A Kaboul, des Afghans vendent leurs biens pour fuir ou survivre

Certains afghans viennent apporter directement leurs biens sur les marchés aux puces, chargés à dos ou entassées sur de maigres chariots. (AFP)
Certains afghans viennent apporter directement leurs biens sur les marchés aux puces, chargés à dos ou entassées sur de maigres chariots. (AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

A Kaboul, des Afghans vendent leurs biens pour fuir ou survivre

  • Les revendeurs d'occasions de Kaboul l'admettent: jamais ils n'ont eu autant à faire, car les gens se précipitent pour leur vendre leurs objets au plus vite, donc pas cher
  • La situation est critique, s'est alarmée l'ONU. Si rien n'est fait pour y remédier, dit-elle, la quasi-totalité de la population afghane (97%) risque de basculer sous le seuil de pauvreté l'an prochain

KABOUL: Assiettes, appareils ménagers, meubles, tapis... à Kaboul, au ralenti depuis le retour des talibans, des habitants bradent tout ce qu'ils peuvent pour pouvoir quitter le pays, ou juste se nourrir.


Sur les marchés aux puces qui s'étirent sur les trottoirs poussiéreux de la capitale afghane, les étals débordent d'objets de maison les plus divers, fouillés par des hommes et femmes résolus à profiter de très belles affaires.

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Sur les marchés aux puces qui s'étirent sur les trottoirs poussiéreux de la capitale afghane, les étals débordent d'objets de maison les plus divers. (AFP)


Des piles d'assiettes, verres et pots, des poêles et autres objets de cuisine et appareils ménagers s'entassent sur de maigres tables de bois.


A côté, des télévisions des années 1990 et d'antiques machines à coudre attendent preneur, tout comme des tapis roulés et entreposés sur des canapés et lits d'occasion.


Depuis le soudain retour au pouvoir des talibans à la mi-août, l'Afghanistan est en partie à l'arrêt, notamment en raison de l'interruption des flux financiers avec l'étranger qui perfusaient une économie sinistrée par 40 ans de guerres.

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Des piles d'assiettes, verres et pots, des poêles et autres objets de cuisine et appareils ménagers s'entassent sur de maigres tables de bois. (AFP)


Hors de l'économie de subsistance, les affaires sont à l'arrêt, et le travail se fait rare dans la capitale. Tout comme l'argent, car les Afghans ne peuvent pas retirer plus de 200 dollars par semaine, faute de réserves disponibles.


La situation est critique, s'est alarmée jeudi dernier l'ONU. Si rien n'est fait pour y remédier, dit-elle, la quasi-totalité de la population afghane (97%) risque de basculer sous le seuil de pauvreté l'an prochain, contre 72% aujourd'hui.


Les revendeurs d'occasions de Kaboul l'admettent: jamais ils n'ont eu autant à faire, car les gens se précipitent pour leur vendre leurs objets au plus vite, donc pas cher.


D'autres viennent les apporter directement sur les marchés aux puces, chargés à dos ou entassées sur de maigres chariots.

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Dans un autre coin du marché, certains réparent leurs appareils électriques - stéréos, ventilateurs, machines à laver - pour espérer les vendre mieux. (AFP)

«Tout a basculé»
Mohammad Ehsan est descendu de son quartier agrippé à l'une des collines ocres qui dominent Kaboul pour vendre deux couvertures. 


"Il n'y a pas de travail. On est pauvres et obligés de les vendre, car on n'a plus rien à manger", explique-t-il à l'AFP. Il était avant un travailleur manuel à la journée, mais les chantiers sont à l'arrêt depuis que les talibans sont revenus.


"Il y avait des gens riches à Kaboul, mais ils ont fui", déplore M. Ehsan. Il est assez âgé pour avoir vu l'Afghanistan passer "de changement en changement" dans sa vie, et ne fait pas confiance aux talibans pour améliorer les choses cette fois. 


La dernière fois que les islamistes étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, ils avaient promis de ne laisser "personne avoir faim", mais les prix des aliments de base s'étaient envolés. "Vous ne pouvez pas les croire, et cette fois-ci encore personne ne les croit."


Dans un autre coin du marché, certains réparent leurs appareils électriques - stéréos, ventilateurs, machines à laver - pour espérer les vendre mieux. 

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D'autres viennent les apporter directement sur les marchés aux puces, chargés à dos ou entassées sur de maigres chariots. (AFP)


A côté, des adolescents pressent des jus de carotte ou de grenade qu'ils vendent sur de petits chariots mobiles, alors que d'autres slaloment à travers la foule avec des brouettes pleines de bananes, de pommes de terre et d'œufs. 


Une autre catégorie de Kaboulis nourrit les affaires des vendeurs d'occasion: ceux, plus riches, qui ont fui ou veulent fuir la ville, par peur des talibans ou de la pauvreté, explique Mostafa, dans le conteneur qui lui sert de boutique. 


Ces familles vendent leurs biens pour une fraction de leur valeur, parfois "2.000 dollars le lot alors qu'il en vaudrait 6.000 normalement", dit-il.


Avant, il recevait des objet d'une ou deux familles. Aujourd'hui, ça peut être 30 à la fois, tant "les gens sont pauvres et démunis".


Quant aux acheteurs, ce sont des déplacés des provinces rurales, chassés par la pauvreté ou les combats des derniers mois qui ont trouvé refuge à Kaboul, précise-t-il.


Un autre commerçant explique s'être lancé dans le business il y a quelques semaines.


"J'étais formateur dans l'armée pendant 13 ans", dit-il sans vouloir être identifié, de peur de représailles des talibans, traqués pendant les 20 dernières années par les forces gouvernementales afghanes et leurs alliés occidentaux. 


"Malheureusement, tout a basculé dans notre société, et nous sommes obligés de faire autre chose", dit-il. "Je suis devenu vendeur d'occasion car je n'avais pas d'autre choix."


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.