Aider la junte et ses ennemis contre le coronavirus: le double jeu de Pékin en Birmanie

La Birmanie connaît une vague épidémique sans précédent avec quelque 17 000 décès depuis début juillet (Photo, AFP).
La Birmanie connaît une vague épidémique sans précédent avec quelque 17 000 décès depuis début juillet (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Aider la junte et ses ennemis contre le coronavirus: le double jeu de Pékin en Birmanie

  • Pékin a déjà vendu ou offert près de 13 millions de doses de vaccins aux généraux birmans qui ont renversé Aung San Suu Kyi le 1er février
  • Mais la Chine n'hésite pas à aussi approvisionner en secret des groupes ethniques rebelles qui peuplent la frontière sino-birmane, longue de plus de 2 000 kilomètres et très poreuse

MUSE: Livrer des vaccins à la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat mais aussi à ses ennemis, les factions ethniques rebelles: la Chine mène un subtil double jeu diplomatique en Birmanie pour tenter d'endiguer la flambée de coronavirus et renforcer ses alliances.

Pékin a déjà vendu ou offert près de 13 millions de doses aux généraux qui ont renversé Aung San Suu Kyi le 1er février, plongeant le pays et son système de santé dans le chaos avec des milliers de soignants arrêtés ou en fuite. 

Mais la Chine n'hésite pas à aussi approvisionner en secret des groupes ethniques rebelles qui peuplent la frontière sino-birmane, longue de plus de 2.000 kilomètres et très poreuse.

Ces factions sont en lutte depuis des décennies avec le pouvoir central pour plus d'autonomie, une partie du contrôle du lucratif trafic de drogue et des ressources naturelles du pays.

Et certaines ont intensifié les combats contre les militaires après le putsch de février, à l'image de l'Armée pour l'indépendance kachin (KIA).

Depuis juillet, cette dernière a inoculé des milliers de personnes sur le territoire qu'elle contrôle avec des vaccins livrés par la Chine, raconte à l'AFP son porte-parole, le colonel Naw Bu. Des masques et du gel hydroalcoolique ont aussi été fournis par Pékin et du personnel de la Croix-Rouge chinoise déployé dans la région, selon lui.

«Amitié»

"La KIA a sollicité l'aide de la Chine, et cette dernière nous a aidé (...) peut-être par amitié", commente-t-il laconiquement. 

Forte de plusieurs milliers de combattants, la KIA est l’une des armées rebelles les plus actives du pays. 

Depuis le coup d'Etat, elle a formé au maniement des armes de nombreux opposants à la junte qui se sont réfugiés sur son territoire pour qu'ils mènent des attaques de guérilla dans le pays.

Le "bon voisin" chinois a également fourni ou promis des vaccins à des factions rebelles de l’État Shan qui opèrent aussi le long de cette frontière.

L'objectif de Pékin est double. 

D'abord empêcher une propagation de l'épidémie dans la province chinoise frontalière du Yunnan.

La Birmanie connaît une vague épidémique sans précédent avec quelque 17.000 décès depuis début juillet, un bilan sans doute largement sous-évalué et qui inquiète Pékin, partisan de la politique "zéro Covid".

"Si la Chine veut se protéger du Covid (...) elle doit créer une zone tampon", relève Enze Han, spécialiste des relations sino-birmanes à l'Université de Hong Kong. 

Le géant chinois cherche aussi à jouer sur deux tableaux.

D'un côté, cet allié traditionnel de l'armée birmane reste un partenaire de choix de la junte et se refuse à condamner le putsch du 1er février.

De l'autre, il renforce les alliances qu'il cultive depuis des années avec certains groupes rebelles à qui il fournit aussi des armes.

Ces zones frontalières birmanes sont importantes pour Pékin car "elles représentent le bas-ventre de la Chine", relève l'analyste David Mathieson, spécialiste de la Birmanie. Les affaires s'y font en yuan et les communications téléphoniques grâce à des cartes SIM chinoises. 

L'aide de Pékin aux zones rebelles ne s'arrête pas aux vaccins.

Dans la ville de Muse, posée sur la frontière chinoise, où des combats entre les forces de sécurité birmanes et une alliance de factions ethniques avaient éclaté au printemps, un centre de quarantaine de 1.000 lits vient de sortir de terre... entièrement construit avec des matériaux fournis par les autorités chinoises.

La junte n'a «pas le choix»

"La Chine fournira comme toujours en fonction des besoins, l'assistance et le soutien nécessaires au peuple birman dans sa lutte contre l'épidémie", a commenté à l'AFP un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, sollicité sur le double jeu mené par son pays.

Interrogée, la junte birmane n'a pour sa part pas souhaité faire de commentaires.

"Il est certain qu'elle n'apprécie pas (...) mais elle n'a pas le choix", commente Enze Han.

La Chine reste le premier partenaire commercial de la Birmanie.

Et la construction d'un couloir économique entre les deux pays, conçu pour relier le vaste marché intérieur chinois à l'océan Indien, pourrait grandement stimuler le commerce birman, en pleine débâcle depuis le coup d'Etat.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.