Emploi, salaires, image de marque: la crise des sous-marins inquiéte les salariés de Naval Group

300 salariés de plusieurs sites régionaux de Naval, venus jeudi au siège parisien pour revendiquer un 13e mois, redoutent désormais les conséquences de la rupture du contrat colossal avec l'Australie. ("AFP PHOTO /NAVAL GROUP").
300 salariés de plusieurs sites régionaux de Naval, venus jeudi au siège parisien pour revendiquer un 13e mois, redoutent désormais les conséquences de la rupture du contrat colossal avec l'Australie. ("AFP PHOTO /NAVAL GROUP").
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Emploi, salaires, image de marque: la crise des sous-marins inquiéte les salariés de Naval Group

  • La mobilisation du jour portait sur l'obtention d'un 13e mois, une revendication que le syndicat porte depuis quatre ans mais les salariés n'hésitent pas à lier leur rémunération au récent séisme venu de Canberra
  • Les salariés imaginent également les conséquences dommageables sur l'emploi alors que Naval Group avait été sélectionné par Canberra pour la fourniture de 12 sous-marins pour un montant global de 31 milliards d'euros

PARIS: "On en parle partout, à la maison, au bureau, à la télé": 300 salariés de plusieurs sites régionaux de Naval, venus jeudi au siège parisien pour revendiquer un 13e mois, redoutent désormais les conséquences de la rupture du contrat colossal avec l'Australie.


"Ca suscite de l'inquiétude pour tout le monde dans le groupe", assure Johan Desfontaines, chaudronnier à Nantes Indret. Il y aura des pertes d'emplois. Au niveau financier, on redoute que les primes, les augmentations soient gelées".


Autour de lui, 308 employés selon la direction se sont invités dans l'enceinte du groupe de défense. Arrivés dans la matinée des huit sites régionaux à l'appel de la CGT, ils n'en sont pas repartis avant le milieu de l'après-midi, après avoir été reçus par la direction.


La mobilisation du jour portait sur l'obtention d'un 13e mois, une revendication que le syndicat porte depuis quatre ans mais les salariés n'hésitent pas à lier leur rémunération au récent séisme venu de Canberra.


"La direction va jouer là-dessus pour baisser les primes d'intéressement et la participation, redoute ainsi Cédric Lafleur, chaudronnier à Cherbourg. Cette année, le Covid a bon dos, l'an prochain ce sera l'Australie. C'est pour ça qu'on est là: on veut un 13e mois, un acquis qui tombe tous les ans".


Après avoir occupé le terrain plusieurs heures, barbecues et barnums sortis dans les jardins du groupe, la tension monte brièvement d'un cran lorsque les employés sur le point de repartir tentent d'entrer dans les bureaux. Malgré quelques pétards, le calme revient vite.  


Les salariés imaginent également les conséquences dommageables sur l'emploi alors que Naval Group avait été sélectionné par Canberra pour la fourniture de 12 sous-marins pour un montant global de 31 milliards d'euros.


50 RH « mobilisés à 100% »

"Personnellement, je ne subirai pas d'impact mais l'inquiétude est forte en ce qui concerne les sous-traitants, reconnaît Karine Hurel, équipière à Cherbourg. On est très inquiets pour eux. C'est pesant. La direction a voulu être rassurante sur l'avenir des gens mais il faut être vigilant car elle n'a pas le même discours devant le personnel, auquel elle a déjà dit qu'il y aurait moins de postes proposés pour les gens concernés par l'Australie".


Ce projet mobilisait 1.000 personnes (350 en Australie et 650 en France), dont 500 sur le site normand.


"L'entreprise dit qu'elle va tout faire pour retrouver du boulot à tout le monde. Nous on pense qu'elle a les moyens pour que tout le monde soit réaffecté", assure Emmanuel Lequertier, délégué syndical central CGT. "Avant l'Australie, il y a déjà eu un PSE pour être plus compétitif. On est habitués. On peut peut-être réfléchir aussi à mieux répartir la charge de travail".


"On a une culture d'entreprise forte dans l'accompagnement, le repositionnement des personnes", rassure Jacques Ziouziou, directeur de la politique sociale Naval Group qui reconnaît un climat "anxiogène". 


"Aujourd'hui 50 personnes du secteur Ressources humaines sont mobilisées à 100% sur le sujet. D'ici la semaine prochaine, toutes les personnes de Cherbourg auront un entretien individuel. On a mis en place une cellule psychologique", ajoute-t-il.


"Dans mon service, j'ai une personne en alternance depuis trois ans qui devait être embauchée", appuie le Brestois Ronan Leven. "Maintenant, ce n'est pas sûr que cette embauche ait lieu. Cette histoire nuit à l'image de l'entreprise (alors qu') on a des renégociations de contrats en Grèce. On se doute que des concurrents vont essayer de nous piquer des contrats".


"Les craintes sont naturelles. Notre boulot par rapport à l'image de l'entreprise c'est de rappeler sans cesse qu'on a une des meilleures solutions techniques sur le marché", répond Emmanuel Gaudez, porte-parole du groupe.


"On a toujours été méfiant vis-à-vis de ce contrat et on n'a jamais compris pourquoi l'Australie s'était tournée vers nous vu ses relations avec les Etats-Unis", résume Mme Hurel. "Pour récupérer l'argent, il ne faut pas rêver. Ca va traîner, ça va être des batailles juridiques alors que le personnel n'est pas responsable de cette situation".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com