Liban: Le secteur des télécoms et de l'Internet risque de s'effondrer

La commission des médias et de la communication du Parlement a décidé mardi d'«ouvrir un crédit supplémentaire à Ogero afin de répondre à ses besoins en carburant et en pièces détachées» (Photo, AFP/Archives).
La commission des médias et de la communication du Parlement a décidé mardi d'«ouvrir un crédit supplémentaire à Ogero afin de répondre à ses besoins en carburant et en pièces détachées» (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

Liban: Le secteur des télécoms et de l'Internet risque de s'effondrer

  • Les taux de change du dollar varient de LL1 507 à LL16 000 pour $1; les citoyens ont besoin d'un gouvernement qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7
  • «Après l'effondrement des secteurs de la santé et de l'éducation, le secteur des télécommunications suivra-t-il le même chemin?»

BEYROUTH: Le secteur libanais des télécommunications et de l'Internet pourrait s'effondrer d’ici quelques jours à cause d'une pénurie de carburant, a averti mardi une commission parlementaire.

La commission des médias et de la communication du Parlement a déclaré: «La quantité de diesel dans les compagnies publiques libanaises de téléphonie mobile Touch et Alfa et de l’entreprise publique de télécommunications Ogero, qui exploite les lignes de téléphone fixes et l’Internet fixe, est suffisante pour fonctionner pendant quelques jours seulement, sinon les services de télécommunications vont, sans aucun doute, s'effondrer.»

Les entreprises de télécommunications au Liban ont à leur tour, rejoint la longue liste des industries et des institutions à risque, à cause des crises financière et économique.

L’Électricité du Liban n'a pas été en mesure de fournir l'électricité aux institutions et aux ménages ces derniers mois, notamment après la suppression de la subvention gouvernementale sur le diesel. Les prix du diesel, qui étaient fixés en dollars américains, ont doublé en conséquence.

Les services de télécommunications, dont l’Internet, ont été suspendus par intermittence dans plusieurs régions ces derniers mois.

Le député Hussein Hajj Hassan, qui dirige le comité parlementaire, a révélé: «Le dilemme ne se limite pas à l'incapacité d'obtenir du diesel, mais aussi à l'incapacité d'acheter des pièces détachées, dont les prix sont devenus exorbitants. De plus, nous avons des vols prenant pour cible les réseaux télécoms au Liban; certaines pièces détachées et des poteaux de transmission volés sont vendus en ligne.

 

FAITS MARQUANTS

Les entreprises de télécommunications au Liban ont à leur tour, rejoint la longue liste des industries et des institutions à risque, à cause d’une crise financière.

 

L’Électricité du Liban n'a pas été en mesure de fournir de l'électricité aux institutions et aux ménages ces derniers mois, notamment après la suppression de la subvention gouvernementale sur le diesel.

 

Les prix du diesel, qui étaient fixés en dollars américains, ont doublé en conséquence. Les services de télécommunications, notamment l’Internet, ont été suspendus par intermittence dans plusieurs régions.

 

«Il s'est avéré que les compagnies Touch et Alfa, qui s’approvisionnent en diesel auprès des installations pétrolières, doivent maintenant le payer en dollars. Donc à présent, les institutions gouvernementales sont tenues de payer en dollars. Ceci est compliqué parce que les entreprises n'ont pas le droit d'acheter avec des dollars sur le marché, et cela ne fait qu’augmenter le coût, et cette devise étrangère n'est pas disponible.»

La Direction générale du pétrole a décidé en septembre de fixer le prix de vente du diesel à $549 (1 dollar américain = 0,86 euro) la tonne dans les installations pétrolières uniquement, après avoir libéralisé les importations.

Il n'y a pas de régulateurs pour les taux de change, donc le Liban s'est retrouvé avec quatre options: LL3 900 pour un dollar dans les banques commerciales, LL14 000 sur la plateforme Sayrafa de la Banque centrale, environ LL16 000  sur le marché noir, alors que le taux officiel est toujours LL1 507 pour un dollar.

L'État ne contrôle plus les ventes de diesel et n'a pas réussi à mettre en place de mécanisme permettant à ses institutions, qui ne traitent qu'en livres libanaises, d'acheter du diesel.

Le comité a décidé mardi d'«ouvrir un crédit supplémentaire à Ogero afin de répondre à ses besoins en carburant et en pièces détachées, d'une valeur de LL350 milliards dans le budget 2021».

Le ministre des Communications, Johnny Korm, devrait présenter cette question le mercredi au Conseil des ministres.

Le comité espère que le gouvernement parviendra à un «mécanisme clair entre le ministère des Communications, Touch, Alfa, Ogero et les installations pétrolières pour fournir les quantités nécessaires de diesel en livres libanaises».

Le directeur général d'Ogero, Imad Kreidieh, a averti que le service d’Internet au Liban serait suspendu si le diesel n'était pas fourni aux centres de la société.

La députée Rola al-Tabash, membre du comité, a déclaré à Arab News: «Nous glisserions vers une nouvelle crise qui paralyserait tout au Liban et l'isolerait du monde si le diesel pour les générateurs du réseau de télécommunication n'est pas fourni. La politique du ministère de l'Énergie au fil des ans a conduit à cette incapacité à assurer l’alimentation en électricité. La Direction générale du pétrole, qui se considère comme une administration indépendante, a fixé ses prix en dollars, et l'État ne peut pas acheter avec des dollars.

«Chaque ministère travaille de son côté. Une telle action ne peut pas aider un pays à avancer. Nous avons besoin d'un gouvernement qui travaille 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et qui applique un plan économique intégré. Après l'effondrement des secteurs de la santé et de l'éducation, le secteur des télécommunications suivra-t-il le même chemin? Je ne pense pas que les citoyens puissent supporter une telle chose.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.