Devant les juifs slovaques, le pape exprime sa «honte» du passé

Cette photo prise et fournie par le bureau de presse du Vatican, le 13 septembre 2021, montre le pape François (2e à droite) avec un cadeau lors d'une réunion avec des membres de la communauté juive sur la place Rybne Namestie à Bratislava, en Slovaquie
Cette photo prise et fournie par le bureau de presse du Vatican, le 13 septembre 2021, montre le pape François (2e à droite) avec un cadeau lors d'une réunion avec des membres de la communauté juive sur la place Rybne Namestie à Bratislava, en Slovaquie
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

Devant les juifs slovaques, le pape exprime sa «honte» du passé

  • Le pape venait d'écouter gravement le témoignage d'un survivant né en 1942 et qui n'a pas souvenir de ses parents disparus, lors d'une rencontre sur la place Rybne, dans un quartier traditionnel juif de Bratislava
  • Un mémorial érigé sur cette place en 1996 commémore les 105 000 victimes de l'Holocauste en Slovaquie

BRATISLAVA : Le pape François a exprimé lundi sa "honte" pour le massacre de plus de 100 000 juifs slovaques, déplorant que le nom de Dieu ait souvent été utilisé "dans la folie de la haine" durant la Seconde guerre mondiale.

Le pape venait d'écouter gravement le témoignage d'un survivant né en 1942 et qui n'a pas souvenir de ses parents disparus, lors d'une rencontre sur la place Rybne, dans un quartier traditionnel juif de Bratislava, où se trouvait autrefois une imposante synagogue démolie en 1969 par le gouvernement communiste pour faire place à un pont routier.

Un mémorial érigé sur cette place en 1996 commémore les 105 000 victimes de l'Holocauste en Slovaquie.

Trois jours avant l'arrivée du pape, Bratislava a présenté ses excuses officielles pour l'héritage sombre de l'époque du président Jozef Tiso, un prêtre catholique qui accepta d'envoyer des dizaines de milliers de juifs dans les camps de la mort allemands. 

"Le nom de Dieu a été déshonoré: dans la folie de la haine, durant la seconde guerre mondiale, plus de cent mille juifs slovaques ont été tués. Et puis, lorsqu’on a voulu effacer les traces de la communauté, la synagogue a été détruite", a déploré le pape François.

"Ici, devant l’histoire du peuple juif, marquée par cet affront tragique et indescriptible, nous avons honte de l’admettre : combien de fois le nom ineffable du Très-Haut a été utilisé pour commettre des actes indicibles d’inhumanité ! Combien d’oppresseurs n’ont-ils pas déclaré : “Dieu est avec nous” ; mais c’était eux qui n’étaient pas avec Dieu", a-t-il ajouté. Sans toutefois pointer nommément le prêtre catholique Jozef Tiso.  

Après la création en 1939 de la première République slovaque, un pays totalitaire satellite de l'Allemagne nazie, plusieurs lois antijuives avaient servi de base aux déportations de dizaines de milliers de juifs slovaques. 

S'unir contre l'antisémitisme

Moins de 300 survivants restèrent dans le pays à l'issue de la guerre. Aujourd'hui la communauté ne compte plus qu'environ 2 000 personnes.

Le pape, qui avait lancé un appel similaire à Budapest, première étape de son voyage, a préconisé d'être "unis dans la condamnation de toute violence, de toute forme d’antisémitisme".

Une étude publiée l'an dernier par Globsec, un groupe de réflexion slovaque, a révélé que 51% des Slovaques estiment que "les Juifs ont trop de pouvoir et contrôlent secrètement les gouvernements et les institutions du monde entier".

Les relations entre catholiques et juifs ont pris un nouveau départ grâce à un document du Concile Vatican II, "Nostra Aetate", qui en 1965 a enfin prôné le respect du judaïsme.

Richard Duda, président de l'Union centrale des communautés juives de Slovaquie, espère que la présence du pape François contribuera à améliorer les relations entre catholiques et juifs. A l'image de sa propre vie: "avec ma chère épouse nous sommes un couple indissoluble judéo-chrétien depuis plus de trois décennies", a-t-il confié devant le pape.

La place où s'est rendu le pape est considérée comme un symbole de cohabitation historique, car pendant des siècles, la synagogue avait existé à côté de la cathédrale Saint-Martin.

Une soeur a raconté que des religieuses slovaques cachèrent durant la guerre des enfants juifs, tandis que plus de 500 Slovaques ont aussi sauvé des vies. 

Une fraternité post-pandémie

S'exprimant lundi matin devant les autorités politiques et civiles de ce pays de 5,4 millions d'habitants, le pape a aussi prôné "une fraternité" dépassant les frontières dans une Europe qui doit relancer son économie affaiblie par la pandémie grâce à des plans de relance.

La Slovaquie avait enregistré en début d'année les taux de contagion et de mortalité au Covid-19 par habitants les plus élevés du monde et comptabilise plus de 12.000 morts depuis le début de la pandémie.

Le souverain pontife argentin avait publié en novembre 2020 une lettre encyclique intitulée "Fratelli tutti" (Tous frères), appelant de ses voeux un monde post-pandémie plus solidaire avec les plus faibles, en rupture avec "le dogme néolibéral".

Lors d'une rencontre dans une cathédrale avec les évêques, prêtres et religieux de Slovaquie -pays qui se dit catholique à 60% mais fréquente peu les églises-  le pape a suggéré un peu de souplesse et plaisanté en semonçant ceux qui font des homélies trop longues.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.