Dubaï 2020: Maroc, le royaume de tous les possibles

Son intérieur est pensé comme une promenade autour d’un patio, un élément spatial important dans l'architecture marocaine traditionnelle, qui sert aussi à ventiler naturellement et à refroidir le bâtiment (Photo, Eva Levesque)
Son intérieur est pensé comme une promenade autour d’un patio, un élément spatial important dans l'architecture marocaine traditionnelle, qui sert aussi à ventiler naturellement et à refroidir le bâtiment (Photo, Eva Levesque)
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Publié le Mardi 19 octobre 2021

Dubaï 2020: Maroc, le royaume de tous les possibles

Son intérieur est pensé comme une promenade autour d’un patio, un élément spatial important dans l'architecture marocaine traditionnelle, qui sert aussi à ventiler naturellement et à refroidir le bâtiment (Photo, Eva Levesque)
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  • D’une superficie de 3500 mètres carrés, le pavillon propose un voyage surprenant à la fois informatif, immersif et participatif qui engage l’esprit et le corps afin de toucher tous les publics
  • Le pavillon marocain constitue une plateforme pour partager la vision stratégique du Royaume pour un avenir plus durable et un espace pour contempler l’héritage civilisationnel d’une nation millénaire

DUBAÏ : C’est un Maroc tourné vers l’avenir et la modernité, puisant sa force dans ses origines et fier de son héritage culturel qui se dévoile aux visiteurs de l’Expo 2020. 

En forme de village vertical, inspiré par les villages de terre du sud du pays, les ksour, le pavillon du royaume chérifien est une construction durable. Par son architecture, il combine modernité et tradition. Avec ses 34 mètres de hauteur, il se distingue aussi par sa taille et offre les points de vue les plus élevés du site de l’Exposition. Situé au cœur du district Opportunité, non loin d’Al Wasl Plaza -le monument central de l’Expo de Dubaï- le bâtiment, dont les façades couleur ocre ont été réalisées en pisé (technique ancestrale de construction), est l’œuvre de Tarik Oualalou.  

D’une superficie de 3500 mètres carrés, le pavillon propose un voyage surprenant à la fois informatif, immersif et participatif qui engage l’esprit et le corps afin de toucher tous les publics. 

« Nous avons voulu que le pavillon soit iconique. Nous le voulions beau pour promouvoir le Maroc », affirme Imad Barrakad, représentant du Commissariat général du pavillon et président du Directoire de la Société marocaine d'ingénierie touristique SMIT. 

Le bâtiment tente aussi de réduire au strict minimum le nombre d'espaces climatisés, en utilisant des stratégies passives de contrôle du climat telles que l'épaisseur des murs en terre. 

Son intérieur est pensé comme une promenade autour d’un patio, un élément spatial important dans l'architecture marocaine traditionnelle, qui sert aussi à ventiler naturellement et à refroidir le bâtiment. Le visiteur descend une rampe, (du 6ème étage vers le rez-de-chaussée), faisant référence aux longues ruelles de l’ancienne médina. 

Sur le parcours, on découvre une exposition permanente composée de 13 salles, présentant chacune un univers et une expérience scénographie distincte, et qui s’articule autour du thème « Héritages pour l’avenir, depuis des origines inspirantes vers un progrès durable ». 

Chaque porte qui s’ouvre donne ainsi au visiteur à voir et à vivre une facette du Maroc, l’invite à découvrir ou redécouvrir le Royaume, son histoire, son identité, ses talents, mais aussi ses réalisations tangibles dans divers domaines, plus particulièrement dans les domaines de l’industrie, de la technologie, avec une place importante pour les énergies renouvelables et la connectivité, présentée à travers des vidéos interactives. 

« En accord avec le thème de l’exposition universelle de Dubaï, nous voulons connecter les esprits et construire le futur, notre présence s’inscrit dans cet aspect. D’ailleurs, cela se remarque dans l’exposition du pavillon, la connectivité est bien représentée », souligne Imad Barrakad.  

« Nous avons aussi de grandes ambitions en matière d’énergies renouvelables, avec pour ambition de couvrir environ 52% de la capacité en énergie renouvelable (d’ici 2030). 

Pour les transports, qu’ils soient aériens ou terrestres, nous avons fait des avancées importantes à l’instar du TGV construit au Maroc, le premier TGV en Afrique. » 

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(Photo, Eva Levesque)

Le royaume de tous les possibles 

Le pavillon marocain constitue une plateforme pour partager la vision stratégique du Royaume pour un avenir plus durable et un espace pour contempler l’héritage civilisationnel d’une nation millénaire. 

Chaque salle joue sur l’effet de surprise par des éléments représentés, où le passé, le présent, et le futur se lient dans un narratif naturel. (à travers les salles telles que Meet your Eldest, Moroccan Explorers, Movement, Visit Morocco, Connections & Development, Reveal Africa, Moroccan Artists. Le Maroc montre aussi son engagement pour le futur de la Planète (salles Bubble of Life, Argan Stories, Plants Power, Release the Energies). 

« Il y a beaucoup de digital, beaucoup de nouveautés dans l’espace permanent. Nous exposons énormément de choses autour des avancées notoires qu’a connu le monde ces derniers temps. Nous mettons en avant nos savoir ancestraux et nos avancées », ajoute Imad Barrakad, pour qui il est « important de mettre en avant » le positionnement du pays dans le monde. « Un positionnement privilégié car nous ne sommes pas très loin de l’Europe, nous sommes très amis avec un certain nombre de pays importants pour l’économie mondiale. » 

Sans pour autant oublier son ancrage africain, souligné par le pavillon. « Nous sommes proches de l’Europe mais le développement de l’Afrique est important pour nous. Et nous ambitionnons d’être un hub de l’évolution de cette Afrique », ajoute-t-il. Le Royaume est le deuxième investisseur africain sur le continent. 

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(Photo, Eva Levesque)

Une vitrine pour la destination Maroc 

Enfin, le Maroc met également l’accent sur ses artistes et son artisanat, en consacrant une salle à l’art contemporain, une à l’exploitation de l’arganier, et une autre aux plantes médicinales. On y apprend ainsi que le Royaume a 4200 plantes médicinales endémiques et que 600 de ces plantes sont utilisées dans la médecine moderne. 

« Le Royaume comprend environ 2 millions d’artisans et d’artistes. C’est une population importante (pour l’économie du pays). On les retrouve dans tous les secteurs, nous voulions les mettre en valeur », ajoute Imad Barrakad. « Nous savions que cette expo de Dubaï se voulait ambitieuse, nous voulions donc représenter le Maroc dans le cadre de son patrimoine matériel et immatériel ». 

Ce patrimoine se traduit également par la présence de cuisine traditionnelle marocaine, avec une expérience gastronomique ou street food. 

Une vingtaine de partenaires a participé au financement du pavillon. 

« Nous attendons un retour d’investissement », reconnait Imad Barrakad. « À travers ce pavillon, nous souhaitons attirer plus d’investisseurs et donc plus de gens au Maroc. Je pense que visiter le pavillon donnera envie de visiter notre pays et nous organisons un certain nombre d’événements pendant l’Expo 2020 pour attirer les investisseurs », à l’instar de la semaine économique du Maroc, du 10 au 16 octobre. 

Plusieurs secteurs de l’économie marocaine ont été mis à mal pendant la crise du Covid-19, comme celui de l’aéronautique, de l’automobile, ou du tourisme.  Ainsi, le Maroc souhaite se tourner vers le futur et renouer avec la croissance.  

Une croissance qui s’est élevée à 15,2% au deuxième trimestre 2021, contre une baisse de 14,2% au cours de la même période en 2020, selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP) du Maroc. 

« Construire le futur c’est une opportunité. (Notre message est) Venez investir au Maroc pour construire le futur avec nous ». 

Se présentant comme un acteur du renouveau ouvert sur le monde, le Maroc déploiera un programme d’événements scientifiques, économiques et artistiques autour des thèmes principaux retenus par Expo 2020 Dubaï, à l’intérieur de son Pavillon, mais aussi au sein de différents espaces du site. 

Climat, développement durable, logistique, infrastructures, accélération industrielle, stratégie agricole, tourisme, finance, coopération africaine… seront les thèmes abordés lors de conférences, d’ateliers et de rencontres professionnelles dédiées, en présence des principaux acteurs de l’économie marocaine : institutionnels, entreprises publiques et privées. Sans oublier une riche programmation culturelle où seront invités de nombreux artistes, musiciens et designers. 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.