En Israël, la 3e dose permet d'atténuer la 4e vague de Covid

Nombre record de cas, mais moins de cas graves: la campagne d'Israël en faveur d'une troisième dose de vaccin anti-Covid permet d'atténuer les effets de la nouvelle vague de contaminations, suggèrent des premières données et des experts (Photo, AFP)
Nombre record de cas, mais moins de cas graves: la campagne d'Israël en faveur d'une troisième dose de vaccin anti-Covid permet d'atténuer les effets de la nouvelle vague de contaminations, suggèrent des premières données et des experts (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

En Israël, la 3e dose permet d'atténuer la 4e vague de Covid

Nombre record de cas, mais moins de cas graves: la campagne d'Israël en faveur d'une troisième dose de vaccin anti-Covid permet d'atténuer les effets de la nouvelle vague de contaminations, suggèrent des premières données et des experts (Photo, AFP)
  • «L'efficacité du vaccin Pfizer diminue après cinq mois. Lorsque l'immunité s'étiole et qu'un variant contagieux (comme le Delta) circule, c'est un désastre», estime Gabi Barbash
  • En ce mois des «fêtes juives», où les familles se réunissent, de nombreux Israéliens se sont plaints de la difficulté à prendre rendez-vous dans les centres de dépistage

JÉRUSALEM: Nombre record de cas, mais moins de cas graves: la campagne d'Israël en faveur d'une troisième dose de vaccin anticovid a permis d'atténuer les effets de la nouvelle vague de contaminations, suggèrent des premières données et des experts.  

Depuis son arrivée au pouvoir en juin, le Premier ministre, Naftali Bennett, ne cesse de répéter qu'il veut à tout prix éviter de reconfiner le pays, une promesse que son gouvernement a maintenue jusqu'ici malgré avoir enregistré plus de 10 000 cas quotidiens de Covid, un record local depuis le début de la pandémie.  

Pour garder les écoles, les commerces et les lieux de culte ouverts, Israël a pris une série de mesures comme forcer les familles avec des enfants de moins de 12 ans (non éligibles au vaccin) à faire des tests rapides pour accéder à certains lieux, causant des frustrations dans la population.  

Mais la colonne vertébrale de ses mesures reste la campagne pour une dose de rappel du vaccin Pfizer/BioNTech pour les personnes âgées de plus de 12 ans, allant ainsi à l'encontre des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui estime que ces doses doivent être attribuées à des pays pauvres et non à un pays dont plus de 80% des adultes ont déjà reçu deux doses du vaccin.  

Des experts interrogés et les données rendues publiques par le ministère israélien de la Santé suggèrent que cette dose de rappel a permis de juguler le nombre de cas graves malgré la hausse des cas liées à la propagation du variant Delta notamment, chez les personnes non vaccinées et celles aussi qui été vaccinées depuis plus de cinq mois.   

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Une enseignante israélienne accueille des élèves à leur retour à la nouvelle année scolaire, à l'école primaire israélienne Beit Hakerem à Jérusalem, le 1er septembre 2021 (Photo, AFP)

Les « triples vaccinés »  

« Quand la quatrième vague a débuté, nous ne savions pas quel était le facteur dominant de propagation », l'absence de vaccination ou l'étiolement des effets du vaccin, explique Gabi Barbash, ancien directeur général du ministère de la Santé aujourd'hui à l'Institut de recherche Weizmann.  

Mais des semaines après le lancement de la campagne pour un dose de rappel, le nombre de cas graves s'est stabilisé en Israël. Et le taux de contamination et de cas grave parmi les quelque trois millions de « triple vaccinés » de ce pays de 9,3 millions d'habitants est resté très faible.  

« L'efficacité du vaccin Pfizer diminue après cinq mois. Lorsque l'immunité s'étiole et qu'un variant contagieux (comme le Delta) circule, c'est un désastre », estime M. Barbash, jugeant que sans la dose de rappel les impacts de la quatrième vague auraient été pires pour l'Etat hébreu.   

Selon les données du ministère de la Santé, le taux de cas graves avoisine ces jours-ci 4 pour 100 000 habitants chez les triples vaccinées, contre 35/100 000 pour les personnes ayant reçu une ou deux doses, et 150/100 000 pour les non-vaccinés.   

« Si avez 60 ans et plus et que vous n'êtes pas vaccinés, vous avez 35 fois plus de chance de développer des effets graves, et huit fois plus si vous avez reçu deux doses, que si vous avez reçu la dose de rappel », résume Cyrille Cohen, professeur à l'université Bar Ilan et membre du comité scientifique du gouvernement sur la vaccination.  

Lorsque, après consultations avec ce comité scientifique, le gouvernement avait lancé sa campagne en faveur d'une dose de rappel, l'épidémiologiste Hagai Levine, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, était resté « sceptique », remettant en cause la nécessité d'une troisième dose.  

Mais, dit-il aujourd'hui, cette campagne a permis de stabiliser le nombre de cas graves et s'est donc avérée un « succès ».  

Mais Israël, qui compte notamment plus d'un million de personnes éligibles au vaccin mais le refusent, ne sortira pas de la crise par la seule vaccination et des mesures de contrôle demeurent ainsi nécessaires, prévient-il.  

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Nombre de morts liés au coronavirus officiellement annoncés par pays, au 15 septembre à 10H00 GMT (Graphique, AFP)

Tests, vaccins et tests   

En ce mois des « fêtes juives », où les familles se réunissent, de nombreux Israéliens se sont plaints de la difficulté à prendre rendez-vous dans les centres de dépistage, engorgés par le nombre d'élèves en contact avec les dizaines de milliers de camarades de classe diagnostiqués positifs depuis la rentrée.  

Dans un centre de dépistage à Jérusalem, Julia Ortenberg, mère de trois enfants, est dans une file  d'attente pour faire tester sa fille dont une camarade de classe a la Covid.   

Le quotidien de Julia s'est transformé en course entre le premier test de sa fille, la vaccination de son fils de 13 ans, et le second test de sa fille, après une semaine, pour pouvoir retourner en classe.  

Au début, Julia était réticente à faire vacciner son fils, mais sans le vaccin, ce dernier aurait été contraint de suivre ses cours à distance ou de présenter un test négatif tous les deux jours pour aller en classe. Et ça, dit-elle, « ce n'était pas une option ». 


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".