L'enfer pour les Libanais, les paradis fiscaux pour leurs dirigeants

Les noms notoires de la scène politique libanaise figurant dans les «Pandora Papers» incluent le gouverneur de longue date de la banque centrale, Riad Salameh, un des artisans des politiques défaillantes qui ont contribué au déclenchement de la crise financière, le Premier ministre Najib Mikati et son prédécesseur (Photo, AFP).
Les noms notoires de la scène politique libanaise figurant dans les «Pandora Papers» incluent le gouverneur de longue date de la banque centrale, Riad Salameh, un des artisans des politiques défaillantes qui ont contribué au déclenchement de la crise financière, le Premier ministre Najib Mikati et son prédécesseur (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

L'enfer pour les Libanais, les paradis fiscaux pour leurs dirigeants

  • Certains des détenteurs de comptes offshore récemment révélés appartiennent à la même élite dirigeante blâmée pour l'effondrement
  • Les noms figurant dans les documents divulgués incluent le gouverneur de la banque centrale, Riad Salameh, le Premier ministre Najib Mikati et son prédécesseur

BEYROUTH: Une série de documents divulgués a confirmé que pendant des années, les politiciens et les banquiers libanais ont accumulé des richesses dans des paradis fiscaux offshore et les ont utilisées pour acheter des propriétés coûteuses.

Une révélation exaspérante pour les masses de Libanais nouvellement appauvris, empêtrés dans l'un des pires effondrements économiques du monde depuis des décennies.

Certains des détenteurs de comptes offshore récemment révélés appartiennent à la même élite dirigeante blâmée pour l'effondrement et le déraillement des vies des Libanais ordinaires qui ont perdu l'accès à leurs épargnes et luttent maintenant dans le but d’obtenir du carburant, de l'électricité et des médicaments.

Les noms au visages audacieux figurant dans les documents divulgués incluent le gouverneur de longue date de la banque centrale, Riad Salameh, qui a joué un rôle crucial dans les politiques défaillantes qui ont contribué au déclenchement de la crise financière, le Premier ministre Najib Mikati et son prédécesseur.

Les documents, nommés «Pandora Papers», ont été examinés par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), et les premières conclusions ont été publiées dimanche. Le rapport de l’ICIJ expose les secrets offshore des riches élites de plus de 200 pays et territoires.

Il s’est basé sur un examen de près de 11,9 millions de dossiers obtenus auprès de 14 entreprises qui fournissent des services de création d'entreprises offshore et de sociétés-écrans. Les clients de ces entreprises essaient souvent de cacher leur richesse ainsi que leurs activités financières.

La création d'une société offshore n'est pas illégale, mais renforce la perception que les riches et les puissants jouent selon des règles différentes – une notion particulièrement contrariante pour de nombreux Libanais.

«Pandora Papers» montrent comment des membres de la classe politique envoyaient des fonds à l'étranger pendant des années, alors même qu'ils exhortaient les gens à déposer leur argent dans les banques libanaises, en leur assurant qu’il était en sécurité, a révélé Alia Ibrahim, une journaliste libanaise.

«Nous ne parlons pas de citoyens ordinaires», a souligné Ibrahim, co-fondatrice de Daraj, une plateforme de médias numériques indépendante basée à Beyrouth, et l'une des nombreux journalistes à travers le monde qui ont travaillé avec l'ICIJ sur l'enquête liée aux documents.

«Ce sont des politiciens qui ont exercé des fonctions publiques pendant des années, et ils sont en partie responsables de la crise actuelle que traverse le Liban», a-t-elle expliqué.

Le Liban est au cœur de ce que la Banque mondiale a décrit comme l'un des pires effondrements économiques au monde des 150 dernières années. Plus de 70% de la population a été plongée dans la pauvreté, ses économies ont quasiment été anéanties par la crise qui a débuté fin 2019 et qui a en partie été causée par des décennies de corruption et de mauvaise gestion de la part de la classe politique.

Des centaines de milliers de personnes ont organisé des manifestations contre la corruption dans tout le pays à partir de fin 2019. Cependant, deux ans plus tard, les mêmes politiciens dirigent toujours le pays de la même manière, protégés par le système sectaire.

L'un des manifestants, Samir Skaff, a signalé que les Libanais ne sont pas du tout surpris d'apprendre que la classe politique «est composée d'une bande de voleurs».

«Nous disons cela depuis des années», a-t-il ajouté.

Les sociétés offshore, bien qu’elles ne soient pas illégales, peuvent être utilisées pour échapper aux impôts ou cacher de l'argent gagné illicitement. Les fuites ne font que confirmer une fois de plus ce que les Libanais disent depuis longtemps de leur classe dirigeante – bien que des rapports répétés de corruption ou d'activités illicites dans le passé n’aient pas apporté de changement.

L'une des 14 sociétés répertoriées par l’ICIJ comme fournissant des services offshore est Trident Trust, avec 346 clients libanais constituant le plus grand groupe, soit plus du double du pays qui occupe la deuxième place, la Grande-Bretagne.

Riad Salameh, gouverneur de la banque centrale du Liban depuis près de 30 ans, est au centre de ces révélations.

La plateforme de médias numériques Daraj a rapporté que selon les documents, Salameh a fondé une société nommée AMANIOR, basée dans les îles Vierges britanniques, en 2007. Il y figure en tant que propriétaire à part entière et directeur unique, ce qui, selon Daraj, semble violer les lois libanaises qui interdisent au gouverneur de la banque centrale d'exercer des activités dans toute entreprise.

Le bureau de Salameh a déclaré à l’Associated Press que le gouverneur de la banque centrale n'avait aucun commentaire sur les documents dévoilés. L'ICIJ l'a cité affirmant qu'il déclarait ses actifs et qu’il s’était conformé aux obligations de déclaration en vertu de la loi libanaise.

Salameh, 70 ans, fait l'objet d'une enquête en Suisse et en France pour blanchiment d'argent et détournement de fonds. Les médias locaux ont rapporté au cours des derniers mois que Salameh et son frère ainsi que l'un de ses assistants, ont été impliqués dans des affaires illégales, notamment des transferts d'argent à l'étranger malgré les contrôles de capitaux imposés dans le pays. Salameh avait strictement nié avoir effectué de tels transferts.

D'autres documents ont montré que Marwan Kheireddine, président de la banque libanaise Al-Mawarid, est impliqué dans la création d'un grand nombre d'entreprises offshore dans les mois qui ont précédé la crise économique de fin 2019. En novembre de la même année, sa banque et d'autres banques ont commencé à imposer des contrôles de capitaux qui signifiaient que les Libanais pouvaient retirer très peu d'argent de leurs comptes, alors même que la monnaie s'effondrait, anéantissant la valeur de leurs économies.

Les «Pandora Papers» révèlent qu'en 2019, Kheireddine a pris le contrôle d'une société offshore dans les îles Vierges britanniques, qu'il a ensuite utilisée pour acheter un yacht de $2 millions (1 dollar américain = 0,86 euro).

En janvier 2019, Kheireddine et son frère ont créé, le même jour, quatre sociétés en Grande-Bretagne, toutes basées à la même adresse à Londres, et toutes enregistrées en tant que «petites entreprises», ce qui, selon Daraj, signifiait qu'elles sont exemptes d'audit. En 2020, Kheireddine a acheté un penthouse new-yorkais de $9,9 millions vendu par l'actrice américaine Jennifer Lawrence, selon les médias libanais à l'époque.

Kheireddine est un ancien ministre et un membre éminent du Parti démocratique libanais. Il n'a pas répondu aux appels et à un SMS de l'Associated Press.

Le Premier ministre Mikati, un homme d'affaires qui a formé un nouveau gouvernement le mois dernier, est propriétaire d'une société offshore basée au Panama depuis les années 1990. Il l'a utilisée en 2008 pour acheter une propriété à Monaco d'une valeur de plus de $10 millions, a découvert Daraj dans les documents.

Les documents divulgués montrent également que le fils de Mikati, Maher est directeur d'au moins deux sociétés basées aux îles Vierges britanniques, que la société monégasque de son père, M1 Group, a utilisées pour obtenir un bureau dans le centre de Londres.

Mikati a publié un communiqué confirmant que sa fortune familiale avait été amassée avant son entrée en politique et qu’elle était «conforme aux normes mondiales» et régulièrement examinée par les auditeurs. Contacté par l'AP, le conseiller médiatique de Mikati, Fares Gemayel, s’est abstenu de faire des commentaires.

S'adressant à Daraj, Maher Mikati a déclaré qu'il était courant pour les Libanais d'utiliser des sociétés offshore «à cause de la facilité du processus de constitution en société» tout en niant que le but était d'échapper aux impôts.

Le prédécesseur de Mikati en tant que Premier ministre, Hassan Diab, était copropriétaire d'une société écran dans les îles Vierges britanniques, a indiqué Daraj.

Le bureau de Diab a déclaré lundi dans un communiqué qu'il avait aidé à créer la société en 2015, mais qu'elle n'avait fait aucune affaire et qu'il avait démissionné de la société et renoncé à ses actions en 2019.

«La création d'une entreprise est-elle illégale?», a ajouté le communiqué.

Le gouvernement de Diab a démissionné quelques jours après une explosion massive le 4 août 2020 à Beyrouth qui a tué et blessé des centaines de personnes et détruit le port de la ville et ses alentours. Diab a été accusé d'homicides volontaires et de négligence dans cette affaire. Toutefois, Il nie tout acte répréhensible et il a refusé d'être interrogé par le juge chargé de l'enquête.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.