L'Accord d'Oslo, toujours sujet de désaccords palestiniens

Nabil Shaath, conseiller politique du président palestinien Mahmoud Abbas.
Nabil Shaath, conseiller politique du président palestinien Mahmoud Abbas.
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Publié le Mardi 15 septembre 2020

L'Accord d'Oslo, toujours sujet de désaccords palestiniens

  • Les partisans de l'accord le considèrent comme une passerelle vers la fin de l'occupation, tandis que ceux qui s'y opposent le voient comme une concession gratuite
  • Selon un expert, un renouveau de la vie politique est nécessaire

GAZA: L'opinion palestinienne a été divisée en 1993 avec la signature de l'Accord d'Oslo, qui visait à mettre fin au conflit avec Israël.

Il a été signé par l'Organisation de libération de la Palestine et Israël, sous le patronage des États-Unis, le 13 septembre. Les partisans de l'accord le considéraient comme une passerelle vers l'établissement d'un État palestinien et la fin de l'occupation, tandis que ceux qui s'y opposaient le considéraient comme une concession gratuite.

Cette division persiste près de trois décennies après le moment historique, mais est plus intense que jamais car les Palestiniens n'ont pas encore réalisé leur rêve d'un État indépendant et l'occupation est inchangée.

Les partisans de l’accord maintiennent une approche pacifique pour obtenir leurs droits, même s’ils sont sévèrement critiqués par ceux qui n’ont pas prouvé que leur position reste la meilleure.

Nabil Shaath, Le conseiller politique du président Mahmoud Abbas, est l'un des principaux négociateurs palestiniens depuis de nombreuses années. Il a affirmé l’engagement des dirigeants palestiniens à la paix comme moyen d’établir un État indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.

Selon Shaath, de nombreuses réalisations avaient été accomplies, « Nous avons ramené des centaines de milliers de Palestiniens de la diaspora en Palestine, et nous avons établi des institutions et une économie d'État, même si nous sommes toujours sous occupation », a-t-il déclaré à Arab News.

Shaath comprenait bien ceux qui critiquaient l'option de la paix, en raison des longues années de négociations, mais a déclaré que le défaut résidait dans les gouvernements israéliens successifs qui avaient travaillé pour détruire l'accord d'Oslo. L'administration la plus extrême, la plus agressive et la plus hostile à la paix est celle dirigée actuellement par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a-t-il ajouté.

L'accord comprenait une déclaration de principes sur les arrangements pour un gouvernement palestinien d'auto-transition. Le but des négociations à l'époque était de former une autorité palestinienne autonome de transition en Cisjordanie et dans la bande de Gaza pour une période ne dépassant pas cinq ans, après quoi cela aboutirait à un règlement définitif.

Oslo a garanti le retour de centaines de milliers de Palestiniens de la diaspora et la construction d'institutions étatiques, mais cela n'a pas conduit à la création d'un État indépendant qui devait être annoncé en 1999.

L'Intifada d'Al-Aqsa a éclaté quelques mois plus tard et la situation s'est terminée par des divisions palestiniennes internes.

Le Hamas, qui s'est opposé à Oslo dès la première divulgation des négociations qui y ont conduit et a refusé de participer aux premières élections législatives qui ont eu lieu en 1996, s'oppose toujours à l'accord malgré sa participation aux deuxièmes élections législatives qui ont eu lieu en 2006 et la formation d’un gouvernement à l'époque.

Le conflit sur les gains d'Oslo est devenu une porte d'entrée vers la division interne dont souffrent les Palestiniens à ce jour. Mais le Hamas ne voit pas de contradiction entre sa participation politique et son opposition continue à un règlement politique avec Israël.

Hazem Qasem, le porte-parole du Hamas à Gaza, a déclaré à Arab News que l'accord d'Oslo avait incrusté « notre cause et notre peuple dans un dédale d'absurdité politique, et y avait entraîné le fléau des annexes d'accords qui ont imposé à notre peuple plus de menottes et plus de concessions. »

Qasem a déclaré que l'accord était responsable du recul continu de la cause palestinienne face à l'expansion du « projet sioniste » qui a vu un essor de l’étendue de ses colonies tout en « liant les mains de Palestiniens » avec des accords sécuritaires et économiques. Il a ajouté que le Hamas avait démontré la justesse de sa position en rejetant l'option de la paix, et que seule la résistance était capable d'extraire des droits pour les Palestiniens.

Le Hamas, avec sa participation aux élections législatives, a réussi à fournir un parapluie et une protection à la « résistance à Gaza ».

Le chef du Jihad islamique, Ahmed Al-Mudallal, a déclaré qu'Oslo était le début de « la déviation et de la division » que le peuple palestinien subissait encore et encore. « A ceux qui nous ont fait croire que nous passons de l'occupation à l'indépendance: ici, nous nous dirigeons vers plus d'occupation, de déplacement, de meurtre, d'arrestation, de judaïsation, de colonisation, de famine et de siège », a déclaré Al-Mudallal à Arab News.

Le professeur de science politique Ibrahim Abrash affirme pour sa part que tout sur le terrain confirme la fin l'Accord d'Oslo. Israël a joué un rôle clé dans la rédaction des termes de l'accord et, sur le terrain en mettant en pratique « tout ce qui contredit » le processus de règlement politique et le principe      de « la terre contre la paix ».

« Tous les Palestiniens sont dans une impasse, qu'il s'agisse du Hamas ou du Fatah», a-t-il déclaré à Arab News. « Nous avons besoin d'un renouveau de la vie politique et, sans cela, le rêve d’une libération et d’un État Palestinien ne verra jamais le jour.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.