Afghanistan: un vol commercial a atterri à Kaboul, premier signe de normalisation

L’avion repart de l’aéroport de Kaboul quelques heures plus tard (Photo, AFP).
L’avion repart de l’aéroport de Kaboul quelques heures plus tard (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

Afghanistan: un vol commercial a atterri à Kaboul, premier signe de normalisation

  • L'appareil de la compagnie aérienne publique pakistanaise PIA en provenance d'Islamabad a atterri vers 10H30 locales (06H00 GMT) à l'aéroport
  • La capacité des islamistes à relancer le trafic international à Kaboul va être un test pour leur régime

KABOUL: Un premier vol commercial en provenance du Pakistan s'est posé lundi à Kaboul, l'un des premiers signes de normalisation du pays près d'un mois après le retour des talibans au pouvoir, qui redonne de l'espoir aux nombreux Afghans voulant fuir les nouveaux maîtres du pays.

L'appareil de la compagnie aérienne publique pakistanaise PIA en provenance d'Islamabad a atterri vers 10H30 locales (06H00 GMT) à l'aéroport, contrôlé depuis deux semaines par les talibans et remis progressivement en état avec l'aide du Qatar notamment, après le départ précipité et sous haute tension des forces américaines le 30 août.

La capacité des islamistes à relancer le trafic international à Kaboul va être un test pour leur régime, qui après avoir annoncé son gouvernement, marqué par la présence de nombreux caciques de leur régime fondamentaliste des années 90, consolide son emprise sur le pays sans résistance notable à ce stade, sauf dans la petite province enclavée du Panchir (Nord-Est). 

Les Américains et leurs alliés occidentaux avaient quitté l'Afghanistan au terme de 20 ans de guerre infructueuse contre les talibans, organisant dans les ultimes semaines un gigantesque pont aérien qui a permis d'évacuer 123.000 personnes, des étrangers et des Afghans craignant les représailles des talibans ou en quête d'une vie meilleure à l'étranger. 

L'appareil de PIA qui a atterri lundi ne transportait que de très rares passagers, bien moins nombreux que les membres d'équipage, ont constaté des journalistes de l'AFP à bord.

Dimanche, un porte-parole de la compagnie avait confirmé ce premier vol vers Kaboul, en précisant toutefois que PIA travaillait encore à les rendre réguliers.

"C'est un moment important, un jour d'espoir", a déclaré à l'AFP un employé de l'aéroport de Kaboul, vêtu d'une longue chemise traditionnelle bleue, en espérant que d'autres compagnies allaient suivre rapidement l'exemple de PIA.

Un bus barré du slogan "Bienvenue en Afghanistan" attendait les passagers au pied de l'avion. Mais il est parti vide, les quelques passagers ayant finalement marché jusqu'au terminal.

L'avion devait repartir plus chargé vers Islamabad. Quelque 67 passagers, dont un Américain et trois Pakistanais, ainsi que des Afghans ayant travaillé avec des organisations internationales et leurs proches, attendaient d'y monter lundi matin dans le terminal de Kaboul, selon le porte-parole de PIA.

"Triste et heureux"

"Je suis évacuée, je vais au Tadjikistan" après Islamabad, a déclaré à l'AFP dans la file d'attente une femme de 35 ans employée par la Banque Mondiale à Kaboul. Elle compte revenir en Afghanistan, mais "une fois que les hommes et les femmes pourront de nouveau travailler et se déplacer librement", dit-elle sans vouloir dévoiler son nom.

A ses côtés, Nabil, un étudiant de 22 ans, prévoit de se mettre au vert pendant un mois chez des proches au Pakistan. "C'est comme des vacances", dit celui qui se sent "à la fois triste et heureux". "Triste pour le pays, mais heureux d'en sortir pour quelque temps".

La victoire éclair des talibans et l'effondrement du gouvernement afghan ont pris de court nombre de pays occidentaux, qui ont reconnu n'avoir pu évacuer des milliers d'Afghans potentiellement menacés par les talibans pour avoir travaillé avec eux.

Les halls d'attente, passerelles et équipements techniques avaient été endommagés mi-août par des foules d'Afghans paniqués par le retour des talibans et qui avaient forcé l'entrée de l'aéroport. Des centaines d'entre eux étaient parvenus jusqu'au tarmac, certains s'accrochant désespérément et en vain aux trains d’atterrissage des avions en partance.

Des milliers d'autres sont restés massés devant l'aéroport pendant deux semaines, une attente chaotique qui a pris un tour dramatique le 26 août lorsque la branche locale de l'Etat islamique (EI-K) a perpétré un attentat au milieu de la foule, tuant plus de 100 personnes.

Les talibans se sont engagés à gouverner de façon moins brutale et rigoriste que lors de leur premier règne entre 1996 et 2001, lorsque les femmes ne pouvaient pas travailler ou étudier. L'une de leurs premières mesures a été la semaine dernière d'autoriser les étudiantes à retourner à l'université sous certaines conditions, la non mixité des cours notamment.

Mais ils ont également violemment réprimé, puis interdit, des manifestations organisées dans plusieurs grandes villes du pays, auxquelles participaient de nombreuses femmes réclamant notamment de pouvoir continuer à travailler pour nourrir leurs familles.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.