Yannick Jadot remporte la primaire des écologistes

Yannick Jadot s'adresse aux médias après avoir remporté la primaire des écologistes avant les élections présidentielles françaises à Pantin, dans le nord de Paris, le 28 septembre 2021. (AFP)
Yannick Jadot s'adresse aux médias après avoir remporté la primaire des écologistes avant les élections présidentielles françaises à Pantin, dans le nord de Paris, le 28 septembre 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 28 septembre 2021

Yannick Jadot remporte la primaire des écologistes

  • Ce résultat est sans aucun doute un soulagement pour de nombreux cadres d'EELV, qui se sont ralliés à l'eurodéputé dans l'entre-deux-tours
  • Le résultat aura une grande incidence sur la gauche. Notamment au sein du Parti socialiste et de la France Insoumise qui espèrent, chacun, attirer les déçus de la primaire

PANTIN: L'eurodéputé Yannick Jadot a battu d'une courte tête l'"éco-féministe" Sandrine Rousseau et gagné mardi la primaire des écologistes, faisant respecter son statut de favori malgré la dynamique de sa rivale.

Yannick Jadot, 54 ans, a finalement fait parler son statut de favori en obtenant au second tour 51,03% des quelque 104 000 voix exprimées parmi les 122 670 inscrits à ce scrutin en ligne, contre 48,97% pour son adversaire.

Ce résultat est sans aucun doute un soulagement pour de nombreux cadres d'EELV, qui se sont ralliés à l'eurodéputé dans l'entre-deux-tours, estimant qu'il avait le plus de chances de faire briller l'écologie à la présidentielle.

Le résultat a été annoncé dans un bar-restaurant de Pantin (Seine-Saint-Denis), où les deux finalistes sont attendus en début de soirée, après avoir appris la nouvelle depuis leurs QG respectifs, non loin: Yannick Jadot sur une péniche-bar, Sandrine Rousseau dans un restaurant solidaire formant des personnes éloignées de l'emploi.

Yannick Jadot a désormais pour défi de rassembler des écologistes que le premier tour avait grossièrement divisés en quatre blocs. Mais aussi d'imposer sa candidature au sein d'une gauche déjà bien pourvue en aspirants présidents, de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo en passant par l'ancien ministre Arnaud Montebourg et le communiste Fabien Roussel.

Au premier tour avec 27,7% des voix, Yannick Jadot avait devancé de peu Sandrine Rousseau (25,14% des voix). Cette dernière avait confirmé sa bonne dynamique médiatique en se qualifiant au détriment de l'ex-ministre Delphine Batho (22,32%), chantre de "la décroissance", et du maire de Grenoble Eric Piolle (22,29%), qui défendait un "arc humaniste" pouvant rassembler toutes les forces de gauche.

Aucun des deux challengers malheureux n'avait donné de consigne de vote pour le second tour, accentuant le suspense sur les reports de voix. Seul l'entrepreneur Jean-Marc Governatori, dernier au premier tour (2,35%), a appelé à voter pour Yannick Jadot. 

Les deux finalistes divergeaient notamment sur la manière de porter l'écologie au pouvoir.

Tenant d'une ligne pragmatique, Yannick Jadot met en avant une écologie "de rassemblement" et "de gouvernement". En face, Sandrine Rousseau défendait la "radicalité" et une écologie "qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation". 

Dans un parti adepte des retournements de situation, où le favori arrive rarement vainqueur (Cécile Duflot battue en 2016, Nicolas Hulot en 2011,...), "bien malin celui qui peut faire un pronostic", soulignait avant le résultat le député écologiste ex-LREM Matthieu Orphelin, qui a toujours soutenu Yannick Jadot. Mais il voyait comme "un signe très positif toutes les grandes voix de l'écologie qui prennent position" pour l'eurodéputé. 

S'il estimait que les électeurs de Piolle ont pu voter Yannick Jadot, qui a repris certaines des mesures prônées par le maire de Grenoble, "la vraie énigme" concernait, selon lui, ceux qui ont voté pour Delphine Batho, "un électorat difficile à cerner".        

- "Rassembler les écologistes" -

Sur le papier, Yannick Jadot disposait de plus de soutiens de cadres EELV: les ex-candidates à la présidentielle, Eva Joly et Dominique Voynet, la députée européenne Karima Delli, le président du groupe écologiste au Sénat Guillaume Gontard, le député ex-LREM Aurélien Taché ou encore le maire de Bordeaux Pierre Hurmic.

"Ça aide forcément même si ça ne fera pas la primaire", expliquait-on dans l'entourage de l'eurodéputé, en résumant: "il faut une écologie qui rassemble la société, et pour cela il faut commencer par rassembler les écologistes".

Or Sandrine Rousseau "n'est pas soutenue par les écologistes, mais par des gens qui ont la même cause qu'elle", affirmait la même source. Si elle gagne, "au bout d'un mois sa campagne peut exploser", du fait de la coupure avec les cadres du parti.

La candidate avait reçu de son côté le soutien de figures féministes, telle la conseillère de Paris Alice Coffin et la cinéaste Céline Sciamma. 

Le corps électoral de la primaire n'est constitué "qu'à un peu plus de 12% d'adhérents du pôle écologiste. Ce ne sont pas les ralliements de tel ou tel cadre qui vont faire l'élection mais les 100 000 personnes qui restent", analysait son entourage, estimant que "c'est une erreur politique et stratégique de la mettre au ban du parti pour sauver le soldat EELV".

L'un comme l'autre ont promis de se rallier derrière le vainqueur.

Le résultat aura une grande incidence sur la gauche. Notamment au sein du Parti socialiste et de la France Insoumise qui espèrent, chacun, attirer les déçus de la primaire. En privé, un cadre PS tacle l'"écologie politique, objet politique non-identifié. Est-ce que c'est la décroissance, la cuisine au woke ou l'écologie gestionnaire, on ne sait plus très bien".


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.