Une saison tout schuss? Les professionnels du ski français incrédules

Cette photographie prise le 4 décembre 2020 montre des montagnes enneigées à la station de ski de Super Bagnères près de Bagnères-de-Luchon, dans le sud de la France. Le gouvernement français a décidé de maintenir les remontées mécaniques fermées pendant les vacances de Noël, dans le cadre d'une mesure préventive prise pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 causée par le nouveau coronavirus. (Georges Gobet/AFP)
Cette photographie prise le 4 décembre 2020 montre des montagnes enneigées à la station de ski de Super Bagnères près de Bagnères-de-Luchon, dans le sud de la France. Le gouvernement français a décidé de maintenir les remontées mécaniques fermées pendant les vacances de Noël, dans le cadre d'une mesure préventive prise pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 causée par le nouveau coronavirus. (Georges Gobet/AFP)
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Publié le Vendredi 01 octobre 2021

Une saison tout schuss? Les professionnels du ski français incrédules

  • Les largesses de l'État, la bonne saison estivale et l'évidente fringale du public pour la montagne ont depuis permis d'apaiser quelque peu les esprits, désormais tournés vers la prochaine saison
  • En tout état de cause, « le droit ne prévoit pas à ce stade que le pass sanitaire soit demandé dans les remontées mécaniques »

France : Une saison tout schuss après deux hivers plombés par le Covid ? Malgré des réservations qui s'annoncent très bonnes, les stations de ski françaises, « échaudées » par la saga des restrictions sanitaires, hésitent encore à y croire et réclament de la visibilité au gouvernement.

Leur prudence s'explique par le « traumatisme »  subi l'an dernier lorsque le gouvernement, après plusieurs rebondissements, a finalement décrété que les remontées mécaniques resteraient fermées tout l'hiver.

« Nous étions tellement optimistes », se remémore Alex Maulin, président de Domaines skiables de France (DSF), qui représente les exploitants des 250 stations de ski françaises.

Mais au final, ce fut « une année horrible: une saison blanche, une année noire », a-t-il rappelé jeudi, lors du congrès annuel de l'association à Chambéry, dans les Alpes françaises (sud-est).

« Nous ne comprendrons jamais pourquoi nous avons été fermés », souligne-t-il, tout en « remerciant » l'État pour le généreux soutien financier alloué en compensation.

Au total, ce sont « près de 6 milliards d'euros (qui ont été) mobilisés par les pouvoirs publics jusqu'à présent pour accompagner la montagne française », dont un plan de diversification de 650 millions d'euros, a rappelé le ministre délégué chargé des Petites et Moyennes entreprises, Alain Griset, lors de ce même congrès. « L'État a pris ses responsabilités », a-t-il affirmé.

Pour nombre de professionnels du ski pourtant, le gouvernement avait au départ largement sous-estimé le coût de cette décision.

« Les dégâts économiques ont été terribles. (...) Cette année, (le président français) Emmanuel Macron saura qu'une fermeture se chiffre en milliards et pas en millions », relève Laurent Vanat, consultant spécialisé basé à Genève, en Suisse.

Selon lui, ce n'est pas un hasard si seules la France, l'Italie et l'Allemagne ont pris la décision de fermer leurs remontées mécaniques: ce sont « tous les trois des pays où les gouvernements sont très loin des montagnes et n'en perçoivent pas tous les enjeux ».

Ces décisions ont « coûté 8 milliards d'euros à notre pays et elles ont fragilisé 400.000 emplois », s'est agacé le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

-« Cet hiver, nous skierons! » -

Les largesses de l'État, la bonne saison estivale et l'évidente fringale du public pour la montagne ont depuis permis d'apaiser quelque peu les esprits, désormais tournés vers la prochaine saison. A quoi faut-il s'attendre cette fois?

« Le message est très clair: cet hiver, nous skierons! », leur a lancé le secrétaire d'État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.

« Il faut y aller tout schuss et on va faire une bonne saison. Il y a une envie de grand air, c'est l'occasion de reconquérir certaines clientèles éloignées du ski, notamment en France », veut-il croire.

Mais la pandémie rôde toujours, admet-il, et le gouvernement entend par conséquent préserver « la possibilité de recourir » au pass sanitaire jusqu'à l'été 2022.

De quoi conserver sous la main des outils « à déclencher au cas où ». En tout état de cause, « le droit ne prévoit pas à ce stade que le pass sanitaire soit demandé dans les remontées mécaniques », a-t-il rappelé.

Les professionnels du ski, actuellement en pleins préparatifs de la prochaine saison, avec notamment le recrutement des saisonniers, avertissent que le pass sanitaire dans les domaines skiables serait « ingérable ». Ils ne cachent pas qu'ils auraient préféré entendre quelque chose de « plus concret ».

« L'année dernière, nous avons eu des reports d'ouverture à répétition et on a peur que ça se reproduise », confie un responsable d'une petite station alpine.

D'autant que la clientèle semble déjà au rendez-vous, y compris à l'étranger.

« Nous avons lancé les ventes de forfaits en mai. Ca cartonne, les gens ont vraiment envie de venir au ski », souligne Yves Dimier, ancien champion et directeur de la station de Val-Cenis. « On sait que tous les voyants sont au vert mais on quand même été échaudés ces deux dernières années. Globalement la saison s'annonce bien, attendons!» 


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.


Les bénéfices du CAC 40 en baisse sur fond de guerre commerciale

Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
Cette photographie montre les informations financières de l'indice CAC40 (en bas à gauche), l'indice français qui suit les 40 plus grandes valeurs françaises, affichées sur un immeuble de bureaux dans le quartier financier de La Défense à Paris, le 7 avril 2025. (AFP)
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  • Les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale
  • Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros

PARIS: Automobile et luxe à la peine, aérien, défense et industrie en progression: les disparités sont fortes au premier semestre pour les entreprises du CAC 40, qui ont globalement vu leurs bénéfices nets reculer sur fond de guerre commerciale, d'après un décompte réalisé jeudi par l'AFP.

Pour les 37 entreprises sur 40 qui ont publié leurs résultats semestriels jusqu'à jeudi soir inclus, le bénéfice net cumulé tombe à 45 milliards d'euros, en baisse de 32% par rapport au premier semestre 2024 pour ces mêmes entreprises.

Cette somme des bénéfices nets part du groupe ne prend pas en compte d'éventuels résultats ajustés publiés par les entreprises et exclut Pernod Ricard, dont l'exercice comptable est décalé et donc pas comparable.

Le chiffre d'affaires cumulé est de 725 milliards d'euros, en légère baisse de près de 2%.

La première moitié de 2025 a été marquée par l'incertitude sur les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits européens, et a vu l'euro s'apprécier fortement par rapport à plusieurs devises, notamment face au dollar.

"C'est plutôt l'incertitude qui a pesé" avec le risque "qu'il y ait une guerre commerciale", souligne auprès de l'AFP Lionel Melka, gérant à Swann Capital.

Mais "globalement, (...) les résultats sont plutôt solides", avec, d'un côté, "les secteurs où les attentes étaient basses" comme le luxe ou la consommation, et, de l'autre, "les secteurs qui vont bien — défense, banque — là c'est bon comme prévu".

- Les banques résilientes -

Ce semestre "reste décevant", notamment en comparaison avec la situation américaine, juge pour sa part Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM: "il y a ce décrochage français et européen qui est perceptible".

D'autre part, "en début d'année, vous aviez un enthousiasme qui était indéniablement exagéré sur les actions européennes. (...) La réalité c'est qu'on n'est pas sur une période de résultats qui est mirobolante", ajoute-t-il.

Les entreprises de l'aérien et de la défense tirent leur épingle du jeu, portées par les tensions géopolitiques: Airbus a vu ses bénéfices bondir de 85%, Safran de 11%.

Les banques s'en sortent bien également et "sont sur des bonnes dynamiques depuis déjà deux, trois ans", relève Christopher Dembik.

Ensemble, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale réalisent au total 13,5 milliards d'euros de bénéfices, une hausse de 12%.

En face, le secteur automobile se casse la figure. Renault, notamment, enregistre une lourde perte de plus de 11,2 milliards d'euros, due à l'évolution comptable du traitement de son partenaire japonais Nissan et ses mauvais résultats.

Son concurrent Stellantis a lui publié une lourde perte nette de 2,3 milliards d'euros au premier semestre et son nouveau directeur général, l'Italien Antonio Filosa, a prévenu qu'il faudrait prendre des "décisions difficiles" pour "accélérer" fin 2025.

Le luxe a également souffert, avec un bénéfice net en chute de 46% pour Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, ...) et de 22% pour LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...).

Le plus gros bénéfice revient d'ailleurs à BNP Paribas, qui vole la vedette à TotalEnergies et LVMH, duo en tête au premier semestre 2024.

- Risque de taux de change -

L'incertitude reste forte pour les troisième et quatrième trimestres, en raison notamment de la force de l'euro qui devrait peser sur les entreprises françaises.

Christopher Dembik table plutôt sur "un risque de taux de change, qu'un risque de droits de douane", et cela "va beaucoup plus se matérialiser dans les résultats à venir", dans les investissements, les importations, etc.

Concernant les droits de douane, malgré les questions en suspens, les entreprises avaient anticipé, "on savait que ce serait un tarif douanier important, donc elles avaient quand même prévu les choses", ajoute l'analyste.

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont mis fin à l'attente dimanche, en annonçant un accord prévoyant que les produits européens exportés aux États-Unis soient taxés à 15%.