Afghanistan : les talibans remercient le monde pour le milliard d'aide promis

Un membre des talibans marche à l'aéroport de Kaboul le 13 septembre 2021. (Photo, AFP)
Un membre des talibans marche à l'aéroport de Kaboul le 13 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 septembre 2021

Afghanistan : les talibans remercient le monde pour le milliard d'aide promis

  • « Nous remercions et saluons l'engagement du monde (...) et leur demandons de poursuivre leur aide à l'Afghanistan », a déclaré Amir Khan Muttaqi, ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement afghan
  • Depuis le retour au pouvoir des talibans le 15 août, l'Afghanistan est en partie à l'arrêt, notamment en raison de l'interruption des flux financiers avec l'étranger qui perfusaient une économie sinistrée par plus de 40 ans de guerres

KABOUL : Les talibans ont remercié mardi la communauté internationale après une réunion d'urgence qui a permis la veille de réunir 1,2 milliard de dollars pour l'Afghanistan, promis à une catastrophe humanitaire si les bailleurs ne se mobilisent pas.

"Nous remercions et saluons l'engagement du monde (...) et leur demandons de poursuivre leur aide à l'Afghanistan", a déclaré Amir Khan Muttaqi, ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement afghan.

Depuis le retour au pouvoir des talibans le 15 août, l'Afghanistan est en partie à l'arrêt, notamment en raison de l'interruption des flux financiers avec l'étranger qui perfusaient une économie sinistrée par plus de 40 ans de guerres.

L'ONU a fait savoir lundi que les Etats donateurs s'étaient engagés à verser au total 1,2 milliard de dollars (environ un milliard d'euros) d'aide à l'Afghanistan, sans toutefois préciser le montant qui serait alloué spécifiquement à l'aide d'urgence.

"L'Emirat islamique", le nom que les talibans donnent à leur régime, "fera de son mieux pour donner cette aide aux personnes dans le besoin de manière totalement transparente", a assuré M. Muttaqi.

La situation devient critique pour des millions d'Afghans, déjà affectés par une sécheresse aiguë et les conséquences de la pandémie du Covid-19, en plus des séquelles de décennies de guerre. Selon l'ONU, en l'absence de soutien, la quasi-totalité de la population afghane (97%) risque de basculer sous le seuil de pauvreté l'an prochain, contre 72% aujourd'hui.

Appel aux Américains

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a poussé lundi la communauté internationale à dialoguer avec les talibans, quand nombre de pays refusaient jusqu'alors de fournir directement de l'aide au nouveau régime pour tenter de le faire plier.

"Si nous voulons faire progresser les droits de l'homme pour le peuple afghan, le meilleur moyen est d'aller de l'avant avec l'aide humanitaire" et de s'en servir comme d'un "levier" pour "tous les autres aspects qui préoccupent la communauté internationale", a-t-il argumenté, citant notamment "le terrorisme", "la drogue" ou les droits humains. 

Les Etats-Unis, qui ont dépensé 2.000 milliards de dollars en 20 ans de conflit afghan, n'ont toutefois promis que 64 maigres millions pour l'initiative onusienne.

Le chef de la diplomatie afghane les a invités à aller au-delà: "L'Amérique est un grand pays, ils doivent faire preuve de générosité". "L'Emirat islamique" a "aidé les Etats-unis en facilitant leurs évacuations", a ajouté M. Muttaqi, évoquant les plus de 123.000 personnes exfiltrées d'Afghanistan fin août lors d'un gigantesque pont aérien, "mais au lieu de remerciements, ils parlent d'imposer des sanctions sur notre peuple".

Le chaotique retrait américain d'Afghanistan continue de générer de fortes polémiques aux Etats-Unis. Lundi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dû le défendre devant un Congrès remonté, où les élus républicains ont dénoncé une "reddition inconditionnelle" face aux talibans.

"Nous avons hérité d'une date butoir, nous n'avons pas hérité d'un plan", a-t-il objecté, en référence à l'accord de retrait signé en février 2020 à Doha par l'administration du président Donald Trump (2017-2021) contre de vagues promesses talibanes.

Evictions

Les talibans ont annoncé la semaine dernière leur gouvernement, marqué par la présence de nombreux caciques de leur régime fondamentaliste au pouvoir entre 1996 et 2001. Ils se sont engagés à gouverner de façon moins brutale et rigoriste que lors de leur premier règne, lorsqu'ils interdisaient aux femmes de travailler ou étudier.

Mais ils ont également parfois violemment réprimé, puis interdit, des manifestations organisées dans plusieurs grandes villes du pays, auxquelles participaient de nombreuses femmes réclamant de pouvoir continuer à travailler pour nourrir leurs familles.

Mardi, des centaines de protestataires ont pourtant marché à Kandahar, grande ville du Sud et berceau des talibans, contre la décision des nouvelles autorités de chasser de leurs maisons d'anciens militaires afghans et leurs familles pour y loger leurs propres combattants.

Alors que la reprise des vols internationaux est vue comme un test pour le régime taliban, le Qatar, qui a progressivement remis en état l'aéroport de Kaboul après le départ précipité et sous haute tension des forces américaines le 30 août, a prévenu mardi qu'il n'endosserait aucune "responsabilité" dans son exploitation sans un accord "clair".

Lundi, un premier vol commercial a atterri à Kaboul puis est reparti à Islamabad, avec environ 70 passagers à son bord, en grande majorité des Afghans.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.