Au Tadjikistan, les réfugiés afghans craignent pour leurs proches restés au pays

Des enfants déplacés se rassemblent près de leur campement de fortune lors d'un camp médical gratuit au parc Shahr-e-Naw à Kaboul le 11 septembre 2021. (Photo, AFP)
Des enfants déplacés se rassemblent près de leur campement de fortune lors d'un camp médical gratuit au parc Shahr-e-Naw à Kaboul le 11 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

Au Tadjikistan, les réfugiés afghans craignent pour leurs proches restés au pays

  • Ex-république soviétique au régime autoritaire, le Tadjikistan n'a pas fourni de chiffres officiels sur le nombre d'Afghans arrivés dans le pays depuis le début de l'offensive des talibans en mai
  • Le ministre de l'Intérieur, Ramazon Hamro Rakhimzoda a indiqué qu'environ 80 familles afghanes campaient en septembre à la frontière afghano-tadjike, mais que le Tadjikistan n'était pas en mesure de les accepter sur son territoire

DOUCHANBE, TADJIKISTAN: Abdulbashir Yusufi n'en revient toujours pas de voir son pays natal, l'Afghanistan, entre les mains des talibans. En sécurité au Tadjikistan voisin, il se morfond pour ses proches restés au pays.

Il a fui en août dans ce pays montagneux d'Asie centrale, voisin de l'Afghanistan, se procurant au dernier moment visas et billets d'avion nécessaires pour sa femme et ses enfants. 

Ce médecin est parvenu à fuir sa ville de Mazar-e-Sharif, et à prendre un avion depuis Kaboul, la capitale, avant qu'elle ne tombe aux mains des talibans.

Rencontré à Douchanbé, la capitale tadjike, en marge des festivités marquant la fête nationale, il raconte son inquiétude pour ses proches qui sont sous la menace des talibans après leur assaut contre la vallée du Panchir, dernière poche de résistance dans le pays. 

"J'ai tellement peur pour eux", dit M. Yusufi, 43 ans, à l'AFP.

« Vie menacée »

Des dizaines de milliers d'Afghans, effrayés par le retour des talibans s'étaient massés après la mi-août autour de l'aéroport de Kaboul dans l'espoir de monter à bord d'un des vols du pont aérien organisé par les États-Unis et d'autres pays et qui a permis d'évacuer plus de 123.000 personnes, principalement afghanes.

Médecin ayant travaillé avec une société pharmaceutique britannique, puis avec l'armée allemande, Abdulbashir Yusufi dit qu'un retour au pays est impossible.

"Si nous revenons en Afghanistan, notre vie serait menacée", explique M. Yusufi qui espère obtenir un statut de réfugié  en Occident.

M. Aghbar fait l'éloge d'un traitement "toujours chaleureux" au Tadjikistan.

Ex-république soviétique au régime autoritaire, le Tadjikistan n'a pas fourni de chiffres officiels sur le nombre d'Afghans arrivés dans le pays depuis le début de l'offensive des talibans en mai.

Et le pays ne compte pas en accueillir en masse. Le ministre de l'Intérieur, Ramazon Hamro Rakhimzoda a indiqué qu'environ 80 familles afghanes campaient en septembre à la frontière afghano-tadjike, mais que le Tadjikistan n'était pas en mesure de les accepter sur son territoire.

Anti-taliban 

Pour les Afghans ayant réussi à rejoindre le Tadjikistan, la position anti-taliban des autorités tadjikes est un bon signe.

Si d'autres pays voisins comme l'Ouzbékistan ont noué des liens avec les talibans, les autorités tadjikes s'y refusent.

Car le Tadjikistan a connu une guerre civile sanglante dans les années 1990 contre des groupes islamistes, puis des attaques jihadistes imputées à une mouvance proche des talibans lorsqu'ils contrôlaient l'Afghanistan la première fois.

Le président tadjik Emomali Rakhmon dénonce désormais l'apparition de "groupes terroristes" à sa frontière sud depuis le retour des talibans.

Il a aussi attribué en septembre une décoration à titre posthume au commandant afghan anti-taliban Ahmad Shah Massoud, assassiné en 2001 juste avant les attentats du 11 septembre qui avaient entraîné l'intervention américaine en Afghanistan. 

L'ambassadeur du gouvernement afghan déchu au Tadjikistan, Zahir Aghbar, rejette également le régime taliban et se dit loyal à l'ancien vice-président afghan Amrullah Saleh, l'un des chefs de la résistance en Afghanistan.

Le nouveau gouvernement à Kaboul est composé de "quelques mollahs, dont certains n'ont même pas lu deux livres", a affirmé M. Aghbar lors d'une conférence de presse organisée mercredi dans l'ambassade.

De jeunes Afghans ayant fui vers le Tadjikistan ont partagé avec l'AFP leurs projets d'avenir.

La fille d'Abdulbashir Yusufi, Mahsa, 15 ans, rêve de vivre aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni.

"Si je vais là-bas, je pense que je pourrais devenir quelqu'un qui pourra aider mon peuple", assure-t-elle.

Abdusabbur Alizai, étudiant de 23 ans, va continuer ses études à l'université tadjike où il est inscrit.

Les Afghans "sont tous malheureux à cause des talibans et veulent quitter l'Afghanistan pour avoir une vie meilleure", pense-il.

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.