Prisonnier, sosie, apparatchik... Cinq nuances de candidats aux élections russes

Le président russe Vladimir Poutine, accompagné du ministre de la Défense Sergueï Choïgou. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine, accompagné du ministre de la Défense Sergueï Choïgou. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Prisonnier, sosie, apparatchik... Cinq nuances de candidats aux élections russes

  • Depuis vingt ans, le Kremlin accepte trois formations dans l'opposition, celles-ci restant dociles sur l'essentiel : les communistes, les nationalistes du LDPR et les centristes de Russie Juste
  • Figures clés du système Poutine, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, respectivement ministres des AE et de la Défense, sont candidats pour Russie Unie, fort de leur prestige et de leur 70% d'opinions favorables

MOSCOU : Les élections législatives et locales russes des 17-19 septembre ont leur lot de candidats singuliers, comme des sosies ou une ex-agente d'influence. Mais il reste aussi quelques opposants persécutés et bien sûr des grognards de Vladimir Poutine.  

Voici cinq types de candidats à ces scrutins, que le parti du pouvoir Russie Unie est appelé à remporter.

Les petits nouveaux

Le Kremlin sait Russie Unie impopulaire. Alors il faut injecter du sang neuf avec des candidatures régénératrices.

La plus remarquée est celle de Denis Protsenko. Ce chef d'un grand hôpital moscovite a été le visage rassurant, franc et compétent de la lutte contre le Covid.

Approché pour être candidat, il a d'abord refusé. Mais Vladimir Poutine l'a finalement lui-même appelé. Le docteur a obéi et s'est lancé dans la campagne.

Les premières fois qu'on avait entendu parler de M. Protsenko, en 2015 et 2017, c'était dans un tout autre contexte. L'opposant Vladimir Kara-Mourza raconte que le médecin lui a sauvé la vie en diagnostiquant qu'il avait été empoisonné, des tentatives d'assassinats que la victime impute au Kremlin.

Autre nouveau visage attendu au Parlement : Maria Boutina. Arrêtée en juillet 2018 aux Etats-Unis, elle y a purgé 18 mois de prison pour avoir voulu infiltrer les milieux républicains proches de Donald Trump pour le compte du renseignement russe.

Après sa libération et son retour en Russie, elle a obtenu une émission sur la télévision étatique RT, allant par exemple braquer une caméra sur le visage de l'opposant Alexeï Navalny, alors en grève de la faim dans son pénitencier.

Les opposants harcelés

Dans la foulée de la liquidation du mouvement de M. Navalny, les rares candidatures anti-pouvoir autorisées sont le plus souvent bridées.

Andreï Pivovarov fait ainsi campagne depuis sa prison de Krasnodar, où il est détenu depuis mai, accusé d'avoir collaboré avec une organisation interdite lié à l'oligarque déchu Mikhaïl Khodorkovski.

Daria Artemova, 19 ans et candidate indépendante "pour le changement" dans sa municipalité de Berdsk, en Sibérie, raconte sur Instagram les nombreuses menaces reçues. Comme cette couronne funéraire envoyée à ses parents.

A Rostov-sur-le-Don, une bénévole de l’équipe d’un opposant a été condamnée à cinq jours de prison pour avoir promu la stratégie électorale de l'organisation de Navalny. Or cette dernière est interdite car classée "extrémiste" par la justice quelques semaines avant le scrutin. 

Les écrans de fumée

En Russie, à chaque élection, on dénombre des candidatures destinées à troubler l'électorat protestataire. 

L'exemple le plus marquant se trouve cette fois-ci à Saint-Pétersbourg. Ici, l'opposant Boris Vichnevski, candidat au conseil municipal, affronte deux autres Boris Vichnevski qui en plus d'être homonymes ont les mêmes barbe et calvitie.

D'autres candidatures sont plus difficile à classer. 

Dans la circonscription Moscou-Centre -- celle abritant le Kremlin, le Parlement, les services secrets et moult ministères -- le parti du pouvoir n'a officiellement aucun candidat, tant il y est impopulaire.

Mais pour l'opposition moscovite, Russie unie se cache derrière le faux nez d'une candidature indépendante. Celle d'Oleg Leonov, personnalité respectée qui dirige une association de recherche de personnes disparues. 

L'intéressé dément.

Les stars du pouvoir

Figures clés du système Poutine, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, respectivement ministres des Affaires étrangères et de la Défense, sont candidats à la députation pour Russie Uni, fort de leur prestige et de leur 70% d'opinions favorables, selon l'institut Vtsiom.

Leur rôle : rabattre l'électorat traditionnel du pouvoir qui pourrait être tenté par l'abstention faute de réel enjeu électoral.

Et leur popularité doit déteindre sur Russie Unie, dont la cote à moins de 30% est plombée par la stagnation économique et les scandales de corruption.

L'opposition pro-Poutine

Depuis vingt ans, le Kremlin accepte trois formations dans l'opposition parlementaire, celles-ci restant dociles sur l'essentiel : les communistes, les nationalistes du LDPR et les centristes de Russie Juste. 

Ces partis ont largement approuvé la réforme constitutionnelle autorisant Vladimir Poutine à rester au pouvoir jusqu'en 2036, ou encore la loi permettant d'exclure les partisans de Navalny des élections.

Leurs chefs historiques, Guennadi Ziouganov, 77 ans, Vladimir Jirinovski, 75 ans, et Sergueï Mironov, 68 ans, sont naturellement candidats à leur réélection.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.