The Economist appelle Georgieva à démissionner suite au scandale de la Banque mondiale

Le magazine The Economist a appelé la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, à démissionner à cause de son rôle dans un scandale de manipulation de données lié à la Chine, à l’époque où elle était directrice générale à la Banque mondiale. (Photo, Reuters)
Le magazine The Economist a appelé la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, à démissionner à cause de son rôle dans un scandale de manipulation de données lié à la Chine, à l’époque où elle était directrice générale à la Banque mondiale. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

The Economist appelle Georgieva à démissionner suite au scandale de la Banque mondiale

  • «La cheffe du FMI doit superviser la situation tout en essayant de ne pas s'y impliquer pendant que deux de ses plus gros actionnaires, l'Amérique et la Chine, s'affrontent»
  • Pour les critiques du multilatéralisme, la manipulation des données relatives à l’économie chinoise prouve que les organismes internationaux ne peuvent tenir tête à la Chine

WASHINGTON :  Le magazine The Economist a appelé jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, à démissionner à cause de son rôle dans un scandale de truquage de données relatives à la Chine pendant qu'elle était directrice générale de la Banque mondiale, affirmant que cela a ébranlé la crédibilité du FMI.

L’influente revue basée à Londres a publié dans un éditorial cinglant que les conclusions d'une enquête externe selon lesquelles Georgieva avait fait pression sur le personnel de la Banque mondiale pour que le classement «Doing Business» de la Banque mondiale en 2017 favorise la Chine en faisant des compromis sur la capacité du FMI à agir en tant que dépositaire des données pour les statistiques macroéconomiques mondiales.

«La patronne du FMI doit superviser la situation tout en essayant de ne pas s'y impliquer pendant que deux de ses plus gros actionnaires, l'Amérique et la Chine, s'affrontent dans une nouvelle ère de rivalité géopolitique», a écrit The Economist, ajoutant que les critiques du multilatéralisme citent déjà les conclusions comme preuve que les organismes internationaux ne peuvent tenir tête à la Chine.

«La prochaine fois que le FMI tentera d'arbitrer un différend monétaire ou aidera à rééchelonner la dette d'un pays qui a emprunté à la Chine, les détracteurs du fonds citeront certainement cette enquête pour mettre en doute la crédibilité de l'institution. C'est pourquoi Mme Georgieva, une fonctionnaire estimée de plusieurs institutions internationales, devrait démissionner », a jugé l'éditorial.

The Economist a cité l'allégation dans le rapport du cabinet d'avocats WilmerHale selon laquelle Georgieva, qui était à l'époque DG de la Banque mondiale, a remercié un chercheur principal de la banque pour «avoir fourni sa contribution pour le multilatéralisme» en modifiant les données chinoises.

«Maintenant, elle aussi devrait fournir sa contribution pour le multilatéralisme en acceptant les conséquences de ce qu'elle a fait», a souligné The Economist.

Les rapports «Doing Business» de la Banque mondiale, désormais suspendus, classent les pays en fonction de leur environnement réglementaire et juridique, de la facilité de création d'entreprises, du financement, des infrastructures et d'autres mesures qui améliorent le climat des affaires.

Georgieva, une Bulgare qui est une ancienne économiste de longue date de la Banque mondiale et fonctionnaire de la Commission européenne, a nié les accusations contenues dans le rapport WilmerHale, affirmant la semaine dernière, qu'elles ne sont «pas vraies» et qu'elle n'a jamais fait pression sur le personnel de la Banque mondiale pour qu'il manipule les données.

Le conseil d'administration du FMI mène sa propre enquête sur les allégations, tout en soulignant «l'importance qu'il attachait à la conduite d'une investigation approfondie, objective et opportune».

Un porte-parole du FMI a refusé de commenter l'éditorial de The Economist. Une porte-parole du Trésor américain a également refusé de commenter au-delà de la déclaration précédente du Trésor qui analyse les «constatations sérieuses» dans le rapport WilmerHal.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.