En Turquie, plongée dans les épaves des Dardanelles

Un plongeur nage aux côtés de l’épave d’un navire coulé depuis plus d’un siècle (Photo, AFP).
Un plongeur nage aux côtés de l’épave d’un navire coulé depuis plus d’un siècle (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

En Turquie, plongée dans les épaves des Dardanelles

  • Le site, situé dans le nord-ouest de la Turquie, fut le théâtre de la féroce bataille des Dardanelles ayant opposé les troupes britanniques et françaises aux forces ottomanes
  • Ces épaves, «c'est une machine à remonter le temps qui nous transporte en 1915», s'enthousiasme Savas Karakas, documentariste et plongeur confirmé

GALLIPOLI: "C'est une machine à remonter le temps": en Turquie, un parc sous-marin emmène les plongeurs dans les épaves de 14 navires de guerre britanniques, français et australiens coulés dans le détroit des Dardanelles pendant la Première Guerre mondiale.

Le site, situé dans la péninsule de Gallipoli, dans le nord-ouest de la Turquie, fut le théâtre de la féroce bataille des Dardanelles ayant opposé les troupes britanniques (constituées pour partie de soldats australiens et néo-zélandais) et françaises aux forces ottomanes soutenues par l'Allemagne.

Ces épaves, "c'est une machine à remonter le temps qui nous transporte en 1915", s'enthousiasme Savas Karakas, documentariste et plongeur confirmé, interrogé par l'AFP.

Première étape pour les plongeurs, à 24 mètres de profondeur, le cuirassé royal britannique HMS Majestic, long de 120 mètres, torpillé par un sous-marin allemand, qui renferme toujours son arsenal.

Plus loin -- le parc s'étale sur 150 km² --, le HMS Triumph, coulé avec ses 73 officiers et membres d'équipage à bord, gît lui à 70 mètres de profondeur.

"J'ai songé au moment où ils ont coulé, ça vous fait ressentir le stress de la guerre", confie Ali Ethem Keskin, photographe sous-marin professionnel. 

"Le plus fascinant est qu'elles [les épaves] sont toujours là mais qu'elles disparaîtront un jour, donc nous sommes très chanceux de pouvoir voir ces restes", souligne-t-il.

L'accès à la zone était restreint jusqu'en 2017 (Photo, AFP).

«Médaille sur notre poitrine»

Le parc sous-marin vient s'ajouter à des sites de plongée mondialement connus tels que le lagon de Chuuk, en Micronésie, qui renferme des dizaines d'épaves de navires japonais coulés pendant la Seconde Guerre mondiale, ou l'atoll de Bikini, ancien site d'essais nucléaires américains aujourd'hui prisé des amateurs de plongée pour sa flotte de bâtiments de la marine américaine également coulés pendant la Seconde Guerre mondiale.

"Désormais, Gallipoli est une alternative", glisse Savas Karakas. "C'est une partie de l'histoire qui repose ici. Chaque navire est une médaille sur notre poitrine".

En 1915, des troupes alliées débarquaient dans la péninsule de Gallipoli, point de départ d'une campagne malheureuse destinée à arracher le détroit des Dardanelles au contrôle de l'Empire ottoman.

Le contrôle des Dardanelles, bras de mer d'une soixantaine de kilomètres séparant l'Europe et l'Asie, devait permettre aux forces franco-britanniques d'établir une liaison maritime avec la Russie.

Mais l'expédition se solda par une cuisante défaite face à l'Empire ottoman et fit plus de 100.000 morts, selon les estimations d'historiens.

Cette campagne revêt une importance symbolique pour les Turcs et fut fondatrice pour de nombreux jeunes Australiens et Néo-zélandais qui s'y sont battus pour la première fois sous leur drapeau national. 

"J'ai plongé avec un Australien: une épave qui ne nous aurait pas forcément intéressés a attiré son attention. Il voulait y retourner à nouveau, en disant qu'une partie de l'histoire s'était déroulée ici, que des blessés avaient peut-être été transportés sur ce navire, c'était un moment émouvant pour lui", raconte Ercan Zeybek, un instructeur de plongée.

«Les plongeurs pourront désormais sonder l'histoire sous-marine» (Photo, AFP).

«La main de mon grand-père»

L'accès à la zone était restreint jusqu'en 2017, rappelle Ismail Kasdemir, président du site historique de Canakkale.

"Il y avait toute cette histoire et ce trésor sous la mer durant plus de 100 ans... La communauté des plongeurs était curieuse. Avec ce musée, cela va devenir une destination de plongée", se convainc-t-il. 

D'autant que la province de Canakkale, qui abrite la cité antique de Troie, attire de longue date des visiteurs du monde entier. 

"Vous respirez déjà le parfum de l'histoire au-dessus des eaux. Les plongeurs pourront désormais sonder l'histoire sous-marine", s'enthousiasme Derya Can, détentrice d'un record du monde de plongée.

Pour Savas Karakas, plonger dans ces eaux revêt un parfum plus personnel. Son prénom, Savas -- guerre, en turc --, lui vient de la campagne des Dardanelles.

"Mon grand-père était à Gallipoli en 1915, il a été blessé dans la bataille", raconte-t-il.

"Une de ses mains a été brûlée, cela m'effrayait quand j'étais enfant. A chaque fois qu'il essayait de me toucher... Je regardais sa main et je me sentais un peu bizarre", poursuit-il.

"Quand je plonge, je pense à sa main. L'acier rouillé ressemble à sa main brûlée par les obus tirés par ces navires de guerre, donc c'est un peu comme si je tenais la main de mon grand-père".


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.