Algérie: Bouteflika inhumé avec moins d'honneurs que ses prédécesseurs

Le drapeau national algérien flotte en berne dans la capitale Alger le 18 septembre 2021, à la suite du décès de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. (Photo, AFP)
Le drapeau national algérien flotte en berne dans la capitale Alger le 18 septembre 2021, à la suite du décès de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Algérie: Bouteflika inhumé avec moins d'honneurs que ses prédécesseurs

  • La dépouille a été portée sur une trentaine de km jusqu'au cimetière d'El Alia, sur un affût de canon tracté par un véhicule blindé couvert de fleurs, encadré de motards en livrée blanche
  • Affaibli et aphasique après un AVC subi en 2013, Bouteflika avait été contraint à la démission le 2 avril 2019, après près de deux mois de manifestations massives du mouvement pro-démocratie Hirak

ALGER: L'ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika a été inhumé dimanche à Alger dans un carré du cimetière El Alia, réservé aux héros de la guerre d'indépendance, mais il a reçu bien moins d'honneurs que ses prédécesseurs. 

Chassé du pouvoir en 2019, Abdelaziz Bouteflika (1999-2019) qui détenait le record de longévité à la tête de l'Algérie, s'est éteint vendredi à l'âge de 84 ans dans sa résidence médicalisée de Zeralda dans l'ouest d'Alger. 

La dépouille a été portée sur une trentaine de km jusqu'au cimetière d'El Alia, sur un affût de canon tracté par un véhicule blindé couvert de fleurs, encadré de motards en livrée blanche. 

Aux côtés de la famille, le président Abdelmadjid Tebboune, qui fut Premier ministre sous Bouteflika, le gouvernement au complet, le chef d'état-major de l'armée, et des diplomates étrangers étaient présents, selon l'agence officielle APS. 

M. Tebboune a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe et des salves ont été tirées par la Garde républicaine. 

A l'issue de la cérémonie, quelque 2OO sympathisants du président défunt se sont recueillis et ont fleuri la sépulture, selon un photographe de l'AFP. 

Pour Rokia, 49 ans, membre d'une assemblée populaire communale, c'était "notre deuxième père": quand il était devenu président en 1999, à la fin de la décennie noire de guerre civile (1992-2002, 200.000 morts), "il y avait des massacres, beaucoup de sang a coulé, mais il consacré sa vie à rendre la paix et la sécurité en Algérie", dit-elle avec reconnaissance. 

Pourtant, illustration d'un certain embarras officiel, l'exposition de la dépouille initialement prévue au Palais du peuple d'Alger, avait été annulée. Tous ses prédécesseurs et son ex-chef d'état major Ahmed Gaïd Salah avaient eu droit à cet honneur. 

Le ministre des Moudjahidine (les anciens combattants), Laïd Rebigua, a prononcé l'oraison funèbre de celui qui fut aussi, dans les années 1970, un flamboyant chef de la diplomatie algérienne pendant 14 ans. 

La dépouille a ensuite été mise en terre au carré des Martyrs, aux côtés des figures de la guerre d'indépendance (1954-1962). 

"Un simple quidam" ? 

L'ex-président avait été contraint à la démission le 2 avril 2019, sous la pression des manifestations massives du mouvement pro-démocratie Hirak contre son intention de briguer un 5e mandat consécutif. 

Au terme de plusieurs heures de flottement, M. Tebboune, au pouvoir depuis fin 2019, a fini par décréter samedi un deuil de trois jours pour honorer "le moudjahid Abdelaziz Bouteflika".  

Ces atermoiements illustrent, selon les observateurs, des craintes de manifestations hostiles contre un ex-président à l'image ternie. 

"Franchement, j'ai mieux à faire que de m'intéresser aux obsèques d'un président qui a laissé le pays dans un état lamentable. Je préfère m'occuper de mes oiseaux", a déclaré dimanche à l'AFP Farès, 62 ans, un retraité à Alger. 

Pour Islam, 45 ans, un postier, "cet enterrement est un non-événement. Autour de moi, personne n'en parle. C'est comme s'il s'agissait de la mort d'un simple quidam. Les Algériens donnent l'impression d'avoir oublié Bouteflika, d'avoir tourné la page de son règne". 

"Enormément de haine" 

"Il y a énormément de haine autour de la figure de Bouteflika sur les réseaux sociaux", a indiqué à l'AFP Isabelle Werenfels, spécialiste du Maghreb à l'institut allemand SWP. 

Cela a rendu les décideurs actuels "nerveux" et, selon elle, ils ont cherché "à se démarquer" de Bouteflika tout en commémorant sa mémoire. D'autant que nombre d'entre eux "sont des produits ou des profiteurs de l'ère Bouteflika". 

En contraste avec la discrétion des obsèques du président déchu, tous les ex-présidents ont été honorés par un enterrement solennel et huit jours de deuil national, à l'instar du premier président de l'Algérie indépendante Ahmed Ben Bella (1963-1965) et du troisième chef d'Etat Chadli Bendjedid (1979-1992), tous deux décédés en 2012.  

Sans parler des funérailles grandioses en 1978 du mentor de Bouteflika, l'ex-président Houari Boumedienne (1965-1978). 

Les médias officiels ont également réservé un traitement minimaliste au décès de Bouteflika.  

Et le puissant chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, un ancien ministre sous Bouteflika, a attendu jusqu'à dimanche pour transmettre ses condoléances à la famille. 

Premier chef d'Etat étranger à réagir au décès de M. Bouteflika, le roi du Maroc Mohammed VI, a adressé samedi un message de "compassion" au président Tebboune, en dépit de fortes tensions entre les deux pays voisins. 

Dimanche, le président français Emmanuel Macron a qualifié M. Bouteflika de "figure majeure" de l'Algérie contemporaine tandis que le président angolais Joao Lourenco saluait "une figure marquante de la lutte de libération anti-coloniale". 


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.