Un chef de l'EI recherché par Washington arrêté en Turquie selon l'Irak

Les services de renseignement irakiens ont capturé lors d'une opération hors d'Irak un leader du groupe Etat islamique. (Photo, AFP)
Les services de renseignement irakiens ont capturé lors d'une opération hors d'Irak un leader du groupe Etat islamique. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 11 octobre 2021

Un chef de l'EI recherché par Washington arrêté en Turquie selon l'Irak

  • Sami Jasim al-Jaburi a été capturé dans une opération des services de renseignement «à l'extérieur des frontières» irakiennes
  • Le Premier ministre ne précise pas où le leader jihadiste a été capturé, mais assure que l'opération a coïncidé avec les législatives anticipées de dimanche

BAGDAD: Les services de renseignement irakiens ont capturé lors d'une opération en Turquie un leader du groupe Etat islamique (EI), Sami Jasim al-Jaburi, recherché par les Etats-Unis et présenté comme un responsable financier de l'organisation jihadiste, ont indiqué lundi des responsables irakiens.

Washington offre une récompense de cinq millions de dollars pour toute information concernant Sami Jasim al-Jaburi qui a joué "un rôle essentiel dans la gestion des finances" de l'EI, selon un programme anti-terrorisme du département d'Etat américain.

Présenté comme un ex-adjoint de l'ancien chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, ce responsable financier a été capturé hors des frontières d'Irak dans une opération des services de renseignement irakiens, a indiqué sur Twitter le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.

Son arrestation a coïncidé avec les législatives anticipées de dimanche, quand "les héros des forces de sécurité protégeaient les élections", a-t-il ajouté, sans préciser où il a été capturé. 

Mais un haut responsable militaire irakien a indiqué sous couvert de l'anonymat qu'il avait été arrêté "en Turquie", sans donner davantage de précisions sur le lieu et les circonstances de l'opération.

La Turquie n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Sami Jasim al-Jaburi est "considéré comme l'un des plus recherchés au niveau international, et il est proche de l'actuel chef de l'organisation" jihadiste, Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi, selon un communiqué des forces de sécurité irakiennes. Il y est présenté comme "le superviseur des dossiers financiers et économiques de l'organisation terroriste".

En septembre 2015, le Trésor américain l'a inscrit sur sa liste de "terroristes" visés par des sanctions.

"Alors qu'il était adjoint de l'EI dans le sud de Mossoul (nord de l'Irak) en 2014, il aurait occupé un poste de ministre des Finances de l'EI, supervisant les revenus du groupe tirés des ventes illicites de pétrole, de gaz, d'antiquités", selon le programme "Rewards for Justice" du département d'Etat.

«Tendue»

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son "califat" vaciller sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays. L'Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes fin 2017 et l'EI a été défait en Syrie en 2019.

Aujourd'hui l'EI "maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays", selon un rapport onusien publié début 2021. Dans ces deux pays, l'organisation jihadiste conserverait "en tout 10 000 combattants actifs", d'après ce rapport.

Traqué, Abou Bakr al-Baghdadi est mort dans une opération américaine en octobre 2019 en Syrie.

Mais l'EI reste une menace, ses combattants ayant renoué avec la clandestinité et continuant de mener des attentats en Irak et en Syrie. 

Le dernier attentat d'envergure revendiqué par l'EI en Irak a visé en juillet dernier un marché du quartier chiite de Sadr City à Bagdad qui a fait une trentaine de morts.

En Irak, la situation financière des jihadistes est "tendue", selon un responsable de la coalition internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis.


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.