Un professeur de l'université KAUST récompensé pour ses efforts de restauration des coraux

Raquel Peixoto, professeur associé à l'université KAUST, est reconnue comme un leader mondial dans l'utilisation des probiotiques pour la restauration des récifs coralliens.
Raquel Peixoto, professeur associé à l'université KAUST, est reconnue comme un leader mondial dans l'utilisation des probiotiques pour la restauration des récifs coralliens.
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Publié le Lundi 22 avril 2024

Un professeur de l'université KAUST récompensé pour ses efforts de restauration des coraux

  • La préservation des récifs coralliens est cruciale, non seulement parce qu'ils abritent environ 30 % de toute la vie marine, mais aussi parce qu'ils contribuent à l'économie mondiale à hauteur de milliers de milliards de dollars.
  • Connu sous le nom de "Coral Warrior", M. Peixoto est reconnu comme un leader mondial dans l'utilisation des probiotiques pour la restauration des récifs coralliens.

RIYADH : La Journée de la Terre offre à l'Arabie saoudite une plateforme pour mettre en avant son leadership en matière de conservation marine, et plus particulièrement ses efforts pour protéger les récifs coralliens. La préservation des récifs coralliens est cruciale, non seulement parce qu'ils abritent environ 30 % de toute la vie marine, mais aussi parce qu'ils contribuent à l'économie mondiale à hauteur de milliers de milliards de dollars.

Raquel Peixoto, professeur associé à l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah, a été nommée championne nationale 2024 pour l'Arabie saoudite par le Frontiers Planet Prize, ce qui représente une avancée significative pour le Royaume et le monde arabe. Mme Peixoto a remporté le prix pour ses recherches sur l'utilisation de probiotiques pour accroître la résilience des récifs coralliens face au changement climatique, a annoncé l'université lundi.

Cette reconnaissance intervient à un moment crucial, puisque la National Oceanic and Atmospheric Administration a récemment annoncé le quatrième épisode mondial de blanchiment des coraux, le deuxième au cours de la dernière décennie.

Le prix Frontiers Planet récompense les recherches qui s'inscrivent dans le cadre des 17 objectifs de développement durable des Nations unies et des neuf frontières planétaires. Il s'agit de la deuxième année de remise des prix, un lauréat étant sélectionné dans chaque pays. Sur les 23 champions nationaux, trois seront nommés champions internationaux en juin, et leurs institutions recevront chacune 1 million de francs suisses (1 million de dollars) pour la recherche.

Connu sous le nom de "Coral Warrior", M. Peixoto est reconnu comme un leader mondial dans l'utilisation des probiotiques pour la restauration des récifs coralliens. Les probiotiques désignent les bactéries et autres microbes bénéfiques à la santé d'un organisme, y compris l'homme.

Raquel Peixoto attribue le succès de ses recherches au dévouement et à l'investissement de l'Arabie saoudite dans ce secteur. (Fournie)
Raquel Peixoto attribue le succès de ses recherches au dévouement et à l'investissement de l'Arabie saoudite dans ce secteur. (Fournie)

D'abord microbiologiste des plantes et des sols, Mme Peixoto a commencé à s'intéresser aux probiotiques marins à la suite d'une découverte scientifique inattendue, alors qu'elle étudiait la possibilité d'utiliser des probiotiques dans le domaine de l'agriculture. Cette découverte l'a amenée à étudier comment les probiotiques pouvaient être bénéfiques à la vie marine, en particulier aux récifs coralliens. Malgré ses travaux novateurs, ses premières propositions se sont heurtées au scepticisme de la communauté scientifique.

"Notre idée était de créer des cocktails microbiens spécialement conçus pour les coraux, personnalisés et isolés à partir des coraux. Au départ, on m'a dit que cette idée ne fonctionnerait jamais", a-t-elle déclaré.

En fin de compte, ses recherches ont permis de créer un nouveau domaine scientifique. En Arabie saoudite, plusieurs giga projets axés sur l'environnement, tels que la protection des coraux, des mangroves, des tortues et d'autres formes de vie marine, consultent Mme Peixoto au sujet de son approche probiotique. En outre, ses recherches ont suscité l'intérêt de sociétés pharmaceutiques internationales.

Le RSRC Coral Probiotics Village, un laboratoire situé dans la mer Rouge où les chercheurs peuvent effectuer des observations à long terme des traitements probiotiques et d'autres recherches scientifiques sur les récifs coralliens, est un résultat direct de ses recherches. En ce qui concerne son statut parmi ses pairs, Mme Peixoto est la fondatrice et la coprésidente du réseau "Beneficial Microorganisms for Corals" (micro-organismes bénéfiques pour les coraux), qui vise à accélérer la recherche sur les probiotiques pour les organismes marins. Le réseau fournit des cadres, des évaluations des risques et des solutions basées sur les microbes pour les gouvernements et les industries.

Cette photo d'archive prise le 7 mars 2022 montre l'état actuel du corail sur la Grande Barrière de Corail, au large de la côte de l'État australien du Queensland. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 7 mars 2022 montre l'état actuel du corail sur la Grande Barrière de Corail, au large de la côte de l'État australien du Queensland. (AFP)

Mme Peixoto attribue le succès de ses recherches au dévouement et à l'investissement de l'Arabie saoudite dans ce secteur. "La KAUST est parfaitement en phase avec les objectifs ambitieux de l'Arabie saoudite en matière de développement durable. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons bénéficié d'un soutien aussi fort pour repousser les barrières et développer des solutions scientifiques pour protéger les récifs coralliens", a-t-elle déclaré.

M. Peixoto souligne l'importance de la date de remise du prix, qui coïncide avec la Journée de la Terre et l'épisode de blanchiment en cours. "Recevoir ce prix à l'occasion de la Journée de la Terre est important. Les coraux sont en train de disparaître et l'impact sera profond. Nos programmes de recherche sur la mer Rouge, y compris notre stratégie sur les probiotiques, peuvent avoir un impact extraordinaire sur l'environnement et sur nos vies", a déclaré M. Peixoto.

Parmi les autres initiatives de conservation marine de la KAUST figurent le programme d'accélération de la recherche et du développement sur les coraux, lancé en 2020 lors du sommet du G20 organisé par l'Arabie saoudite, et l'initiative de restauration des coraux de la KAUST, qui constitue la plus grande pépinière de coraux au monde.

"Les solutions probiotiques du professeur Peixoto offrent de nouvelles possibilités passionnantes pour améliorer à la fois l'efficacité et la résilience des activités de restauration qui s'accélèrent rapidement dans le monde entier - des solutions dont nous avons besoin aujourd'hui plus que jamais. Nous souhaitons démontrer ce potentiel en les appliquant aux coraux dans le cadre du plus grand effort de restauration au monde en mer Rouge", a déclaré David Suggett, scientifique en chef de l'initiative de restauration corallienne de la KAUST.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 

 

 

 


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
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  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


La Sûreté publique saoudienne publiera samedi les instructions pour obtenir le permis d’entrée à La Mecque avant la saison du Hajj

La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
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  • La Direction générale des passeports a déclaré qu’elle avait commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque
  • Tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes

RIYAD: La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Elle a par ailleurs expliqué que tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes et a indiqué que ceux qui n’obtiennent pas les permis nécessaires se verront interdire l’accès à la Ville sainte.

La Direction générale des passeports a également déclaré avoir commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque afin de simplifier les procédures d’entrée pour les résidents pendant la saison du Hajj.

Le service numérique, accessible via la plate-forme en ligne Absher et le portail Muqeem du ministère de l’Intérieur, permettra à ceux qui souhaitent obtenir un permis d’entrée de soumettre leurs documents en ligne sans avoir à se rendre en personne dans les bureaux de passeports.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com