A 90 ans, Jacques Pérez garde l'«œil» sur la Tunisie

Le photographe tunisien Jacques Perez assiste au lancement de son exposition «Mémoires avant l'oubli» au palais Kheireddine dans la médina de la capitale tunisienne Tunis le 8 octobre 2021. (Fethi Belaid / AFP)
Le photographe tunisien Jacques Perez assiste au lancement de son exposition «Mémoires avant l'oubli» au palais Kheireddine dans la médina de la capitale tunisienne Tunis le 8 octobre 2021. (Fethi Belaid / AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

A 90 ans, Jacques Pérez garde l'«œil» sur la Tunisie

  • Une exposition intitulée «Souvenirs d'avant l'oubli» lui est consacrée jusqu'à fin octobre, dans un palais de la médina de Tunis
  • Pour l'exposition, il a choisi «des photos emblématiques» de son travail, «toujours cadrées, géométriques et toujours habitées» par des gens

TUNIS, Tunisie : «C'est l'œil qui fait la photo, pas l'appareil»: à 90 ans, Jacques Pérez, considéré comme le père de la photographie en Tunisie, continue de «regarder» son pays avec la curiosité de ses débuts il y a plus de 50 ans.

Une exposition intitulée «Souvenirs d'avant l'oubli» lui est consacrée jusqu'à fin octobre, dans un palais de la médina de Tunis, classée par l'Unesco comme l'une des plus belles du monde arabe.

«J'ai appris nulle part à faire des photos, pas besoin, c'est l'oeil avant tout qui est là. J'aime regarder à 360 degrés et montrer ce que j'ai vu. Il n'y a pas eu une vocation, c'est venu tout seul», a raconté à l'AFP vendredi celui que Frédéric Mitterrand, personnalité culturelle française, surnomme «Le Doisneau tunisien».

Né dans la médina où il vit encore, Jacques Pérez a débuté la photo dès ses 11/12 ans: «j'ai eu la chance d'avoir une mère allemande et une grand-mère italienne qui m'ont donné des revues illustrées», lui éduquant l'œil, raconte-t-il.

Après 15 ans à pratiquer en amateur à côté de son métier d'enseignant, un grand éditeur tunisien lui commande un livre de photos sur Sidi Bou Saïd, la cité bleue et blanche au nord de Tunis, qui lancera sa carrière.

Pour l'exposition, il a choisi «des photos emblématiques» de son travail, «toujours cadrées, géométriques et toujours habitées» par des gens. «Les gens me parlent, leur visage m'intrigue, je voudrais savoir ce qu'il y a derrière.»

- «Nostalgique de rien» -

Ces gens sont devenus la caractéristique principale de l'oeuvre du photographe connu à l'international, des Etats-Unis à la France en passant par l'Italie.

Jacques «est un photographe humaniste. C'est toute une génération. Nos exemples ce sont évidemment Doisneau, Cartier-Bresson, Elliot Erwitt...», souligne à l'AFP Hamideddine Bouali, le commissaire de l'exposition.

Autre singularité de M. Pérez: ne jamais avoir voulu photographier autre chose que son pays. «Je ne me sens concerné que par la Tunisie», affirme-t-il.

«Nous Tous», l'association organisatrice de l'exposition, l'a choisi pour cette raison. Tout en voulant préserver le patrimoine national, elle souhaite en effet «déconstruire le récit national» selon lequel la Tunisie serait uniquement arabo-musulmane, explique sa présidente Rabaa Ben Achour.

L'oeuvre de Jacques Pérez montre que «le pays est dans une pluralité extraordinaire», souligne-t-elle. «On y voit la rencontre de juifs, de musulmans, de travailleurs, de gens qui flânent, des traditions de la pêche, du mariage...»

Une Tunisie éternelle et «intemporelle». D'ailleurs, il n'y a pas de dates sur les photos, qui pourraient être prises aujourd'hui. Sauf peut-être celles des clowns des fêtes foraines du ramadan. «La Tunisie qui disparaît, c'est le sens de l'histoire, on ne peut pas la retenir», sourit Jacques Pérez qui se dit «nostalgique de rien».

 - Fascination d'un enfant -

 Les 70 photos exposées reflètent son travail: Sidi Bou Saïd, la mer et les pêcheurs, la vie quotidienne des Tunisiens, les vieux métiers de l'artisanat, et les femmes, avec deux photos très frappantes: «La Dame de Chebika» et «la Dame au lion».

Son secret pour des portraits aussi spontanés alors qu'il ne fait «jamais de photos volées, ni au téléobjectif»?

Pour la Dame de Chebika aux rides creusées par l'âge, «son visage m'intéressait mais je ne savais pas si je pouvais l'aborder, je me suis rapproché, elle n'a pas réagi, je me suis rapproché encore et elle m'a fait pratiquement un signe d'assentiment, j'ai fait la photo».

Rien chez lui n'est calculé, «c'est intuitif tout ça», confie-t-il en soulignant que «les photographes ont cette faculté de prédire le mouvement d'après».

Il a gardé la fascination d'un enfant, encore surpris d'avoir su saisir l'instant où une goutte est tombée de la jarre d'un porteur d'eau.

Tout est question de «patience», de savoir «attendre le bon moment sans le provoquer», comme ce cliché d'une rue de la médina sous un soleil éclatant. C'était simplement «à 13H00 en plein mois d'août», s'amuse-t-il.

Il reste humble: «je ne me prends pas au sérieux, une photo ça me fait plaisir de la faire, je n'en fais ni un drame ni un mystère».

«Je ne suis ni le père, ni le cousin, ni le grand-père de la photo tunisienne, je suis juste photographe en Tunisie».


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.