Carrière grecque de Marseille: les vestiges de la discorde bientôt réenfouis?

Une vue générale du Vieux-Port de Marseille, dans le sud-est de la France, le 2 septembre 2021 (Photo, AFP)
Une vue générale du Vieux-Port de Marseille, dans le sud-est de la France, le 2 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

Carrière grecque de Marseille: les vestiges de la discorde bientôt réenfouis?

Une vue générale du Vieux-Port de Marseille, dans le sud-est de la France, le 2 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • «On ne veut pas enterrer, même s'il ne reste qu'une colonne, elle sera le symbole de ce qu'on a pu faire contre les destructions, on la protégera jusqu'au bout», insiste Joëlle Gilles
  • Très friables, les pierres de la carrière en activité du Ve siècle avant JC --peu après l'arrivée des Phocéens à Marseille--  au Ier siècle après JC sont notamment menacées par les infiltrations d'eau

MARSEILLE: Découverte à Marseille en 2017, sur le chantier d'un immeuble d'habitations, la carrière grecque de la Corderie a été partiellement classée Monument historique. Mais, pour en assurer la conservation, l'Etat envisage désormais de la réenfouir, relançant la polémique avec les défenseurs du site.  

Pointant du doigt l'état de « grande fragilité » des vestiges, la préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur avait indiqué mercredi dans un communiqué que l'option du réenfouissement était « la mieux à même » d'en garantir la préservation, confirmant une information du site d'investigation local Marsactu.  

Au même moment, associations et riverains manifestaient sur place leur opposition à un tel scénario, demandant que l'Etat respecte ses engagements de valorisation des 635 m2 classés et encore visibles.  

« On ne veut pas enterrer, même s'il ne reste qu'une colonne, elle sera le symbole de ce qu'on a pu faire contre les destructions, on la protégera jusqu'au bout », insiste Joëlle Gilles, présidente du comité de quartier, qui veut sauver « le peu qu'il reste » des vestiges situés à deux pas du Vieux-Port, dont la majeure partie est aujourd'hui définitivement ensevelie sous l'immeuble construit.  

Très friables, les pierres de la carrière en activité du Ve siècle avant JC --peu après l'arrivée des Phocéens à Marseille--  au Ier siècle après JC sont notamment menacées par les infiltrations d'eau.  

« La conservation de ces vestiges est très difficile », confirme Dominique Garcia, le président de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qui avait réalisé les fouilles à l'origine de la découverte: ensevelir ces vestiges « pour qu'ils ne disparaissent pas ne me paraît pas totalement dénué de sens », d'autant que « le site a été parfaitement documenté et qu'il est donc préservé, ce qui est le principe de l'archéologie préventive ».  

Quant à l'intérêt du site, « il n'est pas comparable à la grotte Cosquer » [grotte sous-marine dont une réplique est actuellement en cours d'installation à Marseille, sur le modèle des grottes de Lascaux ou Chauvet], relativise M. Garcia, pour qui la polémique est peut-être « plus politique que patrimoniale ».  

Même son de cloche du côté de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), selon laquelle « la solution qui serait privilégiée est celle du réenfouissement des vestiges. Le but étant de garantir de manière pérenne la conservation » du site.

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Des habitants du quartier de la Corderie à Marseille se rassemblent le 31 août 2017 devant le bâtiment de la préfecture de région, contre un projet immobilier du groupe français de construction Vinci sur le site archéologique d'une ancienne carrière grecque (Photo, AFP)

  « Parole bafouée »   

A la mairie de Marseille, on assure qu'aucune information officielle n'a été communiquée sur le devenir du site depuis une réunion avec la Drac en novembre 2020. A l'époque, les trois hypothèses d'un réenfouissement total, d'une valorisation partielle via des fenêtres vitrées ou du maintien de la carrière telle qu'exhumée avec la création d'une halle de protection étaient encore sur la table.  

Le scénario de valorisation partielle « nous a été présenté comme quelque chose qui allait être très compliqué, coûteux », se souvient Sophie Camard, la maire des Ier et VIIe arrondissements de Marseille.  

Mais « pourquoi avoir sauvé cet espace pour qu'on nous dise après que (...) par défaut il serait réenfoui ? On devait nous présenter un projet pour permettre de continuer à voir ces vestiges », ce qui « était le compromis de l'époque », plaide-t-elle. Projet que les élus marseillais attendent toujours.  

Lors du classement d'une partie du site (d'une superficie totale de 6 500 m2) au titre des Monuments historiques par la ministre de la Culture de l'époque, Françoise Nyssen, en septembre 2018, celle-ci avait souligné que sa conservation devrait s'accompagner « d'aménagements spécifiques permettant sa visibilité ».  

Une « visibilité » qui pourrait, en cas de réenfouissement, prendre la forme d'une réplique virtuelle du site, dont l'intégralité a fait l'objet d'un relevé 3D.  

« Quelle que soit l'hypothèse décidée par l'Etat, il faudra qu'ils invitent la ville à se mettre autour de la table », revendique Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille chargé de la culture. « On ne peut pas demander que la parole soit tenue pour la vente des sous-marins en Australie et que la parole et l'engagement pris par l'ancienne ministre de la Culture soient bafoués », ironise l'élu. 


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com