tenta de reprendre aux combattants algériens le contrôle de la vieille ville d'Alger, la Casbah. L'arrestation de Yacef Saadi, le 14 octobre 1957, en marqua la fin.


Saadi était le responsable de la "zone autonome d'Alger" pendant cet épisode de la guerre qui a vu se multiplier les actions du Front de libération nationale et les opérations de répression françaises.


Ce boulanger de la Casbah, promu chef militaire de la rébellion pour la région d'Alger, avait campé en 1966 son propre rôle dans le film, "La Bataille d'Alger", du cinéaste italien et journaliste communiste Gillo Pontecorvo.


Le président Tebboune a rendu hommage à un "éminent dirigeant" de "la zone autonome d'Alger" dont il immortalisa "fidèlement et brillamment les épopées et sacrifices dans le célèbre film +La Bataille d'Alger+, qui est classé parmi les oeuvres cinématographiques les plus réussies".


Ce film, que Saadi avait produit, fut longtemps interdit en France, où il n'est sorti en salles qu'en 2004.


Après l'indépendance, Yacef Saadi s'était consacré à son activité de producteur avec la société Casbah Films, qui travaillait pour des productions italiennes tournées en Algérie, souvent en collaboration avec le célèbre producteur Dino De Laurentis.


"A cette époque, tout le monde ne jurait que par le néoréalisme italien, voilà pourquoi je suis allé en Italie chercher un scénariste et un réalisateur pour +La Bataille d'Alger+", avait raconté Saadi au journal Le Monde en 2004. 


Macron estime qu'il faut éviter une « escalade incontrôlée » dans cette région

Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
Macron a également appelé Netanyahu à s'abstenir de toute « nouvelle opération » à Gaza, près de Rafah ou Khan Yunis. (AFP)
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  • « Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous
  • Le conseil de défense a également abordé la question des Français souhaitant quitter l'Iran et Israël, afin d'« accélérer » leur départ, selon Emmanuel Macron.

PARIS : Emmanuel Macron a appelé dimanche soir à éviter une « escalade incontrôlée » au Moyen-Orient après les frappes américaines contre le programme nucléaire iranien, lors de l'ouverture d'un nouveau conseil de défense et de sécurité.

« Aucune réponse strictement militaire ne peut produire les effets recherchés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : que l'Iran ne puisse pas se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région ».

Il a évoqué un « moment grave pour la paix et la stabilité au Proche et Moyen-Orient, avec des impacts très clairs aussi pour notre sécurité collective », après les frappes américaines qui, selon lui, ouvrent « une nouvelle phase qui impose évidemment la vigilance et une action résolue de notre part ». 

« La reprise de discussions diplomatiques et techniques est le seul moyen d'obtenir l'objectif que nous recherchons tous : empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, mais également éviter une escalade incontrôlée dans la région », a-t-il ajouté.

C'est le troisième conseil de défense organisé depuis le début de l'opération militaire lancée le 13 juin par Israël pour contrer ce qu'il considère comme la menace d'un Iran doté de l'arme nucléaire.

Un nouveau conseil de défense aura lieu mardi « pour évaluer l'ensemble des mesures prises », a annoncé la présidence dans la soirée, à l'issue de la réunion qui a fixé « le travail de désescalade » et « la recherche d'une voie diplomatique permettant de garantir le contrôle du programme nucléaire et balistique iranien » parmi les « priorités d'action » de la France.

Emmanuel Macron, attendu lundi en Norvège, repassera mardi par Paris pour présider cette réunion avant de se rendre le même jour aux Pays-Bas pour un sommet de l'OTAN auquel doit aussi participer Donald Trump. 

Auparavant, le président français avait eu des entretiens téléphoniques avec la plupart de ses homologues de la région et d'Europe.

Il a appelé le président iranien Ebrahim Raïssi à « la désescalade et à l'exercice de la plus grande retenue » pour « permettre un retour à la voie diplomatique », a-t-il affirmé sur X. 

Le conseil de défense a également abordé la question des Français souhaitant quitter l'Iran et Israël, afin d'« accélérer » leur départ, selon Emmanuel Macron.

M. Barrot a rapporté dans la nuit l'arrivée à l'aéroport de Paris Orly de 160 d'entre eux, après leur rapatriement depuis Israël en passant par la Jordanie. « Deux autres vols sont prévus, et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a-t-il écrit sur X, en référence à l'annonce de dimanche soir concernant le déploiement d'appareils A400M pour acheminer les ressortissants français « qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre ».

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront « sous réserve de l'autorisation israélienne » et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont précisé les ministères des Affaires étrangères et des Armées.

Le président français « a également demandé que nous restions pleinement mobilisés pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui doit être obtenu dès que possible, et pour soutenir l'Ukraine face à l’agression russe », a souligné l'Élysée.


Le directeur de l'AIEA annonce une « réunion d'urgence » lundi après les frappes américaines

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Grossi, devrait se rendre en Iran pour participer à une conférence sur le nucléaire du 6 au 8 mai et rencontrer des responsables iraniens, a annoncé mardi l'agence de presse iranienne Mehr. (AFP/Archives)
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  • « Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.
  • « Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo.

VIENNE, AUTRICHE : Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé une « réunion d'urgence » lundi, après les frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Il estime pour l'instant impossible d'évaluer l'étendue des dégâts.

« Compte tenu de la situation en Iran, je convoque une réunion d'urgence du Conseil des gouverneurs pour demain », a posté Rafael Grossi dimanche sur X.

Cette rencontre débutera à 10 heures (8 heures GMT) au siège de l'instance onusienne à Vienne, en Autriche.

Les États-Unis ont pris pour cible trois sites nucléaires, dont Fordo, une usine d'enrichissement d'uranium enfouie à 90 mètres sous une montagne, avec pour objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran nie farouchement.

« Il existe des indications claires d'impacts », a déclaré M. Grossi sur la chaîne américaine CNN, se basant sur des images satellitaires et « la connaissance approfondie » du site de Fordo, régulièrement inspecté par le personnel de l'Agence. 

« Mais en ce qui concerne l'évaluation de l'ampleur des dégâts souterrains, nous ne pouvons nous prononcer : ceux-ci peuvent être importants, voire considérables. Mais personne, ni nous ni quiconque d'autre, n'est en mesure de vous dire leur étendue », a-t-il ajouté, espérant que ses inspecteurs « pourront retourner sur place dès que possible ».

Extrêmement « protégé », Fordo dispose en outre « de sources d'approvisionnement électriques indépendantes, et peut-être même de générateurs de secours ». « On ne peut donc pas affirmer automatiquement que l'absence d'alimentation électrique externe a pu endommager » les centrifugeuses présentes, ces machines volumineuses et coûteuses utilisées pour enrichir l'uranium, selon le chef de l'AIEA. 

La situation est différente à Natanz, autre site visé par les frappes israéliennes et américaines, dont la partie en surface a été « clairement » détruite.

Quant aux installations souterraines, où se trouvent les centrifugeuses, elles ont beaucoup souffert en raison de l'effet combiné de l'absence d'alimentation électrique externe due aux attaques et de l'impact des frappes elles-mêmes.

La situation est similaire à Ispahan, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et où des attaques se poursuivent depuis plusieurs jours.

Dans un communiqué, l'AIEA a toutefois réaffirmé ne pas « s'attendre à des conséquences des frappes, sur la santé de la population ou de l'environnement », les niveaux de radiation n'ayant pas augmenté en dehors des sites.


Paris, Berlin et Londres demandent à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

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  • Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région"

LONDRES : Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont demandé dimanche à l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région" en réponse aux frappes américaines ayant visé ses sites nuclétaires.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ajoutent les trois dirigeants dans une déclarations conjointe.