Accord nucléaire : les États-Unis et l'UE expriment leur frustration face aux hésitations de l'Iran

Le "Grand Hotel Wien" où se tenaient les réunions sur le nucléaire iranien dans la capitale autrichienne. Si les pourparlers ne reprennent pas, des responsables ont déclaré que les États-Unis détermineront à un moment donné que Téhéran n'est plus intéressée par les avantages offerts par l'accord. (Photo, AFP)
Le "Grand Hotel Wien" où se tenaient les réunions sur le nucléaire iranien dans la capitale autrichienne. Si les pourparlers ne reprennent pas, des responsables ont déclaré que les États-Unis détermineront à un moment donné que Téhéran n'est plus intéressée par les avantages offerts par l'accord. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 25 septembre 2021

Accord nucléaire : les États-Unis et l'UE expriment leur frustration face aux hésitations de l'Iran

  • «L’occasion de revenir à la conformité mutuelle n'est certainement pas indéfinie», a déclaré Blinken
  • «Le temps presse. Nous n'allons pas attendre des mois! Cela doit arriver plus rapidement»

DJEDDAH : Les États-Unis et l’UE ont exprimé leur frustration à l’ONU face à la lenteur des négociations avec le régime Iranien, affirmant que son nouveau gouvernement n’avait montré aucun signe concernant la relance de l’accord nucléaire.

«La possibilité ne sera pas offerte pour toujours», a affirmé un haut responsable américain après des jours de consultations avec les alliés, à l'Assemblée générale des Nations Unies.

Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, a indiqué qu'il soutenait un retour au respect de l'accord de 2015 comme moyen de lever les sanctions accablantes imposées par l'ancien président américain Donald Trump lorsqu'il a retiré les États-Unis de l’accord nucléaire. Mais les pays européens ont souligné qu’ils ont rien entendu de concret lors de leur rencontre avec le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir-Abdollahian, qui est venu à New York pour participer à l'Assemblée générale annuelle.

Le secrétaire d'État Antony Blinken et un haut responsable de l'administration Biden ont déclaré que la patience des États-Unis faiblit et que de nouveaux retards au moment où Téhéran continue de développer ses capacités atomiques pourraient amener Washington et ses partenaires à décider qu’un retour à l'accord ne vaut plus la peine.

«Nous nous sommes encore pas arriver à un accord avec l'Iran pour reprendre les pourparlers à Vienne», a indiqué Blinken. «Nous sommes tout à fait prêts à retourner à Vienne et à poursuivre les pourparlers. La question est de savoir si cela sera fait, et si oui, quand Téhéran est prête à le faire».

Si les pourparlers ne reprennent pas, les responsables ont déclaré que les États-Unis détermineront à un moment donné que Téhéran n'était plus intéressée par les avantages offerts par l'accord ou que ses récentes avancées technologiques ne pourraient pas être annulées par les limites qu'ils imposaient.

«L’occasion de revenir à la conformité mutuelle n'est certainement pas indéfinie», a ajouté Blinken.

«Le défi en ce moment est que chaque jour qui passe, l'Iran continue de prendre des mesures qui ne sont pas conformes à l'accord … nous arriverons à un moment donné où le simple retour à la conformité mutuelle avec le Plan d'action global commun (JCPOA) perdra ses avantages».

L'organisme de surveillance atomique de l'ONU, l’AIEA a révélé que l'Iran violait de plus en plus l'accord.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a averti : «Le temps presse. Nous n'allons pas attendre deux ou trois mois que la délégation iranienne revienne à la table de négociation à Vienne», a prévenu Maas. «Cela doit arriver plus rapidement», a-t-il insisté.

Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a affirmé qu'Amir-Abdollahian lui avait dit que son pays était prêt à reprendre les pourparlers «dans une date très proche» sans toutefois donner une date précise.

Barbara Slavin, experte sur l'Iran au Conseil de l'Atlantique, a soutenu que Téhéran avait finalement intérêt à reprendre les pourparlers pour l'intérêt que lui procure l'allégement des sanctions, qui lui ont coûté cher sur le plan économique.

«Le gouvernement iranien prend son temps», a déclaré Slavin. «Je pense toujours qu'il doit revenir aux pourparlers. Je crois qu'il en a besoin», a-t-elle ajouté.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.