La Grande Barrière de corail risque d'être classée parmi les sites «en péril» du patrimoine mondial

Cette photo d'archive prise le 7 mars 2022 montre l'état actuel du corail sur la Grande Barrière de Corail, au large de la côte de l'État australien du Queensland. (AFP)
Cette photo d'archive prise le 7 mars 2022 montre l'état actuel du corail sur la Grande Barrière de Corail, au large de la côte de l'État australien du Queensland. (AFP)
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

La Grande Barrière de corail risque d'être classée parmi les sites «en péril» du patrimoine mondial

  • La Grande Barrière de corail est l'une des principales attractions touristiques de l'Australie et son inscription sur la liste des sites «en péril» pourrait considérablement ternir son attrait pour les visiteurs internationaux.
  • Le récif génère 600 000 emplois et 3,9 milliards d'euros de revenus chaque année, a estimé la Société australienne de conservation marine

SYDNEY : L'Australie doit intensifier ses efforts pour espérer éviter le classement de la Grande Barrière de corail parmi les sites "en péril" du patrimoine mondial, selon un rapport d'experts diffusé lundi.

Selon deux experts de l'Unesco et de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), la dégradation du site se poursuit sous les effets conjugués du réchauffement climatique et de diverses pollutions liées à l'agriculture et à la pêche.

La Grande Barrière de corail est l'une des principales attractions touristiques de l'Australie et son inscription sur la liste des sites "en péril" pourrait considérablement ternir son attrait pour les visiteurs internationaux.

Le récif génère 600 000 emplois et 3,9 milliards d'euros de revenus chaque année, a estimé la Société australienne de conservation marine.

L'Australie avait évité en juillet 2021 que l'Unesco inscrive la Grande Barrière de corail sur sa liste des sites du patrimoine mondial en péril, malgré l'inquiétude de la communauté scientifique par rapport à la dégradation de cet écosystème unique.

Le Comité du patrimoine mondial avait décidé de reporter une telle décision, après un lobbying intense de l'Australie.

"En dépit des efforts scientifiques et de gestion sans précédent ces dernières années" consentis par l'Australie, "la valeur universelle exceptionnelle du domaine est affectée significativement par les facteurs de changement climatique", estime le nouveau rapport.

La capacité du site à résister à ces impacts est "compromise de façon substantielle", en particulier - mais pas exclusivement - à cause de la dégradation de la qualité de l'eau.

Et l'ensemble des mesures et projets pour y faire face "manquent d'objectifs clairs" et "ne sont pas pleinement mis en œuvre", déplorent les experts.

Selon les auteurs du rapport, "si des efforts significatifs ont été faits pour réduire le ruissellement des nitrates et phosphates (...), il est nécessaire d'assurer une plus grande réduction de ces polluants dans les trois prochaines années que ce qui a été accompli depuis 2009".

L'Unesco avait sonné l'alarme sur la détérioration de la Grande Barrière pour la première fois en 2010.

En 2021, les membres du Comité, dont la Chine, la Russie et l'Arabie saoudite, avaient estimé que Canberra devait se voir donner plus de temps pour faire le point sur ses efforts de conservation.

Un pas de trop

La ministre australienne de l'Environnement, Tanya Plibersek, a reconnu mardi que le récif était menacé, mais estimé que l'inscrire sur la liste du patrimoine mondial "en péril" de l'Unesco serait un pas de trop.

"Nous ferons clairement comprendre à l'Unesco qu'il n'est pas nécessaire de singulariser la Grande Barrière de corail de cette manière", a-t-elle déclaré aux journalistes.

"Si ce site du patrimoine mondial est en péril, alors la plupart des sites du patrimoine mondial dans le monde sont en péril à cause du changement climatique", a-t-elle estimé.

"Un dialogue constructif est en cours avec le gouvernement actuel" du Premier ministre Anthony Albanese, a souligné l'Unesco à l'AFP. Les élections de mai avaient chassé du pouvoir la coalition conservatrice de Scott Morrison.

La biologiste marine Jodie Rummer a estimé que le nouveau rapport montrait que l'Australie avait encore du travail à faire. "Notre action maintenant déterminera la fréquence et la gravité des vagues de chaleur marines auxquelles le récif sera confronté dans les années à venir", a-t-elle estimé.

En mai, des scientifiques australiens avaient signalé que 91% des coraux du récif avaient été endommagés par le blanchiment après une vague de chaleur estivale prolongée.

"Il y a un chemin étroit, mais qui existe, pour sauver la Grande Barrière", a relevé une source proche du dossier.

"Des mesures fortes et prises rapidement peuvent produire leurs effets. Ce rapport est une feuille de route proposée aux autorités australiennes qui devront dire ce qu'elles en font et surtout montrer des résultats", a souligné cette source.

Une prochaine réunion du comité de l'Unesco est prévue en principe mi-2023 où les premiers résultats de ces mesures pourront être examinés.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.