Bus Skyrock, dédicaces et rappeur Booba: bouchées doubles pour la vaccination des jeunes

Arrivé rapidement dans un van luxueux noir, reparti tout aussi vite, Booba ne s'attarde que quelques minutes devant le bus, le temps de tourner des vidéos et d'apparaître dans la story Snapchat d'un garçon, en reprenant le slogan de l'événement «ça va ça vax». (Photo, AFP)
Arrivé rapidement dans un van luxueux noir, reparti tout aussi vite, Booba ne s'attarde que quelques minutes devant le bus, le temps de tourner des vidéos et d'apparaître dans la story Snapchat d'un garçon, en reprenant le slogan de l'événement «ça va ça vax». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Bus Skyrock, dédicaces et rappeur Booba: bouchées doubles pour la vaccination des jeunes

  • Plusieurs enfants et adolescents profitent de l'événement pour enregistrer une dédicace et repartir avec un t-shirt de la radio, mais sans être passés par la case vaccin
  • Une apparition furtive du rappeur Booba, pourtant en froid avec Skyrock, surprend les organisateurs et électrise les pré-ados présents, qui l'ont reconnu

PIERREFITTE-SUR-SEINE : "C'est Jade en direct du vaccibus Skyrock": le bus de la radio stationne depuis mardi en Seine-Saint-Denis, une des premières étapes de son Tour de France pour inciter les jeunes à se faire vacciner contre le Covid-19, en partenariat avec le ministère de la Santé. 

Jade hésite, regarde Karim, l'animateur de Skyrock, à la recherche d'une approbation et enregistre au micro sa dédicace pour ses amies, qui sera diffusée sur les ondes. 

Derrière la collégienne, cinq personnes patientent dans la salle d'attente aménagée à bord du bus garé à Pierrefitte-sur-Seine. A l'intérieur, des boxes de vaccination érigés à l'aide de séparateurs isolants en polyester et un studio Skyrock dédié aux dédicaces post-injection.

Comme Jade, plusieurs enfants et adolescents profitent de l'événement pour enregistrer une dédicace et repartir avec un t-shirt de la radio, mais sans être passés par la case vaccin.

Soudain, une apparition furtive du rappeur Booba, pourtant en froid avec Skyrock, surprend les organisateurs et électrise les pré-ados présents, qui l'ont reconnu. 

Arrivé rapidement dans un van luxueux noir, reparti tout aussi vite, Booba ne s'attarde que quelques minutes devant le bus, le temps de tourner des vidéos et d'apparaître dans la story Snapchat d'un garçon, en reprenant le slogan de l'événement "ça va ça vax". 

"J'ai toujours voulu me faire vacciner mais j'avais pas trop envie de bouger. Là c'est en bas de chez moi", confie Houssem Niakaté, 16 ans - short, t-shirt de sport et casquette à l'envers - venu se faire administrer une première dose de vaccin, alors que des enceintes géantes crachent les tubes de l'été. 

"Franchement, c'est une bonne initiative", dit sa soeur jumelle, Adama, éclairée par les lumières rouges du bus.

En fin d'après-midi, des grappes d'enfants et d'adolescents pénètrent dans le centre sportif voisin pour se rendre à leurs activités. Ils ne sont que quelques-uns à s'arrêter devant le barnum d'accueil de la Croix-Rouge, chargée de la vaccination, situé à l'entrée du bus. 

Selon les derniers chiffres de l'Assurance maladie disponibles, en date du 5 septembre, 17,5% des moins de 19 ans en Seine-Saint-Denis ont reçu une première dose, contre 28,8% au niveau national, soit près de 4,7 millions de jeunes. 

«Persuader sur l'instant»

"Le but n'est pas de faire du chiffre mais de vacciner des gens qui ne seraient jamais venus tout seuls", souligne Roger Fontaine, représentant de la délégation de la Croix-Rouge en Seine-Saint-Denis.

Parti de Paris lundi, le centre de vaccination itinérant, ouvert de 12H00 à 20H00, doit sillonner 17 villes dans le pays jusqu'au 9 octobre. 

"La vaccination de masse est terminée, maintenant il faut continuer à multiplier les opérations d'+aller vers+ (...), prendre les gens sur le vif, les persuader sur l'instant", explique la directrice adjointe de la délégation l'Agence régionale de la Santé du 93, Stéphanie Talbot. 

Si l'opération vise en particulier les 12-17 ans, qui ont accès à la vaccination depuis le 15 juin, elle est ouverte à toutes les tranches d'âge. "A 11H30 on avait une queue de gens de plus de 60 ans qui attendaient", s'amuse Cédric Le Belge, animateur historique de la radio. 

Marcel Monné, agent de la RATP de 53 ans, est venu après le travail recevoir sa deuxième dose: "la vaccination c'est la porte de sortie, autant se faire vacciner. On espère que la maladie ne passera pas par nous". 

Pour le fondateur et PDG de Skyrock Pierre Bellanger, la radio aux 3,4 millions d'auditeurs quotidiens "diffuse une culture de la vaccination". "Au vu de l'urgence sanitaire et parce que le vaccin sauve des vies, on a considéré qu'on pouvait jouer un rôle", détaille M. Bellanger, précisant que Skyrock a été à l'initiative de l'opération, financée par le ministère de la Santé. 

Environ 80 personnes ont été vaccinées à Pierrefite-sur-Seine, lors de la deuxième journée du tour de France du vaccibus. 

Il fait étape mercredi dans une autre ville de Seine-Saint-Denis, Sevran, avant de gagner le Nord en fin de semaine. 


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.