Du pull au matelas, la laine française essaie de tricoter sa place

Un mouton pyrénéen arborant un couvre-chef laineux (Photo, AFP).
Un mouton pyrénéen arborant un couvre-chef laineux (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 septembre 2021

Du pull au matelas, la laine française essaie de tricoter sa place

  • Dans un monde où l'empreinte écologique est devenue importante, plusieurs entreprises ont décidé d'intégrer de la laine «made in France» à leurs produits
  • Effet de mode ou démarche raisonnée ? Sur le papier, la logique est imparable: il y a sept millions d'ovins en France, que les éleveurs doivent tondre au minimum une fois par an

PARIS: Du mouton au cintre, sans quitter le territoire: la laine française, souvent délaissée, parfois brûlée faute d'acheteurs, cherche des débouchés et bénéficie d'un nouvel appétit pour le local.

Dans un monde où l'empreinte écologique est devenue importante, plusieurs entreprises ont décidé d'intégrer de la laine "made in France" à leurs produits. Il ne s'agit pas du pull artisanal qui gratte mais de marques tendance. TBS (groupe Eram) va ainsi lancer deux modèles de baskets dont la tige utilise de la laine de moutons d'Ouessant.

La marque de vêtements Balzac Paris, habituée des pages des magazines de mode, fait même partie des membres fondateurs du collectif Tricolor, initié il y a trois ans, qui cherche à promouvoir ce matériau ultra écologique.

"La laine en France est exportée à perte en Asie, puis elle revient sous forme de pulls: c'est un non-sens. On veut contribuer à lui offrir des débouchés", souligne Marie-Emmanuelle Demoures, à la tête des projets en laines françaises chez Balzac Paris, société de 55 personnes.

De son côté, la jeune entreprise française Tediber a lancé récemment son nouveau matelas, le bien nommé "Pelote", composé de mousse recyclée et de laine française.

Effet de mode ou démarche raisonnée ? Sur le papier, la logique est imparable: il y a sept millions d'ovins en France, que les éleveurs doivent tondre au minimum une fois par an. "Cela donne 14.000 tonnes de laine tondue en France", résume Pascal Gautrand, délégué général de Tricolor.

Pourquoi donc ne pas l'utiliser pour le prêt-à-porter, mais aussi la confection de matelas ou d'édredons? Toutefois, concurrencée par des fibres synthétiques, la laine française doit aussi faire face à la concurrence de rivaux comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

«Croisée des chemins»

Bilan: la laine tricolore a été dévaluée "et son coût de vente ne couvre pas les frais de tonte", déplore Pascal Gautrand. Les laines comme celle du mérinos sont vendues "quelques euros par kilo, les moins utilisées ne trouvent pas d'offre d'achat en ferme", selon le ministère de l'Agriculture.

S'y ajoutent des tensions sur le marché international. "Depuis cinq ans, la conjoncture internationale lainière est en dépression. 70% des achats de laine étaient faits par la Chine.

14000 tonnes de laine sont tondues chaque année en France (Photo, AFP).

Mais cette dernière s'est un peu retirée du marché, cela a pesé sur les prix", raconte Henri Arnaud, l'un des plus gros négociants de laine en France.

Mais les temps changent et la crise sanitaire a ravivé l'intérêt pour une consommation locale.

"La pandémie a accéléré les choses", juge Julien Bianchi, directeur général de TBS. "On s'est intéressé à cette matière qui est aujourd'hui un déchet, on y a trouvé une belle histoire à raconter". 

Les défis sont de taille, car la filière s'est détricotée au fil des ans. Il n'existe quasiment plus de site industriel de lavage de la laine en France. Il n'y a guère plus de peignage industriel non plus, cette étape de transformation de la laine brute en rubans de laine.

Cédric Auplat a, lui, repris il y a trois ans Peignage Dumortier, à Tourcoing. L'entreprise va investir 3,6 millions euros ces prochaines années pour se développer, dont 1,2 million de l'Etat dans le cadre du plan de relance.

"Il y a un vrai changement de mentalités, mais il nous faut nos propres outils", dit-il, pour ne pas être dépendant d'entreprises de lavage étrangères.

La laine française a aussi ses défauts. Réputée pour son ressort, qui la rend idéale dans les lits, elle l'est moins pour sa douceur. "Pour nos clients, il est important d'avoir un pull qui pique le moins possible", décrit Marie-Emmanuelle Demoures.

La filière tente donc de s'organiser avec des recherches sur le tri de la laine et, en amont, la sélection des espèces d'ovins les mieux adaptées. "Il faut faire attention à ne pas vendre qu'un concept. Il faut un prix accessible avec un produit qui va plaire au grand public", avertit Julien Bianchi.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.