Japon: Fumio Kishida nommé Premier ministre par le Parlement

Fumio Kishida, 64 ans, a été élu lundi Premier ministre du Japon (Photo, AFP).
Fumio Kishida, 64 ans, a été élu lundi Premier ministre du Japon (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 04 octobre 2021

Japon: Fumio Kishida nommé Premier ministre par le Parlement

  • M. Kishida a remporté 311 voix, contre 124 voix pour le principal leader de l'opposition, Yukio Edano
  • Il aura fort à faire pour accélérer la reprise économique du Japon tout en évitant une recrudescence de la crise sanitaire, et faire face à un contexte géopolitique régional tendu

TOKYO: Fumio Kishida, 64 ans, a été élu lundi Premier ministre du Japon par le Parlement et devait annoncer son équipe gouvernementale dans la foulée, après son élection mercredi dernier à la présidence du parti au pouvoir.

M. Kishida a remporté 311 voix à la Chambre basse de la Diète, contre 124 voix pour le principal leader de l'opposition, Yukio Edano. La Chambre haute l'a aussi largement plébiscité avec 141 voix, contre 65 pour M. Edano.

Le gouvernement sortant dirigé par Yoshihide Suga, 72 ans, avait démissionné en bloc dans la matinée. M. Suga quitte le pouvoir après un an d'exercice à peine, vaincu par son impopularité du fait de sa gestion de la crise sanitaire et du maintien coûte que coûte des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo cet été.

M. Kishida aura fort à faire pour accélérer la reprise économique du Japon tout en évitant une recrudescence de la crise sanitaire, et faire face à un contexte géopolitique régional tendu, avec la menace nord-coréenne et les ambitions de la Chine.

Législatives dès le 31 octobre ?

Ayant fait consensus au sein du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), cet ancien ministre des Affaires étrangères (2012-2017), dont on vante les qualités d'écoute, devra conduire sa formation à des élections législatives devant être tenues en novembre au plus tard.

Même s'il risque de perdre des sièges, le PLD est toutefois quasiment assuré de les remporter de nouveau face à une opposition fragmentée.

L'élection à la Chambre basse du Parlement pourrait se tenir le 31 octobre, rapportaient lundi les médias nippons, soit un peu plus tôt que ce qui était attendu. M. Kishida risquerait ainsi de manquer le sommet du G20 de Rome, prévu les 30 et 31 octobre.

Fumio Kishida, un homme de consensus pour diriger le Japon

Cet élu de Hiroshima (ouest du Japon) à la Chambre basse du Parlement depuis 1993 - comme son père et son grand-père avant lui - accède au pouvoir à sa deuxième tentative: il avait échoué il y a un an face au Premier ministre sortant Yoshihide Suga qui a renoncé à se représenter en raison de son impopularité.

"Je veux relever les défis avec une forte détermination et regarder fermement vers l'avenir", a lancé lundi M. Kishida, qui devra accélérer la reprise économique du Japon en évitant une recrudescence de la crise sanitaire, le tout dans un contexte régional tendu marqué par les menaces nord-coréennes et les ambitions chinoises.

Selon Brad Glosserman, expert de la politique japonaise et professeur à l'université Tama de Tokyo interrogé par l'AFP, les forces dominantes au PLD ont estimé que M. Kishida était "un pari plus sûr en termes de stabilité" que son principal rival Taro Kono, plus populaire auprès des adhérents de base et du grand public mais perçu comme "moins malléable" par les barons du parti.

«Politique de générosité»

Fumio Kishida a été pendant cinq ans (2012-2017) le ministre des Affaires étrangères de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe.

Fervent militant du désarmement nucléaire dans le monde, il a notamment contribué à la visite de Barack Obama à Hiroshima en 2016, la première d'un président américain en exercice dans cette ville détruite par la bombe atomique en 1945.

Cela ne l'empêche pas d'être favorable à la relance du nucléaire civil au Japon, dont l'usage est très limité depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. En plus du redémarrage de réacteurs anciens, il plaide pour l'introduction de petits réacteurs modulaires.

Sur le plan économique, cet ancien banquier a promis un nouveau plan massif de relance budgétaire pour doper la reprise après le choc de la pandémie et a affiché sa volonté de réduire les inégalités sociales.

"Les gens veulent une politique de générosité", a lancé M. Kishida, qui se targue de disposer d'une grande capacité d'écoute.

La composition de son gouvernement, entre continuité avec l'ancienne équipe de M. Suga et nécessité de satisfaire les diverses factions du PLD, "reflète la volonté de M. Kishida de ne pas se faire d'ennemis" selon Junichi Makino, économiste chez SBMC Nikko Securities.

Fan de baseball

Sur les enjeux de société, M. Kishida apparaît très prudent. Il a ainsi dit qu'il n'avait "pas atteint le point d'accepter le mariage entre personnes de même sexe", qui n'est pas autorisé au Japon.

Il s'est aussi montré tiède sur la question sensible au Japon d'accorder le droit à des époux de ne pas prendre le même nom de famille, se contentant simplement d'appeler à un débat sur le sujet.

Lors de sa précédente campagne pour la présidence du PLD il y a un an, ce qui devait être une opération de communication avait viré au désastre: visiblement désireux de passer pour un Japonais "ordinaire", il avait publié sur Twitter une photo avec son épouse portant un tablier de cuisine et venant de lui servir son repas.

Enfant, il a vécu plusieurs années à New York avec sa famille, où il dit avoir été victime de racisme à l'école, une expérience difficile qui lui aurait donné selon lui le sens de la justice et de l'équité.

Il a échoué trois fois au concours d'entrée à la faculté de droit de la prestigieuse université de Tokyo ("Todai"), au grand dam de ses parents. Il a étudié à la place le droit à Waseda, une autre université tokyoïte réputée.

Grand amateur de baseball, le sport collectif le plus populaire du Japon qu'il a lui-même pratiqué dans sa jeunesse, il soutient sans surprise les Hiroshima Toyo Carp, le club de son fief familial et politique.

La composition du nouveau gouvernement a déjà fuité dans la presse locale. Elle révèle une grande continuité avec l'équipe sortante et l'influence de deux grandes factions du PLD: celle dirigée par l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, 67 ans, et celle du ministre sortant des Finances, Taro Aso, 81 ans.

Le soutien des parlementaires de ces deux factions avait été décisif pour la nette victoire de M. Kishida au second tour de l'élection interne du PLD la semaine dernière.

Le prochain ministre des Finances, Shunichi Suzuki, 68 ans, est ainsi le beau-frère de Taro Aso et fait partie de sa faction au sein du PLD. Cet ancien ministre de l'Environnement et des Jeux olympiques est par ailleurs fils d'un Premier ministre, Zenko Suzuki, en poste au début des années 1980.

L'actuel chef de la diplomatie nippone, Toshimitsu Motegi, 65 ans, devrait conserver son poste, tout comme Nobuo Kishi à la Défense. Agé de 62 ans, M. Kishi est le frère cadet de Shinzo Abe.

«Ne pas se faire d'ennemis»

Quelques nouvelles têtes devraient aussi faire leur apparition à un poste de ministre. Et un nouveau portefeuille (Sécurité économique) doit être créé, reflétant les inquiétudes grandissantes des responsables nippons vis-à-vis de la concurrence technologique chinoise.

Trois femmes seulement devraient entrer au gouvernement. Parmi elles, Seiko Noda, 61 ans, arrivée quatrième et dernière à l'élection interne du PLD. Elle sera chargée de lutter contre la dénatalité et les inégalités hommes-femmes, ses thèmes de prédilection.

"Le gouvernement de M. Kishida vise un équilibre" entre les grandes factions et générations au sein du PLD. Cela "reflète la volonté de M. Kishida de ne pas se faire d'ennemis", a commenté dans une note Junichi Makino, économiste chez SBMC Nikko Securities.

M. Kishida a aussi remplacé l'équipe dirigeante du PLD en fin de semaine dernière. Le nouveau numéro deux du parti est Akira Amari, 72 ans, un ancien ministre de l'Economie très méfiant vis-à-vis de la Chine.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.