Kaboul: antiquaires et marchands de tapis dans la tourmente après le départ des étrangers

Des vendeurs de tapis afghans discutent entre eux dans la Chicken street de Kaboul, désertée par les touristes (Photo, AFP).
Des vendeurs de tapis afghans discutent entre eux dans la Chicken street de Kaboul, désertée par les touristes (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Kaboul: antiquaires et marchands de tapis dans la tourmente après le départ des étrangers

  • Ce quartier autrefois en pleine effervescence, où employés des ONG et touristes audacieux déambulaient est désormais vide, au grand dam des marchands
  • Les tapis les plus anciens peuvent atteindre des milliers de dollars, une somme que seuls des étrangers et les Afghans les plus riches peuvent débourser

KABOUL: Les marchands de tapis, d'antiquités et de souvenirs, installés Chicken street à Kaboul, se lamentaient dimanche de l'absence de clients depuis le départ d'Afghanistan de la grand majorité des étrangers, presque tous évacués après le retour des talibans.

Ce quartier autrefois en pleine effervescence, où employés des ONG et touristes audacieux déambulaient à la recherche d'un tapis, d'un bijou ou d'un souvenir typiques, est désormais vide, au grand dam des marchands.

"Les affaires ne sont plus du tout les mêmes depuis que nous n'avons plus beaucoup d'étrangers ici à Kaboul", regrette Abdul Wahab, marchand de tapis dont le magasin reste désespérement vide. "Cela a affecté nos ventes de tapis, de bijoux ou de tous les souvenirs venant des tribus afghanes", ajoute-t-il.

La plupart de ses clients étaient des experts occidentaux, employés des ONG ou diplomates, dont la plupart ont été évacués fin août, deux semaines après le retour au pouvoir des talibans dans la capitale afghane.

Les tapis les plus anciens peuvent atteindre des milliers de dollars, une somme que seuls des étrangers et les Afghans les plus riches peuvent débourser, soit la clientèle que vise précisément Abdul Wahad.

Résultat, interrogé sur le nombre de tapis qu'il vend désormais chaque semaine, il répond: "Maintenant, c'est zéro".

Chicken street était très populaire dans les années 60 et 70 lorsque hippies et routards occidentaux s'y arrêtaient pour acheter des vêtements ou du hashish. Leur nombre a considérablement diminué après l'invasion soviétique en 1979, mais la rue a connu un certain regain après l'arrivée des Américains en 2001.

«Très optimiste»

Et en dépit de la baisse significative de ses clients, Abdul Wahab affirme rester "très optimiste".

Un autre marchand, Qadir Raouf, 64 ans, propriétaire d'un magasin de tapis, ne dit pas autre chose. "A l'avenir, quand il y aura la paix, nous pourrons faire des affaires", affirme-t-il.

Les affaires sont à l'arrêt dans cette zone de Kaboul (Photo, AFP).

Pour le moment, "il n'y a pas d'étrangers, mais j'espère que la situation sera calme et que les gens reviendront, pour relancer les affaires", ajoute-t-il.

Originaire d'Herat dans l'ouest de l'Afganistan, Raouf explique travailler depuis plus de 45 ans dans son magasin à Kaboul, où il vend des tapis neufs ou anciens en provenance de tout le pays.

"Ce sont nos trésors nationaux", assure-t-il. "Nous les montrons au monde entier", pour une bonne raison: "Les Afghans savent faire des tapis", ajoute-t-il.

Haji Jalil, 65 ans, vend de la porcelaine, parfois vieille de plus de 300 ans, depuis près de 30 ans.

"Les affaires n'ont pas été bonnes ces deux dernières années", regrette ce marchand, accusant l'épidémie de Covid-19. "La rue est totalement dépendante de la bonne marche de l'économie", explique-t-il à l'AFP. "Si la situation financière des gens est bonne, alors ils viennent acheter des objets décoratifs comme des tapis, de l'artisanat ou des pierres précieuses ou semi-précieuses", assure Haji Jalil.

Mais pour le moment, "les affaires ne vont pas bien dans tout l'Afganistan", regrette-t-il, sans toutefois avoir la moindre intention de partir. "Je veux servir les habitants de mon pays. Nos affaires peuvent reprendre en dehors de l'Afghanistan et les étrangers revenir pour acheter nos produits", espère-t-il. 

Un peu plus bas sur Chicken street, des hommes vendent du jus de grenade frais, des bananes ou des pastèques, observés par un groupe de talibans en armes.

Pour Haji Niyaz, les affaires semblent bonnes pour sa boulangerie à cette heure du déjeuner, même s'il reconnaît que son commerce est lui aussi menacé. "L'économie ne va pas bien et les prix du gaz et de la farine ont augmenté", explique ce boulanger âgé d'une quarantaine d'années. "On mettait au four jusqu'à 4.000 tranches de pain chaque jour, mais maintenant c'est à peine 2.000. Je ne pense pas qu'on pourra continuer comme ça", regrette Haji Niyaz.

"Si la situation reste comme elle est pendant encore dix jours, alors tout sera fini en Afghanistan", assure-t-il.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.