2022: octobre, nouveau départ pour Hidalgo?

La maire de Paris Anne Hidalgo monte sur scène alors qu'elle arrive pour lancer le concert Global Citizen Live à Paris, le 25 septembre 2021 (Photo, AFP)
La maire de Paris Anne Hidalgo monte sur scène alors qu'elle arrive pour lancer le concert Global Citizen Live à Paris, le 25 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

2022: octobre, nouveau départ pour Hidalgo?

La maire de Paris Anne Hidalgo monte sur scène alors qu'elle arrive pour lancer le concert Global Citizen Live à Paris, le 25 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • La maire de Paris entend véritablement lancer sa campagne présidentielle en octobre avec son investiture par le Parti socialiste et une présence médiatique renforcée
  • Hidalgo «avance dans la clarté», rétorque Johanna Rolland, qui rejette l'idée d'un faux départ

PARIS: A la peine dans les intentions de vote, Anne Hidalgo entend véritablement lancer sa campagne présidentielle en octobre avec son investiture par le Parti socialiste et une présence médiatique renforcée. L'occasion, espèrent ses soutiens, de se démarquer des Verts, comme sur les carburants. 

« On est encore loin de la présidentielle. » A six mois de l'échéance, la garde rapprochée de celle qui doit être investie candidate du Parti socialiste lors d'un vote interne le 14 octobre répète ce mantra autour de celle qui « vient à peine de se lancer », selon le sénateur PS Patrick Kanner. 

C'était le 12 septembre à Rouen, trois jours avant la parution de son livre, « une femme française ». Depuis, les sondages ne lui donnent généralement qu'entre 4 et 7% des voix, soit en-dessous de ses concurrents à gauche, Yannick Jadot (EELV, entre 6 et 9%) et Jean-Luc Mélenchon (LFI, entre 7 et 13%). 

Loin, très loin d'une possible qualification au deuxième tour. 

« On ne s'est jamais vraiment attendus à ce que la campagne décolle vite », relativise le sénateur PS Rémi Féraud. Et si « la séquence sondagière n'est pas bonne, elle est mauvaise pour tous les candidats de gauche, mais on ne le dit que pour Anne Hidalgo ». 

Un « Hidalgo-bashing » qui est « révélateur », pour M. Féraud, qu'elle est bien « le candidat de gauche qui peut émerger cet automne ». 

« Pour l'instant, je constitue mon équipe et je suis sur le terrain, pour écouter les Français. Certains critiquent cette méthode. Et alors quoi ? La politique, c'est s'afficher sur un ring et débattre avec Eric Zemmour? », souligne la maire de Paris dans un entretien mercredi à Libération. 

Il n'empêche: pour Emmanuel Rivière, directeur international pour les études politiques de l'institut de sondage Kantar Public, l'entrée en campagne « n'a pas produit d'effet à tout le moins, et a même eu un effet négatif ». 

Pour ce politologue, la proposition de « multiplier par deux au moins » le salaire des enseignants a pu être reçue avec « beaucoup de suspicion » par des électeurs qui ont pris une « très grande distance par rapport aux discours politiques traditionnels ». 

Lille, nouvelle étape ?  

Au contraire, Anne Hidalgo « a bien fait » de démarrer sa campagne sur ce terrain, argue sa directrice de campagne Johanna Rolland, soulignant l'écho rencontré par cet engagement. « Pendant dix jours, le pays a parlé à nouveau éducation. » 

Dans son interview à Libération, la maire PS de Paris, au bilan marqué par la réduction de la place de la voiture dans la capitale, a choisi le contrepied en prônant la baisse de la taxe sur les carburants. 

De quoi déclencher quelques tirs du côté des écologistes. « Anne Hidalgo est un peu en perdition dans sa campagne et a tendance à faire des propositions démagogiques, fustige ainsi le député européen David Cormand. Elle essaye d'exister en se distinguant des Verts mais ça crée plus de la confusion à l'arrivée. » 

Anne Hidalgo « avance dans la clarté », rétorque Johanna Rolland, qui rejette l'idée d'un faux départ. 

Place désormais à la « troisième étape », celle de la mobilisation générale à Lille le 23 octobre, pour entamer « le début d'une campagne collective », assure la maire de Nantes. 

C'est dans la capitale des Flandres, fief de sa mentor en politique Martine Aubry, qu'Anne Hidalgo recevra solennellement le soutien du PS. « A partir de ce moment, pas une seconde ne sera perdue », assure David Assouline, autre sénateur socialiste proche de la candidate. 

Pour accélérer, Rémi Féraud insiste sur la nécessité d'être « davantage présent dans les médias » face à la profusion de candidats à gauche (7 déclarés à ce stade). 

Mais comme le total des candidats de gauche reste historiquement faible, la question d'une fusion avec les Verts, et donc de l'effacement d'un candidat au profit de l'autre, va continuer de se poser, même si le patron du PS, Olivier Faure, ne cesse de répéter qu'il n'y a « pas de plan B » à la candidature d'Anne Hidalgo.  

« Elle ne donne pas le sentiment de vouloir y aller coûte que coûte », estime un élu proche de Yannick Jadot qui espère voir une alliance se « clarifier » d'ici la fin de l'année. 


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
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  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, Guillaume Ancel répond à Arab News en français. Il confie avoir espéré « ne plus jamais voir, ou avoir à témoigner » sur pareilles horreurs.

Mais le voilà de nouveau face à la guerre de Gaza, qu’il décrit dans un article publié sur son blog comme étant « le champ de la mort », depuis l’attaque du 7 octobre.

 


Paris et Alger s'enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
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  • Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques
  • Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois

PARIS: La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi Jean-Noël Barrot lors d'un point presse à Pont-L'Evêque (ouest) où il était en déplacement.

"Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts", a-t-il ajouté.

Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie - en l'absence de l'ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations - a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.

"Manquements flagrants" 

Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l'expulsion sera effective.

"C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a également commenté Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l'Agence de presse algérienne (APS).

L'Algérie exige "le rapatriement immédiat" de tous les employés français nommés dans des "conditions irrégulières", affirme APS.

"Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie", poursuit l'agence, "sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d'accréditation appropriées comme l'exigent les procédures en vigueur.

Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois.

Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l'Intérieur. Ils avaient dû quitter l'Algérie en 48 heures.

Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.

La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire - l'expulsion de 12 agents consulaires algériens - et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.

Gravité inédite 

Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait "totalement gelée" depuis mi-avril, lors d'un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.

La récente crise, d'une gravité inédite entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l'été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

A l'automne, l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l'Algérie, "atteinte à l'intégrité du territoire", avait fait monter d'un cran les tensions.

Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l'expulsion d'influenceurs algériens, refusée par Alger.

Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d'Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie: la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» 

 La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
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  • La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien
  • "C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest)

PONT-L'EVEQUE: La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest). "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts (...) C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a-t-il ajouté.