Covid-19: comment desserrer la pression en maintenant l'épidémie sous contrôle?

Le Premier ministre français Jean Castex fait contrôler son pass sanitaire Covid-19 à son arrivée pour l'inauguration du musée d'art moderne de l'abbaye royale de Fontevraud, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, le 18 septembre 2021, à Saumur (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex fait contrôler son pass sanitaire Covid-19 à son arrivée pour l'inauguration du musée d'art moderne de l'abbaye royale de Fontevraud, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, le 18 septembre 2021, à Saumur (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Covid-19: comment desserrer la pression en maintenant l'épidémie sous contrôle?

Le Premier ministre français Jean Castex fait contrôler son pass sanitaire Covid-19 à son arrivée pour l'inauguration du musée d'art moderne de l'abbaye royale de Fontevraud, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, le 18 septembre 2021, à Saumur (Photo, AFP)
  • Selon les derniers chiffres publiés dimanche, le nombre de malades atteints de la Covid-19 et hospitalisés continue à reculer légèrement, avec 8 887 patients à l'hôpital
  • Vendredi, le cap de 50 millions de Français ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid a été franchi

PARIS: Vers une adaptation du pass sanitaire et des contraintes différentes selon les régions ? Si les chiffres de l'épidémie s'améliorent en France, les autorités doivent encore trouver le bon curseur pour desserrer les restrictions tout en maintenant l'épidémie sous contrôle. 

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Evolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en soins critiques, décès et injections quotidiennes de vaccins, totaux et tendances pour ces cinq indicateurs, au 19 septembre (Graphique, AFP) 

  

Les indicateurs sont-ils tous au vert ?  

La situation s'« améliore », se félicite le gouvernement. Selon les derniers chiffres publiés dimanche, le nombre de malades atteints de la Covid-19 et hospitalisés continue à reculer légèrement, avec 8.887 patients à l'hôpital. Le taux de positivité, qui mesure la proportion de cas positifs par rapport au nombre de personnes testées, est au plus bas depuis la mi-juillet. Le taux d'incidence est également »très faible » dans une trentaine de départements, avec moins de 50 cas pour 100 000 habitants, a souligné ce week-end le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.  

En métropole, « on a une tendance à la baisse qui est robuste », confirme l'épidémiologiste Mircea Sofonea. « On observe depuis plusieurs semaines un plafonnement de la dynamique épidémique et hospitalière ».  

En Outre-Mer, la situation s'améliore par endroits. Selon l'agence Santé publique France, la semaine dernière la circulation du virus « diminuait toujours en Martinique et en Guadeloupe ». Toutefois, malgré des admissions hospitalières en baisse, un excès de mortalité persiste. En Guyane, on observe une « stabilité du taux d'incidence et une augmentation des hospitalisations ».  

Les Français, bientôt tous vaccinés ?  

Vendredi, le cap de 50 millions de Français ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid a été franchi. Mais après un coup de fouet survenu cet été avec la mise en place du pass sanitaire, l'emballement est retombé. Le taux de couverture plafonne dans toutes les classes d'âge, notamment les ados et les plus âgés: au-delà de 75 ans, 10% n'ont reçu aucune dose.  

A l'approche de l'automne, les autorités sanitaires espèrent néanmoins limiter les dégâts avec la « dose de rappel » proposée à 18 millions d'adultes - plus de 65 ans et malades à risque.  

Reste que si les vaccins sont très efficaces contre les formes graves de la maladie, ils le sont moins contre la propagation du virus.  

Les contraintes vont-elles être desserrées ?  

Face à l'amélioration de la situation épidémique, le président Emmanuel Macron s'est dit prêt jeudi à « lever certaines contraintes » dans les « territoires où le virus circule moins vite », sans donner d'échéancier.  

Un Conseil de défense pour adapter les règles à la situation locale se tiendra « probablement mercredi », selon le gouvernement.  

Pour autant, un projet de loi pour proroger le pass sanitaire au-delà du 15 novembre « est en cours d'élaboration et sera présenté le 13 octobre en Conseil des ministres », a annoncé lundi l'entourage du Premier ministre Jean Castex.  

« Imaginez que la vague continue de baisser, ça veut dire qu'on allège les mesures (...) mais on reste aussi capable de remettre en place des outils pour lutter contre l'épidémie. (...) Pour cela, il nous faut une loi qui, dans la durée, (...) nous permette d'utiliser ces outils si la situation l'exige », a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran, sur BFMTV.  

Quels allègements sont possibles ?  

« Toute la question est de savoir comment relâcher les contraintes en maintenant malgré tout l'épidémie sous contrôle », synthétise Mircea Sofonea.  

« Il y a évidemment plus d'enjeux à maintenir le pass sanitaire au coeur d'une agglomération, en particulier dans des lieux bondés où l'air ne peut être renouvelé, que dans des territoires ruraux », souligne-t-il par exemple.  

Dans un récent tweet, l'épidémiologiste Antoine Flahault considère qu'« au-dessous de 30 cas pour 100 000 habitants d'une population sur une semaine, on entre en zone verte: passe et gestes barrières sont probablement moins nécessaires, à condition que les autorités sanitaires restent vigilantes et ré-instaurent ces mesures dès le seuil dépassé ». 

Risque-t-on un rebond épidémique ?  

En raison de la baisse actuelle, »même s'il y avait un rebond important, cela prendrait un certain temps avant de s'observer en population générale », souligne Mircea Sofonea.   

Mais la rentrée scolaire ou l'arrivée de l'automne, qui pourraient toutes deux accélérer à nouveau la circulation du virus, sont autant de risques à prendre en considération, ajoute l'épidémiologiste.  

Un facteur pourrait pousser le gouvernement à la prudence: les Français respectent de moins en moins les gestes barrières, c'est-à-dire le comportement à adopter pour limiter la propagation de l'épidémie.  

« L'adhésion aux mesures barrières tend à baisser, certaines d'entre elles étant moins suivies chez les vaccinés », prévenait vendredi Santé publique France.  

Les personnes interrogées sont notamment de moins en moins nombreuses à se laver régulièrement les mains et à éviter de se serrer la main ou de faire la bise, avec une proportion d'à peine plus de moitié début septembre. 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.


Mercosur: les syndicats rencontrent Macron à l'Elysée, la dermatose en toile de fond

Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron reçoit les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dont la signature a été reportée, mais les tensions restent fortes malgré les concessions évoquées par le gouvernement
  • La rencontre se déroule sur fond de crise sanitaire liée à la dermatose bovine et de blocages agricoles persistants, avec une remobilisation annoncée début janvier

PARIS: Emmanuel Macron reçoit mardi après-midi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur auquel ils sont opposés mais le sujet de la dermatose bovine sera difficile à éviter au regard des blocages routiers qui persistent sur le terrain.

La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne sont reçus à 16H30, ont-ils annoncé à l'AFP.

C'est la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'est aussi la première depuis l'annonce jeudi dernier du report de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur, après une mobilisation de plusieurs milliers d'agriculteurs avec leurs tracteurs à Bruxelles.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées qui affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes, notamment environnementales et sanitaires, que les produits européens.

Il permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Emmanuel Macron s'était félicité du report de la signature, demandant que les "avancées" réclamées par la France, mais aussi l'Italie, se concrétisent afin que "le texte change de nature".

Les syndicats agricoles sont remontés depuis des mois et demandaient au président de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.

Emmanuel Macron avait rencontré des représentants de différents syndicats à Toulouse mi-novembre, des manifestations ayant changé le programme d'un déplacement qui devait être consacré aux réseaux sociaux et au spatial.

- "Mercosur = NON" -

"Le message de la FNSEA au Président de la République restera inchangé, ferme et clair: Mercosur = NON", a indiqué mardi le syndicat dominant dans une déclaration à l'AFP. Son président Arnaud Rousseau fera une déclaration à la presse à l'issue. Il avait déjà rencontré le président mi-novembre.

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, fer de lance de la contestation de la gestion de la dermatose par l'Etat et opposants historiques au traité UE-Mercosur, ont ensuite confirmé à l'AFP leur venue.

Pour ces deux syndicats, c'est la première rencontre entre le président et des représentants nationaux depuis le dernier Salon de l'agriculture.

Plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que la nouvelle échéance visée pour la signature était désormais le 12 janvier au Paraguay.

"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu'il ne le soit pas", a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir pour garantir la réciprocité", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.

Les agriculteurs français ont déjà prévenu qu'ils se remobiliseraient début janvier, jugeant ces réponses insuffisantes.

Mais certains sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre la stratégie gouvernementale pour lutter contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest, mais aussi ponctuellement plus au nord, contre le Mercosur et les autres crises qui pèsent sur le monde agricole.

En Gironde, la Coordination rurale (CR33) a annoncé organiser un "réveillon de Noël façon auberge espagnole" sur l'A63 au sud de Bordeaux.

"Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps", résume à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, alors qu'un terrain de moto-cross a été improvisé sur le terre-plein central de l'autoroute.

Les bureaux centraux des syndicats se sont bien gardés d'appeler à lever les blocages, laissant les sections locales décider et appelant simplement au "repos" de leurs troupes et à une "trêve" pour certains pour mieux reprendre en janvier si nécessaire.

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).


Vol au Louvre: une grille de protection installée sur la fenêtre empruntée par les cambrioleurs

Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
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  • Une grille de protection a été installée sur la porte-fenêtre du Louvre utilisée lors du vol spectaculaire de bijoux du 19 octobre, dont le butin de 88 millions d’euros reste introuvable
  • Le musée renforce sa sécurité après de vives critiques : grilles supplémentaires, dispositifs anti-intrusion et vidéosurveillance accrue prévue d’ici 2026

PARIS: Une grille de protection a été installée mardi matin sur la porte-fenêtre du musée du Louvre à Paris, empruntée par les cambrioleurs lors du spectaculaire vol de bijoux du 19 octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 19 octobre, quatre malfaiteurs ont réussi à approcher le bâtiment en camion-élévateur et à hisser deux d'entre eux jusqu'à cette fenêtre menant à la galerie d'Apollon, qui donne sur les quais de Seine, grâce à une nacelle.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88  millions d'euros, reste introuvable.

Depuis le cambriolage, la sécurité du musée le plus visité au monde se retrouve au cœur des critiques, le braquage ayant révélé une série de défaillances.

La grille de protection "est l'une des mesures d'urgence décidées après le vol ", a précisé mardi à l'AFP Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée.

Des "réflexions" sont en cours concernant la "sécurisation sur les autres fenêtres", a ajouté le responsable.

La présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait assuré la semaine dernière devant les sénateurs français qu'une grille serait reposée "avant Noël". Elle avait précisé que la précédente avait été retirée en 2003-2004, lors d'importants travaux de restauration.

Autre chantier majeur: le renforcement de la vidéosurveillance sur les façades du palais. "Nous avons annoncé un dispositif d'une centaine de caméras positionnées autour du palais. Le marché a été signé et l'installation pourra débuter tout au long de l'année 2026 ", a précisé Francis Steinbock.

La semaine dernière, le Louvre avait également annoncé l'achèvement de la mise en place de dispositifs anti-intrusion autour du musée.

Du 15 au 18 décembre, les agents du Louvre étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des moyens supplémentaires pour la sécurité. Le mobilisation a été levée vendredi, mais les négociations se poursuivent entre les syndicats et le ministère de la Culture pour répondre aux inquiétudes des agents.