Cinq empaquetages emblématiques de Christo

En 1975, Christo se lance dans le projet de transfigurer le Pont Neuf, «berceau de la capitale et grand sujet de l'histoire de l'art», explique-t-il (Photo, AFP)
En 1975, Christo se lance dans le projet de transfigurer le Pont Neuf, «berceau de la capitale et grand sujet de l'histoire de l'art», explique-t-il (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Cinq empaquetages emblématiques de Christo

En 1975, Christo se lance dans le projet de transfigurer le Pont Neuf, «berceau de la capitale et grand sujet de l'histoire de l'art», explique-t-il (Photo, AFP)
  • Avant l'Arc de Triomphe, l'artiste et sa femme Jeanne-Claude ont sublimé d'autres monuments naturels ou culturels
  • Le couple choisit la côte de « Little Bay », une falaise sur 2,5 kilomètres au sud de Sydney balayée par l'océan Pacifique. C'est la première fois qu'ils s'attaquent à un espace naturel

PARIS: Christo, le maître de l'empaquetage, voulait qu'on considère ses oeuvres comme « l'expression d'une liberté totale, irrationnelle, exempte de toute justification ». Avant l'Arc de Triomphe, l'artiste et sa femme Jeanne-Claude ont sublimé d'autres monuments naturels ou culturels. En voici cinq exemples.   

« Wrapped coast » à Sydney (1969)  

Le couple choisit la côte de « Little Bay », une falaise sur 2,5 kilomètres au sud de Sydney balayée par l'océan Pacifique. C'est la première fois qu'ils s'attaquent à un espace naturel.   

Ils sélectionnent un tissu synthétique épais et blanc, utilisé par les agriculteurs, capable de résister aux vagues et à l'eau de mer salée. Christo pilote la mise en place de son installation titanesque nécessitant quelque 93.000 m2 de tissu, 56 kilomètres de corde, quinze alpinistes et une centaine d'artistes et architectes.   

Inauguré le 28 octobre 1969, l'empaquetage dure dix semaines. « L'urgence d'être vu est d'autant plus grande que demain tout aura disparu ... Personne ne peut acheter ces oeuvres, personne ne peut les posséder, personne ne peut les commercialiser, personne ne peut vendre des billets pour les voir ... Notre travail parle de liberté », affirme Christo.   

Musée d'art moderne à Chicago (1969)  

En 1969, Christo jette son dévolu sur le Musée d'art moderne de Chicago: il est séduit par sa structure-emballage en forme de boîte à chaussures. C'est sa première oeuvre américaine.  

En 1967, Christo s'était déjà fait la main sur la Kunsthalle de Bern, son premier empaquetage d'un édifice public.   

Cette fois, il choisit une bâche kaki pour contraster avec la neige qui recouvre la ville l'hiver.   

Alarmés par l'étrange installation, les pompiers exigent que la bâche soit démontée avant de finalement accepter qu'elle reste.     

L'empaquetage du Pont-Neuf (1985)  

En 1975, Christo se lance dans le projet de transfigurer le Pont Neuf, « berceau de la capitale et grand sujet de l'histoire de l'art », explique-t-il. « Empaqueté il passe du statut de sujet d'art à celui d'oeuvre ».  

Le maire Jacques Chirac est d'abord réticent mais le couple mène une intense campagne de persuasion pendant dix ans.   

Quarante mille mètres carrés de toile sont tissés en Allemagne et piqués à Armentières dans le Nord. Plongeurs, cordistes, alpinistes: 400 personnes collaborent pour tendre 11 kilomètres de corde sous l'oeil médusé des Parisiens.   

« Je veux offrir un autre regard et d'autres habitudes au public, accoutumé à un espace immuable depuis des siècles », lance Christo. « Il s'agit de redécouvrir l'architecture du pont en soulignant les reliefs(...) provoquer un impact conceptuel et sensoriel nouveau ».   

Le Pont Neuf reste emballé 15 jours.  

L'empaquetage du Reichstag, Berlin (1995)   

Enveloppé d'un tissu argenté de 100 000 m2, l'empaquetage du parlement allemand n'est réalisé que vingt ans après la première demande d'autorisation de Christo. Rejetée plusieurs fois par Berlin, l'oeuvre n'a pu voir le jour qu'après un vote au parlement en 1994.   

L'artiste loue le Reichstag mais également un périmètre de cinq cents mètres autour du bâtiment pour s'assurer qu'aucune entreprise n'utilise l'espace pendant son installation.   

« Chaque projet est très biographique », confie-t-il au Centre Pompidou. « Je me suis échappé de Bulgarie pendant la guerre froide. (...) Le Reichstag est le seul espace physique où le bloc soviétique a rencontré l'Ouest, c'est le seul endroit où l'Est et l'Ouest se sont rencontrés à Berlin (...) C'est pour cette raison que j'ai voulu l'empaqueter ».    

Visité par des millions de personnes, l'empaquetage est retiré après deux semaines. Berlin aurait souhaité le garder plus longtemps.  

« C'était l'une des plus belles choses que j'ai jamais vues », confiait Christo au Guardian.   

Les arbres du musée Beyeler à Riehen en Suisse (1997)  

Pendant de nombreuses années, Christo et Jeanne-Claude emballent des arbres. En 1997, ils revêtent les 160 arbres du musée Beyeler en Suisse d'un toile transparente de polyester mêlée de fibres argentés. Leur idée est de voiler pour mieux dévoiler. Les arbres sont transformés en objets changeants. Ces apparitions incongrues permettent de rendre visible le vent qui s'engouffre dans le tissu. 


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com