A 100 ans, le plus vieil accusé de crimes nazis jugé en Allemagne

Vue de la porte principale de l'ancien camp de concentration de Sachsenhausen, aujourd'hui un centre commémoratif, à Oranienburg, en Allemagne, le 7 février 2020. (AFP)
Vue de la porte principale de l'ancien camp de concentration de Sachsenhausen, aujourd'hui un centre commémoratif, à Oranienburg, en Allemagne, le 7 février 2020. (AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

A 100 ans, le plus vieil accusé de crimes nazis jugé en Allemagne

  • Théoriquement, il risque au minimum 3 ans de prison mais sa peine sera certainement symbolique vu son grand âge
  • En juillet 2020, un tribunal avait infligé une peine de deux ans de prison avec sursis à un ex-gardien du camp de Stutthof, Bruno Dey, 93 ans

BERLIN: Un ex-gardien de camp de concentration âgé de 100 ans comparaît à partir de jeudi devant un tribunal allemand, devenant le plus vieil accusé de crimes nazis jamais jugé dans le pays.


Josef S., ancien caporal-chef de la division "Totenkopf" (Tête de mort) des Waffen-SS, est poursuivi pour "complicité de meurtres" de 3 518 prisonniers lorsqu'il opérait dans le camp de concentration de Sachsenhausen, non loin de Berlin, entre 1942 et 1945.


Il avait 21 ans au début des faits. Il est notamment soupçonné d'avoir fusillé des prisonniers soviétiques et "d'aide et de complicité de meurtres par gaz" de type Zyklon B.


Entre son ouverture en 1936 et sa libération par les soviétiques le 22 avril 1945, le camp de Sachsenhausen a vu passer quelque 200 000 prisonniers, principalement des opposants politiques, des Juifs et d'autres groupes d'individus considérés comme "impurs" par les nazis. 


Plusieurs dizaines de milliers d'entre-eux périrent, principalement par épuisement dû au travail forcé et aux cruelles conditions de détention.


Ce procès se déroule une semaine après celui avorté d'Irmgard Furchner, 96 ans, ancienne secrétaire d'un autre camp de concentration nazi. La première audience a dû être reportée au 19 octobre en raison d'une rocambolesque tentative de fuite de la nonagénaire.


Depuis dix ans, l'Allemagne a jugé et condamné quatre anciens SS en élargissant aux gardiens de camps et autres exécutants de la machinerie nazie le chef d'accusation de complicité de meurtre, illustrant la sévérité accrue, quoique jugée très tardive par les victimes, de sa justice.

En mémoire du père 
Ainsi Josef S. "n'est pas accusé d'avoir tiré sur quelqu'un en particulier, mais d'avoir contribué à ces actes par son travail de gardien et d'avoir été au courant que de tels meurtres avaient lieu dans les camps", explique la porte-parole du parquet de Neuruppin, Iris le Claire.


Théoriquement, il risque au minimum 3 ans de prison mais sa peine sera certainement symbolique vu son grand âge.


En août, un médecin l'avait déclaré apte à comparaître, à condition de limiter les 22 audiences prévues jusqu'à début janvier à deux heures maximum.


"Il est en grande partie en bonne santé et ne montre aucun signe de démence naissante. On peut affirmer qu'il est mentalement et spirituellement très sain", affirme à l'AFP Thomas Walther, l'avocat de 11 des 16 parties civiles de ce procès, dont sept survivants.


Peu d'éléments sur sa vie sont connus : après son retour de captivité en 1947, il aurait mené une existence discrète comme serrurier dans le Land de Brandebourg, voisin de Berlin, sans être inquiété, selon le journal Bild.


"Jusqu'à présent, l'accusé est resté silencieux", avance auprès de l'AFP Stefan Waterkamp, son avocat, qui ne précise pas s'il plaidera ou non la relaxe.


"J'espère qu'il dira +j'ai fait le con, j'ai honte+ mais surtout qu'il soit condamné à une peine avec sursis", estime Antoine Grumbach, 79 ans, défendu par M. Walther. Ce Français assistera à l'ouverture du procès en mémoire de son père, engagé dans la résistance gaulliste et assassiné en mars 1944 à Sachsenhausen. 


"Le plus important, c'est qu'on parle de ce camp et des méthodes horribles inventées pour tuer des gens", ajoute-il en montrant à l'AFP des photos de son père, Jean Grumbach.

«Fonction mémorielle»
"Ces procès sont particulièrement importants pour les survivants et leurs descendants. Ils souhaitent que justice soit faite et que les crimes soient résolus", estime Stephanie Bohra, chercheuse au musée berlinois Topographie de la terreur consacré aux crimes nazis.


"La fonction principale de ce procès est mémorielle", abonde Guillaume Mouralis, directeur de recherche au CNRS et membre du Centre Marc Bloch à Berlin. 


"Il s'agit de confirmer que l'Allemagne unifiée est déterminée à aller jusqu'au bout du travail sur le passé nazi, dans un contexte où, depuis le tournant des années 2000, le souvenir du génocide des juifs a été placé au coeur de l'identité nationale", analyse-t-il.


En juillet 2020, un tribunal avait infligé une peine de deux ans de prison avec sursis à un ex-gardien du camp de Stutthof, Bruno Dey, 93 ans. 


Huit autres dossiers d'anciens SS sont actuellement examinés par différents parquets allemands, selon l'Office central pour l'élucidation des crimes du national-socialisme. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.