A Marseille, cacophonie autour des 50 «écoles laboratoires» annoncées par Macron

Lors de sa visite à Marseille pour la rentrée scolaire, le 2 septembre, Emmanuel Macron avait désarçonné mairie, enseignants et parents d'élèves en annonçant sa volonté de faire des écoles marseillaises. (AFP)
Lors de sa visite à Marseille pour la rentrée scolaire, le 2 septembre, Emmanuel Macron avait désarçonné mairie, enseignants et parents d'élèves en annonçant sa volonté de faire des écoles marseillaises. (AFP)
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

A Marseille, cacophonie autour des 50 «écoles laboratoires» annoncées par Macron

  • Dans 50 écoles parmi les 174 identifiées comme délabrées par la mairie, le président avait réaffirmé l'accompagnement de l'Etat pour des travaux d'urgence
  • «Nous on leur dit: "faites attention, il n'y a pas que de l'argent derrière, il y a toute la philosophie présidentielle"» affirme la secrétaire générale du SNUipp-FSU 13

MARSEILLE: Quelles seront les 50 "écoles laboratoires" de l'"école du futur" annoncée par Emmanuel Macron et comment vont-elles fonctionner ? A Marseille, à quinze jours d'une nouvelle visite du président de la République, la question reste sans réponse et provoque la colère des syndicats.


"Les directeurs reçoivent des mails, des appels téléphoniques, ça n'arrête pas, car il faut les trouver avant le retour du président le 15 octobre, ces écoles!", assure Virginie Akliouat, secrétaire générale du SNUipp-FSU 13: "Nous on leur dit: +faites attention, il n'y a pas que de l'argent derrière, il y a toute la philosophie présidentielle+". 


Lors de sa visite à Marseille pour la rentrée scolaire, le 2 septembre, Emmanuel Macron avait désarçonné mairie, enseignants et parents d'élèves en annonçant sa volonté de faire des écoles marseillaises "un laboratoire de liberté et de moyens".


Dans 50 écoles parmi les 174 identifiées comme délabrées par la mairie, le président avait réaffirmé l'accompagnement de l'Etat pour des travaux d'urgence, mais en voulant "aller plus loin" et "adapter, repenser, les projets d'apprentissage, les rythmes scolaires, les récréations, la durée des cours, les façons d'enseigner".


Principal point d'achoppement: dans ces écoles, le directeur pourra "choisir l'équipe pédagogique", selon les mots du président. Dans le primaire, le directeur d'école n'a actuellement aucune supériorité hiérarchique par rapport aux autres enseignants.


"Inconcevable" pour les équipes de 40 écoles marseillaises signataires d'un appel à boycotter l'expérimentation. Selon eux, "cela impliquerait la fin d'un mouvement des personnels fondé sur des critères communs (...) et inféoderait tout au long de leur carrière les enseignants à des entretiens d'embauche".

«Un problème d'équité»
Devant la commission des Affaires culturelles et de l’Education à l'Assemblée nationale, le 21 septembre, Jean-Michel Blanquer a donné quelques explications: "Beaucoup de directeurs d'écoles ou de directrices vont être en situation de véritables chefs de projets pour la période de transition qui s'ouvre. Et ils vont avoir besoin de pouvoirs supplémentaires".


Outre cette question très polémique, Sébastien Fournier, secrétaire départemental adjoint du Snuipp, est effaré par la "précipitation" qui s'est emparée du rectorat les jours qui ont suivi l'annonce présidentielle.


Les directeurs auraient ainsi reçu, par l'intermédiaire des inspecteurs d'académie, un appel à projets à renvoyer... une semaine plus tard: "Sans savoir quel est le cadre, les contre-parties… Dans certaines circonscriptions, c'est l'inspecteur lui-même qui a choisi les écoles, donc il y a un vrai problème d'équité", dénonce M. Fournier.


Au rectorat, on assure que ce document envoyé aux directeurs et consulté par l'AFP, qui porte pourtant comme titre "Appel à projets innovants +Plan Marseille 50 écoles+", "vise simplement à savoir s'il y a des projets en cours dans les écoles, dans le cadre d'un travail initié par l'académie et non dans le cadre de l'expérimentation annoncée par M. Macron".


La députée LREM de Marseille Cathy Racon-Bouzon concède que "ça a mal démarré, tout le monde s'est mal compris". Selon elle, il s'agit vraiment d’une expérimentation "à la carte", avec "autant de projets que d'écoles". Par exemple", imagine la députée, "d'avoir des professeurs de Français langue étrangère dans des établissements avec beaucoup d'élèves allophones".


L'expérimentation permettra au directeur, "non pas d'avoir plus d'autorité, mais juste de définir des +postes à profil+", rassure-t-elle. Un débat qui dépasse largement Marseille, alors que l'Assemblée examine mercredi la loi Rilhac, qui doit entériner un changement de statut pour les directeurs et directrices d’école.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.