Crise avec la Turquie: le Premier ministre grec annonce l'achat d'avions de combats français

Un avion de combat Rafale de fabrication française  exposé dans les ateliers de Dassault-Aviation à Mérignac. (Georges Gobet / AFP)
Un avion de combat Rafale de fabrication française exposé dans les ateliers de Dassault-Aviation à Mérignac. (Georges Gobet / AFP)
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Publié le Samedi 12 septembre 2020

Crise avec la Turquie: le Premier ministre grec annonce l'achat d'avions de combats français

  • « L'heure est venue de renforcer nos forces armées (...) Il s'agit d'un programme important qui formera un bouclier national »
  • M. Mitsotakis a précisé que la Grèce allait se procurer, outre les 18 Rafale, quatre frégates et quatre hélicoptères de la marine, recruter 15.000 soldats supplémentaires et financer davantage son industrie de défense

ATHÈNES : Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé samedi un « important » programme d'achats d'armes, notamment de 18 avions de combat français Rafale, face à la montée de tension avec la Turquie en Méditerranée orientale, où Athènes a le soutien affiché et appuyé de Paris.

M. Mitsotakis a précisé que la Grèce allait se procurer, outre les 18 Rafale, quatre frégates et quatre hélicoptères de la marine, recruter 15.000 soldats supplémentaires et financer davantage son industrie de défense.

Le programme prévoit également la rénovation de quatre frégates, et l'acquisition d'armes anti-chars, de torpilles et de missiles, a-t-il ajouté.

« L'heure est venue de renforcer nos forces armées (...) Il s'agit d'un programme important qui formera un bouclier national », a déclaré le Premier ministre dans un discours à Thessalonique, dans le Nord de la Grèce.

Il a assuré que ce programme devrait permettre la création de milliers d'emplois.

Plus de détails sur le coût du programme et l'origine des armements seront annoncés dimanche lors d'une conférence de presse, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.

La ministre française des Armées, Florence Parly, s'est félicitée dans un communiqué du choix de la Grèce d'acquérir 18 Rafale: « Ce choix (...)vient renforcer le lien entre les forces armées grecques et françaises, et permettra d'intensifier leur coopération opérationnelle et stratégique ».

« La France poursuit son action en faveur d'une Europe de la défense plus forte, plus autonome et unie, conformément aux orientations stratégiques » du président Emmanuel Macron, ajoute le communiqué.

Pour sa part le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a assuré se réjouir « de cette annonce qui conforte la relation exceptionnelle que nous entretenons avec la Grèce depuis près d’un demi-siècle ».

La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une zone qu'Athènes estime relever de sa souveraineté.

Manœuvres militaires

M. Mitostakis a accusé samedi la Turquie de « menacer » les frontières orientales de l'Europe et de « mettre en péril » la sécurité régionale.

« Nous avons besoin d'un dialogue, mais pas quand il a lieu avec le pistolet sur la tempe », a-t-il ajouté, dans une tribune publiée par trois quotidiens européens.

La tension entre les deux pays est montée d'un cran quand la Turquie a envoyé, le 10 août, un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre dans des eaux revendiquées par la Grèce, ce qui a poussé Athènes à lancer des manœuvres navales, avec le soutien notamment de la France.

« Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la Turquie », a lancé samedi le président turc Recep Erdogan dans un discours télévisé à Istanbul, en référence aux sévères critiques émises par M. Macron envers Ankara à propos du différend gréco-turc.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.