A l'aéroport de Kaboul, les derniers vestiges de vingt ans de présence américaine

Des véhicules de l’armée américaine arborent désormais le drapeau taliban à l’aéroport de Kaboul (Photo, AFP).
Des véhicules de l’armée américaine arborent désormais le drapeau taliban à l’aéroport de Kaboul (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 septembre 2021

A l'aéroport de Kaboul, les derniers vestiges de vingt ans de présence américaine

  • Dans l'un des sites militaires afghans de l'aéroport de Kaboul, des dizaines d'avions et de véhicules, intacts ou endommagés, sont gardés par les forces du nouveau régime
  • L'équipement et les effets personnels laissés à l'aéroport de Kaboul montrent à quel point l'armée américaine était sous pression pour quitter l'aéroport avant la date limite du 31 août.

KABOUL: "Not a Good Day to Die" : le livre repose sur le lit d'une baraque militaire de l'aéroport de Kaboul abandonnée par les Américains. Posées sur une table, deux bouteilles d'eau, deux douilles vides et une grenade fumigène complètent le tableau.

Dans une baraque voisine, où flotte une odeur de nourriture en putréfaction, un combattant taliban armé d'un fusil d'assaut M16 prend des photos avec son téléphone portable, en souvenir. 

Un mois après la reconquête de la capitale afghane par le mouvement islamiste, ces lieux offrent à voir les derniers vestiges de vingt ans de présence américaine, ponctuée par un départ précipité. 

On y trouve encore des kits médicaux, des gilets, des chaussures, des matelas, du papier hygiénique ou encore des documents américains, autant d'objets qui n'ont pas encore été récupérés par les nouveaux maîtres de l'Afghanistan.

«Boum, boum, boum»

Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir, les talibans ont repris Kaboul le 15 août dernier à l'issue d'une offensive militaire éclair entamée en mai, parallèlement au retrait des troupes étrangères. 

Sur son chemin, le mouvement islamiste ne rencontre quasiment aucune résistance et prend les grandes villes les unes après les autres.

Un guerrier taliban marche devant un symbole de l'armée américaine, à l'aéroport de Kaboul (Photo, AFP).

A Kaboul, c'est la panique. Ashraf Ghani, alors président, prend la fuit à Abou Dhabi. Les Etats-Unis sont contraints eux d'accélérer leur sortie, à deux semaines de la date butoir pour leur départ d'Afghanistan.

"La prise de contrôle des talibans était inimaginable après toutes ces années, mais la sortie des États-Unis était elle vraiment impensable", analyse après coup un garde de sécurité afghan, témoin du retrait depuis la partie civile de l'aéroport.

"Ils ont fermé les portes de l'aéroport lorsque les talibans sont entrés dans Kaboul", raconte-t-il à l'AFP sous couvert d'anonymat. "Les soldats étaient en position couchée et pointaient leurs armes dans toutes les directions. C'était la première fois que je voyais des soldats américains comme ça".

Les forces de sécurité afghanes se sont, elles, effondrées en dépit des milliards de dollars investis ces dernières années notamment par Washington.  

Dans l'un des sites militaires afghans de l'aéroport de Kaboul, des dizaines d'avions et de véhicules, intacts ou endommagés, sont gardés par les forces du nouveau régime installées un poste de contrôle fait de parapluies et de chaises métalliques. Des uniformes des forces du gouvernement déchu traînent à même le sol aux côtés d'hélicoptères criblés de balles.

La chambre de soldats américains abandonnée dans la base militaire de l'aéroport de Kaboul (Photo, AFP).

Un combattant taliban se tient devant les fenêtres fermées d'un petit avion sans portes. "Boum, boum, boum", lance-t-il à haute voix, en souriant. 

«Trauma»

Devant un Congrès remonté, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a défendu lundi le retrait chaotique d'Afghanistan et assuré que Washington s'était préparé "à un grand nombre de scénarios". 

Au total, 124.000 personnes ont été évacuées via le gigantesque pont aérien mis en place notamment par Washington pour évacuer dans l'urgence des ressortissants étrangers et une petite partie des Afghans qui se disent menacés de représailles des talibans.

Selon l'administration américaine, il ne resterait que 100 citoyens américains en Afghanistan et tous auraient été contactés à plusieurs reprises par des diplomates américains.

Mais l'équipement et les effets personnels laissés à l'aéroport de Kaboul montrent à quel point l'armée était sous pression pour quitter l'aéroport avant la date limite du 31 août.

Deux semaines après leur départ, des trousses de premiers secours sont toujours accrochées à des sacs de sables dans l'hôpital de fortune du camp américain. Sur l'une des trousses, un mot est inscrit : "Trauma".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.