Une crise énergétique mondiale et une préoccupation pour l'hiver

La tension entre boom de la demande de gaz (qui sert aussi dans des centrales électriques) et offre limitée fait s'envoler les prix, après des années de recul à cause du Covid-19. Cette flambée des cours du gaz profite aussi au pétrole, qui retrouve ses niveaux de 2014. (Photo, AFP)
La tension entre boom de la demande de gaz (qui sert aussi dans des centrales électriques) et offre limitée fait s'envoler les prix, après des années de recul à cause du Covid-19. Cette flambée des cours du gaz profite aussi au pétrole, qui retrouve ses niveaux de 2014. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Une crise énergétique mondiale et une préoccupation pour l'hiver

  • Rebond économique spectaculaire, aléas climatiques, infrastructures à l'arrêt...
  • Le douloureux réveil de la pandémie inquiète le monde de Londres à Pékin
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PARIS : Rebond économique spectaculaire, aléas climatiques, infrastructures à l'arrêt... Juste avant l'entrée dans l'hiver, le monde est plongé dans une crise énergétique qui préoccupe de Londres à Pékin.

Le gaz s'envole

La tension entre boom de la demande de gaz (qui sert aussi dans des centrales électriques) et offre limitée fait s'envoler les prix, après des années de recul.

La demande de gaz a été soutenue tout 2021 par la reprise post-Covid, après un hiver long et froid en Asie et en Amérique du nord, suivi d'une canicule en Asie et de sécheresse au Brésil. La Chine, le Japon, la Corée ont été de gros consommateurs.

L'offre a, elle, été affectée par des difficultés de maintenance sur des installations de gaz liquifié (GNL).

En Europe, les stocks de gaz ont ainsi en partie fondu, tandis que l'éolien était moins disponible ces dernières semaines pour des raisons climatiques.

Et aux Etats-Unis, l'hydroélectricité a eu du mal à compenser par manque de pluies.

Cette flambée des cours du gaz profite aussi au pétrole, qui retrouve ses niveaux de 2014.

Electricité sous tension, regain du charbon

En Chine, des coupures de courant ont fait fermer des usines, poussant Pékin à relever la production de dizaines de mines de charbon pour alimenter ses centrales électriques.

L'Inde, qui importe du charbon d'Afrique du Sud ou d'Indonésie et en tire 70% de son électricité, craint aussi des coupures de courant, d'autant que la mousson a inondé ses propres mines.

Dans certains pays européens aussi, la hausse des prix du gaz a conduit des fournisseurs d'électricité à se tourner vers le charbon. "Une tendance qui aurait été encore plus prononcée sans la hausse du prix des quotas d'émissions de carbone sur le marché européen", note l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Conséquences sociales et industrielles

Cette hausse des prix des énergies fossiles a d'abord un impact social.

Les prix de l'électricité, qui en découlent en partie, ont atteint un sommet inédit depuis 10 ans en Europe, souvent au-delà de 100 euros le mégawattheure (MWh), selon l'AIE. En Allemagne, en Espagne, ils ont triplé voire quadruplé par rapport à 2019 et 2020.

Les Britanniques, dépendants du gaz, pourraient voir leur facture électrique bondir de 30% d'ici l'an prochain, selon le cabinet Cornwall Insight.

Et "les liens entre marchés du gaz et de l'électricité ne sont pas prêts de disparaître", prévient l'AIE, même si, "au fur et à mesure de la transition énergétique (vers des énergies décarbonées), la demande de gaz commencera à diminuer".

Les conséquences sont aussi économiques et industrielles. En Grande-Bretagne, en France... les entreprises énergivores s'alarment. La flambée des prix inquiète même pour l'approvisionnement en engrais, faisant grimper le prix des céréales.

"Le monde a connu d'autres crises" énergétiques, souligne Marc-Antoine Eyl-Mazzega, de l'Institut français des relations internationales (Ifri). "Mais celle-ci est assez inédite, car elle concerne les métaux et les prix agricoles, de quoi nourrir une spirale inflationniste préoccupante".

Comment passer l'hiver ?

Y aura-t-il assez de gaz pour répondre à la demande cet hiver? Pour Massimo Di-Odoardo, vice-président du cabinet de conseil Wood Mackenzie, "le facteur clé sera la météo, pas seulement en Europe mais aussi en Asie et en Russie".

"Dans des conditions hivernales normales sur l'hémisphère nord, l'Europe n'aura pas de problème: les stocks atteindront 78% de leur capacité d'ici la fin octobre, une faiblesse record, et les importations de GNL seront limitées par la demande asiatique, mais un rebond de la production britannique et norvégienne et des exportations en provenance d'Algérie et d'Azerbaïdjan devraient accroître l'offre par rapport à cet été", estime-t-il.

L'hiver européen dépendra aussi du volume de l'offre russe, estime l'AIE: la Russie honore ses contrats de long terme tout en exportant moins qu'en 2019, elle "pourrait faire plus".

Après l'hiver...

Pour les experts, cette crise a une part conjoncturelle. Mais elle intervient au "moment clé" de la transition énergétique.

Pour M. Eyl-Mazzega, elle "fragilise cette transition, car on est toujours un pied dans le monde d'avant, et on ne tient le monde d'après que d'une main, encore insuffisamment engagés dans cette voie" et toujours mus par les énergies fossiles.

En Grande-Bretagne, le gouvernement vient d'annoncer un objectif de production électrique décarbonée en 2035, grâce aux renouvelables et à du nucléaire pour 20%.

"La situation présente rappelle aux gouvernements l'importance d'une énergie sûre et abordable, surtout pour les plus vulnérables", souligne Fatih Birol, le directeur de l'AIE, ajoutant que "des transitions bien gérées vers des énergies propres sont une solution, certainement pas le problème".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com